Proposition indécente et lapsus révélateur...

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Trois quarts d'heures plus tard, me voici chez Julien. Je remarque que les voitures de la belle-doche et de Zora ne sont plus là. Louis accourt vers moi. Il découvre le chat et s'empresse de le porter dans la maison sans que j'aie le temps de lui dire non.

Pas besoin d'être devin. J'entends Julien hurler de l'extérieur. J'entre en catimini. Raté ! Il m'attend de pied ferme.

— C'est quoi ton problème ? Tu sais très bien que je ne supporte pas les poils de chat. Si tu viens pour me pourrir la vie, rebrousse chemin immédiatement.

— Moins de gaz. Laisse-moi t'expliquer. Tweet miaule si fort quand il est seul, que mes voisins menacent de porter plainte. Je n'ai pas eu d'autres choix que de l'emmener avec moi. Je pensais le mettre dans le garage, ça te va ?

— Il ne va pas pisser partout et bousiller les cartons avec ses griffes ?

— Non, je vais veiller sur lui. J'ai tout prévu. Il a son panier, sa litière, ses jouets et son griffoir.

— Tu es prévenue, je ne veux pas voir une seule patte de ce chat dans la maison.

— Et j'irai acheter des anti allergiques dès demain, au cas où...

— Tu es prévoyante, mais si Tweet est au garage, je n'en aurai pas l'utilité.

— Tu as raison. Allons voir ce qui se passe avec les enfants et le chat.

Ouf ! J'ai réussi à le calmer. C'est vrai que le moindre poil de chat le rend malade. Il tousse, éternue et ses yeux deviennent aussi rouges que ceux d'un lapin russe. Tweet sera mon arme de guerre secrète, si monsieur dérape.

Il est bientôt vingt-heures. Je vais préparer le dîner et m'occuper des loulous car demain, c'est la reprise de l'école. Je vais avoir du pain sur la planche. Louis et Victor sont sages. Ils ont mis le chat au garage, lui ont donné ses croquettes et joué avec lui. Ce à quoi je pense, c'est qu'ils sont porteurs de poils, et Julien a peu de chance de passer au travers d'une crise. Je croise les doigts, parce que si c'est le cas, mieux vaut ne pas être dans les parages. Ils sont tous les trois dans le salon. Je demande à Julien ce que je peux faire à manger. Il me répond simplement de faire comme si j'étais chez moi. 

J'ouvre le frigo. Oh mon Dieu ! Ce que je vois me met hors de moi. Moi qui prône les aliments sains, les boissons sans sucres. Je découvre à mon grand dam des sauces burger, ketchup, barbecue et compagnie. Les nuggets sous vide, les hamburgers et autres pains garnis industriels. Je vise la poubelle et m'apprête à virer toute cette malbouffe, quand Victor me surprend.

— Faut pas jeter maman. Ce n'est pas bien. Papa il dit toujours que le gaspi c'est mal. Hein papa, c'est vrai.

Julien n'entend pas. Je fais signe à Victor de se taire. Je remets en place la nourriture et cherche désespérément de quoi faire une omelette. Pas un œuf. Je me résigne. Ce sera nuggets. Je les invite à passer à table.

— Bon appétit !

— Merci maman, répondent en chœur les garçons.

Je les observe. Ils font des montagnes de sauce, plongent leurs panés dedans et les enrobent totalement. Ils avalent goulument leur mixture. Je ne touche pas à mon assiette. Julien le remarque et me demande si je suis malade. Pas du tout mon Juju, juste dégoûtée d'avoir passé plusieurs années à éduquer mes fils sur le plan nutritionnel. Six mois de célibat pour foutre en l'air tout mon travail de super maman. Je lui réponds en serrant les dents :

— Je n'ai pas très faim. Un yaourt me suffira pour ce soir.

Je reste spectatrice jusqu'à la fin du repas. Je ne fais aucune remarque pour cette fois. Je reprendrai les choses en main plus tard. L'heure tourne. Je signale aux enfants qu'il faut aller au bain et filer au lit. Louis rit et me dit.

Eléna MarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant