Eléna Mar

Bienvenue au club Quesada

Je me dirige vers l'accueil. Trois jeunes femmes souriantes me disent en chœur :

— Bienvenue madame.

— Merci.

— Avez-vous réservé votre chambre ? me demande l'une d'entre elles.

— Oui. Au nom de Mar. Éléna Mar.

— Si, je vois. Chambre numéro 28. Vous avez de la chance, c'est une de nos plus belles chambres avec balcon. Vous avez une vue imprenable que la mer. Tenez votre clé.

— Alors ça, c'est une bonne nouvelle ! Après toutes mes péripéties, enfin quelque chose de positif.

— Votre poignet s'il vous plaît.

Elle me passe un bracelet jaune fluo.

— Cela sert à quoi ?

— Vous êtes en formule tout inclus ?

— Oui.

— Avec ce bracelet, vous n'avez rien à régler. C'est pour distinguer les clients.

— Ah, d'accord.

— Carlos va vous accompagner. Carlos !

Un beau brun aux yeux verts, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise blanche, vient vers mois. Il prend ma valise. Je le suis. Nous passons par de magnifiques jardins. Les chambres sont situées dans des bungalows à deux étages. Carlos s'arrête. Il pose mon bagage devant la porte. Je le remercie. Il ne s'en va pas. Il reste planter là, à attendre. J'ouvre la porte et entre. Toc, toc, toc. Tiens, un visiteur ? Carlos. Ce coup-ci, il me tend la main. Un pourboire. Que suis-je bête ! Ce n'est pas parce que je suis en all inclusive que les pourboires sont compris. Où avais-je la tête ? Je lui donne la pièce. Il me fait un large sourire et s'éclipse.

Il fait beau. Je n'ai qu'une hâte, plonger dans l'eau. Comme je suis une nana super organisée, je vide ma valdoche et range soigneusement mes affaires. La salle de bain est en deux secondes envahies par les produits de beauté. Une bonne chose de faite. À présent, je me sens mieux, moins stressée. La chambre est jolie, simple, mais jolie. La salle de bain comprend une douche italienne et une baignoire. Le pied ! Je dois me changer pour aller nager. J'enfile mon maillot de bain deux pièces. Un triangle basique noir avec un string. Je noue mon paréo autour du cou, enfile mes tongs.

Mince, j'ai oublié la serviette de bain. Je vais voir s'ils en prêtent. J'arrive dans le hall de l'hôtel. Je demande à l'accueil pour la serviette. La femme me répond :

— Il faut laisser une caution madame. C'est cinq euros par jour.

— Ce n'est pas inclus dans le séjour ?

— Non madame. Pour les transats, c'est dix euros par jour.

— Ah ouais, quand même ! ça fait cher la bronzette ! De toute manière, je n'ai pas le choix. Je ne vais pas m'allonger à même le sol. Je reviens, je vais chercher mon sac à main.

— Bien madame.

L'arnaque. Je suis verte ! Dix minutes plus tard, je suis de retour à la réception. Le personnel a changé, c'est un homme qui m'accueille.

— Bonjour madame, que puis-je faire pour vous ?

— Je voudrais une serviette et un transat pour la semaine s'il vous plaît.

— Bien sûr. Patientez juste un instant.

Il revient deux minutes plus tard avec un drap de bain bleu. Il le pose sur le comptoir.