BONUS...

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STEPHEN

Quand je referme la porte de la chambre derrière moi, je réalise que c'est la première fois que ça m'arrive. Habituellement, c'est la fille qui s'en va. Pas que ça arrive si souvent. Je dois admettre que la presse aime en rajouter des tonnes et que je ne fais rien pour démentir. Cependant, cette fois, je me sens bizarre. Je vais quitter la ville, je suis en retard. J'ai à peine le temps de fourrer mes affaires dans mes valises que je dois déjà m'en aller. Je me sens coupable de ne lui laisser qu'un simple bout de papier avec mes coordonnées.

Cette fois, c'est moi qui vais attendre d'être rappelé et je ne suis pas sûr d'apprécier ça.

Lorsque je monte dans la voiture qui me conduit à l'aéroport, je réalise que la réception m'aurait sûrement donné son nom en échange d'un gros billet. Je me sens idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt.

Alors que je cogite sur ma connerie, la voiture s'arrête et Olivia monte à l'intérieur. Olivia est mon assistante. Ou plutôt, l'assistante que mon agence m'a accordé pour que je sois épaulé, sois disant. Cette fille ne m'est d'aucune utilité. De plus, je l'ai déjà surprise à fouiner dans mes affaires à plusieurs reprises. Malgré tout, je me suis attaché à elle au fil des mois. Il faut dire que parfois, durant de longues semaines je ne parle qu'à elle. Entre les séances photos, les tournages de publicité, je n'ai le temps de rien et lorsque j'arrive chez moi, ou à l'hôtel je n'ai pas le courage de m'occuper de moi même. Elle le fait pour moi.

Je me suis laisser aller une fois à l'accepter dans mon lit, après qu'elle ait glissé sa main dans mon caleçon. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas ce qui s'est passé. Ce dont je me souviens bien, par contre, c'est sa langue folle qui tentait de m'étouffer, de ses bras enroulés autour de moi qui m'empêchaient de respirer. Cette fille est une véritable pieuvre. Et elle aime griffer. Une semaine après cette nuit catastrophique je me faisais encore engueuler par les maquilleuses de ma campagne de pub parce qu'elles devaient passer un temps fou à recouvrir les griffures malgré mes nombreux tatouages, c'est pour dire.

"Hello toi!" Lance-t-elle joyeusement avant de presque sauter sur mes genoux.

Je lui souris tant bien que mal et enfile mes écouteurs. Hors de question de l'écouter piailler ce matin. Je ferme les yeux et replonge dans mes souvenirs de cette nuit. Je repense à Evanna, à son corps sous le mien. L'odeur de sa peau, ses gémissements... Olivia parle, je m'en rends compte lorsque ses mains s'agitent devant mon visage de manière désagréable.

"Désolé, qu'est ce que tu dis?
-Que ton rendez-vous avec l'agence est avancé au vingt quatre. Je ne pourrais pas être présente... " Déclare-t-elle.

Je sais que si elle n'y va pas c'est uniquement parce qu'elle est vexée que j'ai demandé quelqu'un en plus. J'en avais assez de me lever le matin sans savoir ce que me réservait ma journée. Elle refuse de l'admettre mais je suis presque sûr qu'elle même, parfois, ne sait pas ce que je dois faire tel jour. C'est insupportable.

Je lui souris et hoche la tête avant de noter le rendez-vous dans mon smartphone discrètement. J'ai pris l'habitude de le faire depuis que je me suis pointé à un rendez-vous avec deux jours de retard et que cette hystérique s'est mise à hurler en pleine conférence de presse.

C'est un ami qui m'a parlé de cette agence de gestion. Je n'ai eu que de bons échos par la suite. J'ai vraiment besoin que quelqu'un reprenne en main tout ce bordel qu'est mon agenda. J'ai besoin de quelqu'un de professionnel avec qui je n'aurai pas couché. Depuis que je me suis laisser aller avec Olivia, elle me prends pour sa propriété même si elle me soutient que cette nuit là ne signifiait rien pour elle. Elle me fait des crises à tout bout de champs. Du coup, lorsque je me déplace quelque part, je lui fait réserver deux hôtels différents. Ça lui évite de se glisser dans mon lit à trois heures du matin comme elle l'a déjà fait...

L'avion se pose avec trois heures de retard et je sais que ma journée va être un enfer. Olivia trépigne à côté de moi, se ronge les ongles. Elle a fait une connerie mais ne veut pas me le dire. Je ne sais pas ce qui m'attends mais je suppose que mon planning est foutu et qu'elle n'a prévenue personne pour m'excuser. Je compose donc des mails à la va vite pour expliquer que mon vol ne s'est pas déroulé comme prévu que j'aurais du retard mais que comme convenu je vais honorer mes rendez-vous.

Lorsqu'on arrive au premier shoot, j'ai à peine le temps de m'asseoir sur un siège que les maquilleuse s'occupent de moi. Certaines minaudent, d'autre ne m'adresse même pas la parole. Et puis Abby sort du lot. Elle, ses cheveux blond platine presque blanc et son grand sourire jusqu'aux oreilles.

"Jamie! Alors, ca faisait longtemps que je ne t'avais pas vu dans le coin! Vu ta mine, je ne te demande pas ce que tu as fais cette nuit, petit coquin!" Rit-elle.

Je me joins à elle avec un rire discret et la laisse me maquiller à sa guise. C'est un nouveau shoot et je n'ai même pas eu le temps de discuter avec le photographe de ce que tout le monde attendait de moi. Je me déshabille rapidement, de toute manière, on finira par me le demander. Je m'enroule dans un peignoir et attends qu'on me fasse signe. J'en profite pour fouiner sur Facebook mais avec un simple prénom, mes recherches ne vont pas loin. Je ne pensais pas que le prénom Evanna était si répandu. Je ronge mon frein. L'idée d'appeler la récéption, d'inventer un mensonge qui me rapprocherait de son identité m'effleure. Je bougonne, me place devant l'objectif. Je pose, souris, tire la tronche.

J'ai du mal à me concentrer. Je n'ai pas pour habitude d'être perturbé par une fille. Je profite de la vie, j'honore mes rendez-vous, je voyage. Mais jamais, je me demande comment est la vie d'une fille avec qui j'ai couché. Je ne me demande pas si elle travaille dans un milieu public, je ne me demande pas si sa mère m'accepterait comme gendre. Moi, le bad boy tatoué.

Je me fais réprimander plusieurs fois par le photographe, alors je me colle un coup de pied au cul et me concentre. Je n'ai pas les idées claires, la fatigue doit y jouer. Hors de question que je me laisse démonter par cette fille. Je ne l'a reverrais sûrement jamais. Je ne vais pas attendre comme un abruti que mon téléphone sonne.

"Stephen! Téléphone!" Crit Olivia.

Non, je ne cours absolument pas jusqu'à mon Iphone. Non, je ne hurle pas sur mon frère pour m'avoir fait faire une pseudo crise cardiaque. Bon, d'accord, peut être un peu.

"Woh, calmes-toi. Qu'est ce qui t'arrive?

-Putain, j'en sais rien. Désolé. C'est cette fille qui...

-Une fille? Quelle fille?" Demande-t-il sentant le potin.

Merde, pourquoi personne ne m'empêche de parler?!

"Non, attends calmes-toi. Je n'ai que cinq minutes. Ne montes pas sur tes grands chevaux. C'est une fille que j'ai rencontré au salon, tu sais? Et elle m'a un peu fait vriller la tête si tu veux mon avis. J'ai couché avec elle et...
-Et maintenant tu n'arrives plus à la sortir de ta tête!

-Oh, la ferme. On est pas dans un téléfilm pour gonzesses. Elle m'a fait des trucs de folies et...

-Je veux bien que tu m'épargnes les détails! Je suis sensible, imaginer mon frère en train de baiser, très peu pour moi!

-Mauviette!" Je ris.

Parler à mon frère me remets les idées en place et quand je raccroche, j'ai réussi à glisser Evanna, dans un coin de ma tête. Passe à autre chose, Jamison. T'en verra d'autre !

On ne peut rien faire contre le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant