5-•Oublier•

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Je suis allongé sur le lit qui m'a était attribué, les yeux plissés sous la concentration et la réflexion. Je ne pense qu'au mal qu'ils sont entrain de lui infliger. Mieux vaudrait qu'elle soit morte. Mais je sais qu'elle ne l'est pas, cela serai trop simple... Mais une pensée égoïste me traverse l'esprit et j'aimerai qu'elle reste en vie, juste pour pouvoir la voir, la toucher, l'entendre à nouveau. Cependant je refoule vite cette idée et me maudit lorsque je l'imagine, battue et complétement dévastée.
Soudain quelqu'un frappe à la porte. Je ne veux voir personne, je ne réponds pas. Je ne veux pas entendre les blabla comme quoi je dois raviver la rébellion. Mais elle tourne la poignée de porte et entre quand même. Primrose. C'est Primrose. Elle doit être encore plus inquiète que moi...
- Que fais tu là ? Je lui demande doucement.
- Je voulais parler à quelqu'un qui me comprends vraiment.
Je souris tristement, oui, elle est plus qu'inquiète.
- Viens. Je tapote le lit pour lui dire de s'assoir à mes côtés.
Elle s'assoit puis fait quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas, elle me prend dans ses petits bras frêles alors que je lui rends son étreinte.
- Ma mère n'est pas souvent là.
- Je comprends, même si ce n'est pas de la même façon, ma mère n'était jamais là pour moi non plus.
Il s'en suit un long silence.
- Tu sais Peeta, quoi que tu en penses, quoi qu'elle t'ai dit, elle t'aime. Sincèrement. Ça se voit. Elle dit des choses blessantes parfois, mais c'est parce qu'elle est blessée elle aussi.
Je reste bouche bée par la déclaration de Prim, sans trouver mieux à dire que:
- C'est Gale qu'elle aime.
- Oh non ça tu peux me croire, je les vois toutes les semaines et je peux t'assurer que c'est tendu entre eux, et que il resta à tout jamais son meilleur ami. J'aurai bien voulu te dire tout cela plus tôt mais tu vois c'était compliqué.
- Tu le penses vraiment ?
- Oui.
- J'ai peur qu'elle ne soit plus jamais la même.
- C'est sûr, elle ne sera plus jamais la même. M'affirme t'elle
Je sens des larmes sur mon tee shirt, et je ressers mon étreinte. On a tout les deux besoins de réconfort, nous sommes plus que concerné par cette histoire, et le fait qu'elle vienne vers moi et non pas vers Gale me prouve une chose, elle sait que je tiens à Katniss plus que quiconque, et que Katniss tient à moi.

***

J'entends une deuxième fois frapper à la porte. Je dis entrez cette fois, et là plus étonnant que Primrose, ce tient Gale, mon rival, son meilleur ami.
- Hm... Salut, me dit il. J'aimerais te parler.
J'hausse un sourcil, intrigué, puis le laisse continuer
- Déjà, on m'a envoyé te dire qu'il y a une réunion à 14h au bureau et que quelqu'un viendra te chercher et je suis venu pour te rapporter quelques informations à propos de ce qui s'est passé...
- Ah merci, dis-je avec peu d'entrain. Je ne sais pas où est ma famille.
Son regard reste impassible mais ses traits s'abaissent. Il est fatigué comme nous tous, je le vois bien que la disparition de Katniss l'affecte autant que moi. Cependant je ne comprends pas ce changement soudain d'expression sur son visage et mes craintes peu à peu semble prendre vie.
- Après que Katniss....
Il a du mal à prononcer son nom tellement ça devient amer de parler d'elle. Je grince les dents à cette idée.
Il reprend
- Après que Katniss ait lancé cette flèche dans l'arène, tous nos écrans se sont éteints, on est restés 10 minutes comme cela avant que j'entende les moteurs des camions des Pacificateurs repartir. J'ai tout de suite compris ce que cela signifiait, j'ai alors emmené le plus de monde que je pouvais vers la forêt, mais la plupart des gens avaient peurs et sont passés par la grande route....

Ses yeux s'éteignent et sa voix perd une octave alors qu'il prononce presque solennellement :
- On les a regardé mourir sous les bombes incendiaires. On a entendu les cris des enfants, les armes et la panique. Seulement neuf cents d'entre nous s'en sont sorti... Neuf cents sur dix milles...
Et mon coeur se brise quand il fini la phrase, confirmant mes doutes.

- La boulangerie a été détruite, désolé, achève t-il d'un air gêné mais que je devine sincèrement emphatique. Inhabituel, puisqu'il s'adresse toujours à moi avec froideur. Mais les circonstances ont changées et il le sait.

Et je comprends alors que mes parents ne viendront plus me voir à la sortie de l'ecole primaire. Que je ne préparerai plus jamais de gâteaux avec mes frères. Que je ne me chamaillerai plus avec eux. Je revois mon père, son sourire flamboyant pétrir la pâte avec moi, me prenant de ses grandes et rêches mains avec douceur. Le seul homme à pouvoir supporter ma mère et à reussir à l'adoucir, à la comprendre, elle, une femme si rude et fermée.
Tout ce que j'avais, ma famille, mes amis, et plus encore, Katniss. Tous je devais les rayer de ma future vie. Mais qu'en restait-il ? Rien, rien qui ne compte vraiment. Mais je ne veux pas les oublier. Je ne veux pas.
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• Voilà Voila, j'espère vraiment que l'idée d'alterner les pensées de Peeta à Katniss vous plaît ! Merci encore ! •

It wasn't real... [HG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant