12-• Plus rien du garçon des pains •

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L'interview était tendue, et j'ai lâchée une petite larme, sans pouvoir m'en empêcher.
Grossière erreur, d'après Snow, c'était bien pire....
Il ne me dit pas de détails mais laissa échapper un petit :
"- A cause de vous, les districts se révoltent contre le Capitole!"
Qu'il regretta immédiatement d'avoir dit. Bien sûr, ma punition ne fut pas une partie de plaisir.

***

Le sadique qu'il est m'a mit une rose entre les dents, et ma bander la bouche au ruban avant même que je puisse m'en rendre compte. Je suis obligée de fermée ma bouche et les épines de la tige se plantent dans mon palet et je saigne. L'odeur de la rose s'insinue dans mes poumons comme une drogue mortelle. Et j'ai l'impression que je ne peux plus respirer.
Ils m'attachent des électrodes sur les tempes, et je ne sens plus que le courant éléctrique qui monte en moi et qui me brûle, un cri étouffer essaie de s'échapper. Et ils recommencent, ils recommencent, ils recommencent.
Je rêve qu'une décharge fasse stopper mon coeur, mais ils savent dosés à la perfection l'intensité.
Six coups,
Sept coups,
Huit coups,
Neuf coups,
Dix coups,
Onze coups.
Et j'arrête de compter...

***

Je suis dans ma cellule, tremblante et haletante, j'arrive encore à sentir l'électricité, et pire, le goût de la rose.
J'ai la bouche en sang, si bien que je ressemble à Snow, je le vois, entrain de crachoter son sang dans son mouchoir blanc.
J'ai froid. Et je rêve secrètement d'un Peeta doux et fort qui m'enlace.
Je pense à un Gale qui me rassure, qui me connaît par cœur. Je me laisse guidée vers ma rêverie réconfortante et me laisse allée dans un sommeil profond. Rempli de douleurs, de plaies qui restent ouvertes sans pouvoir se refermées au fond de moi. Je me brise.

***

C'est le réveil joyeux des cris de Johanna qui me fait sortir de mon sommeil, le dos amoché et voûté. Ma tête me lance.
Je soulève mon tee shirt salis par le sang. Je vois mon ventre, mes plaies infectées, je peux compter toutes mes côtes. Je dois être aussi maigre que Prim lorsque notre mère nous avaient abandonnées, livrées à nous même.
On dirai une jeune gamine de 14 ans toute frêle, innocente et mal en point.
Je suis tellement plus que ça. Tellement.
J'attrape les barreaux de mes mains tremblantes. Je suis tellement fatiguée que le moindre effort me coûte. Respirer, je crois que c'est le plus dur. Me dire, tu peux le faire, tu dois le faire, tu ne peux pas mourrir, pas maintenant, alors prend une bouffer d'air et vie. Pour Prim.
C'est la seule chose qui me fait avancer chaque jour, l'espoir de la voir sourire une dernière fois.

***

Les gardes de Snow m'emmènent, c'est devenu une habitude, maintenant. Et, je sais que me débattre ne suffirais que de perdre le reste de mes forces.
Ils m'attachent, et je sens un gémissement sortir de ma bouche, je ne veux pas, je ne peux pas.
Dix sept ans. Ai-je vraiment dix sept ans ? L'âge n'est qu'un chiffre, je ne me sens pas comme une fille de dix sept ans. Je ne me sens même pas fille. Peut être une chose ? Une poupée de chiffon que l'on traîne partout. Un objet de vengeance, pour Snow.
L'un d'eux m'injecte du venin de guêpes et j'ai envie de crier, mais je ne peux pas.
Malgré la position de force du garde, je reste à le fixer du regard, d'un air de défi.
Je ne me soumettrais à personne.
Et encore moins à un pion du Capitole.
Je sais que la seule chose qui pourrait vraiment me tuer, c'est si il l'avait elle, à ma place.
Je mourrais. Treize ans. A t'elle réellement treize ans, elle aussi ?
Non. Assurément.
Il me montre un écran, ce qui m'étonne particulièrement.
Ils m'ordonnent de regarder, sous peine de me fouetter.
Je regarde, intriguée. C'est là, qu'il entre dans la pièce.
Corionalus Snow.
- J'ai quelque chose à vous montrez Mlle. Everdeen.
- Je n'accepterais rien, de votre part ! Je le foudroie du regard.
Il rit un bon coup.
- Je pense pas vous avoir laissé le choix.
Il a un sourire sadique, perçant.
Je lui crache au visage, il essuie la bave sur son nez d'un revers de manche et fais un signe de sa main gauche, deux secondes plus tard je reçois un coup de fouet.
La vidéo me montre dans l'arène, juste à la fin des seconds jeux. Je vois ensuite Peeta.
Je lâche une larme en revoyant son beau visage.
Il est là, il court en criant mon nom. Puis Finnick arrive vers lui.
Et plus rien, seulement le bruit du canon qui résonne dans mon oreille.
Mort. Il est Mort.
Je mets une main devant ma bouche, choquée, et ferme les yeux en pleurant. Bien sûr je reçois un coup et hurle un cri déchirant, pour mon dos, et pour Peeta. Je l'ai perdu, j'ai perdu le garçon des pains. Il mort... Mort... Je pleure à chaudes larmes. Je ne verrais plus jamais ses longs cheveux blonds, son sourire et sa fossette.
Plus jamais je ne verrais le garçon qui m'a redonnée espoir.
Celui avec qui j'ai survécue.
Je vois son corps se faire soulever par l'hovercraft. Et plus rien.
C'est la dernière image que j'ai du garçon des pains.
Un corps sans vie, en sang, et mèche de cheveux blonde traversant son visage au teint cadavérique.

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• Voilà pour ce chapitre avec Katniss, j'espère qu'il vous a plu. Croyez vous qu'elle va se rendre compte que Peeta est vivant ? Que va t'elle penser de Finnick à présent ? Nous verrons cela dans le prochain chapitre ! •

It wasn't real... [HG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant