Chapitre 26

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Nos pas résonnaient dans les couloirs immenses du château. Il n'y avait personne. Ils devaient tous être encore devant la porte ouverte, à regarder leur reine, Firiel, étendu sur le sol, sans vie. Ils devaient surement s'affairer autour d'elle, en essayant de la sauver même si chacun d'entre eux savait parfaitement que c'était trop tard. Qu'elle était vraiment morte et qu'on ne pouvait rien pour elle. Même avec je ne sais qu'elle pouvoir on ne peut ramener la vie. A moins que ...

- Matt ! m'écriai-je.

Je m'arrêtais, lâchant la main de Matt.

Je venais d'avoir une illumination et croyez-moi, c'était très rare venant de ma part. Tous ces événements m'avaient secoués. Vraiment secoués. Quand on vient de perdre quelqu'un de cher, on se creuse la tête pour essayer de trouver tous les moyens possibles pour la sauver. On essaye tout, du plus ridicule au plus recherché. Mais en vain. Jusqu'au  moment où votre cerveau vous envoie une décharge électrique pour vous faire sortir de cette torpeur horrible. Il vous réveille avec la solution.

Mon cerveau venait de me l'envoyer. Cette décharge électrique. Au début c'était flou, je ne comprenais pas grand chose, mais plus la décharge s'intensifiait, plus ça devenait limpide. C'était une évidence ! Ça pouvait marcher. Ça devait marcher !

Matt s'était retourné vers moi, m'interrogeant du regard. Il y a avait de l'espoir dans ses yeux. Faible mais il était là. Même la plus petite lueur d'espoir fait vivre des gens. C'était le cas de Matt. Il avait confiance en moi. Pour une fois. Il attendait avec impatience mes paroles mais j'avais peur de lui dire. Et si ce que je pensais était complètement faux ? Qu'il n'y avait pas de solution pour la sauver ? Mais ce n'était pas le pire dans tous ça, le fait de donner de l'espoir à quelqu'un alors qu'il n'y en n'avait était le supplice le plus terrible. C'était comme si je lui disais que sa mère n'était pas morte. Alors là, ce ne serait plus des larmes de tristesse qui grifferaient son visage mais des larmes de joie. Celle qui réconforte n'importe qui. Et là, à ce moment précis, je lui dirai que ce n'était pas vrai. Que sa mère est belle et bien morte.
Ce sont les monstres qui font cela. Qui veulent anéantir leur victime avant de les éventrer. Mais, je n'étais pas comme ça. Je ne voulais certainement pas blesser Matt, mais maintenant j'étais obligée de lui dire à quoi j'avais pensé.

Mes yeux s'emprisonnèrent dans les siens. Une petite vague d'électricité me traversa. Ça me faisait ça depuis quelques temps quand je regardais Matt dans les yeux. C'était douloureusement agréable. Je ne savais pas ce que c'était. Un pouvoir caché de Matt ? Ou alors c'était juste mon imagination qui me jouait des tours en m'inventant des sensations a fleur de peau qui pourrait faire chavirer un bateau sur une mer d'huile. Je n'en savait rien ! Mais je savais que j'en voulais encore.
Il a dû la ressentir aussi, cette onde passagère, parce qu'il détourna les yeux des miens pour briser ce petit fil qui s'était tendrement tendu entre nous.

- Qu'est-ce qu'il a ? demanda-t-il impatient.

Allez Lydia ! Il faut que tu te lances !

- Tu te rappelle quand nous étions dans le cachot ...

Matt me regarda avec des yeux plus  interrogeur que jamais.

- ... que tu m'a raconté pourquoi tu en avais si peur ...

Il ne voyait pas où je voulais en venir vu la grimace qui déformait son si beau visage.

Il fallait que je crache le morceau !

- L'arbre ! m'écriai-je. Tu sais celui qui peut ramener à la vie.

La grimace de Matt se transforma en déception : sa bouche ne dessinait plus cette jolie courbe qui lui allait si bien et ses yeux n'avaient plus cette petite lueur d'espoir que j'avais contemplé quelques minutes auparavant. Ca y est. Le lui avait enlevé. Cette lueur d'espoir.

Il me dévisageait comme si je lui avait enlevé une partie de son cœur.

Et voilà ! Je m'étais trompée. Encore une fois.

Il fallait que j'apprenne à fermer ma bouche avec du fil et une aiguille !

Je me maudissais intérieurement.

- Je suis désolé, dis-je d'une toute petite voix.

A ma grande surprise, Matt relevai la tête et resta digne. Aucune larme ne ruissela sur ses joues.

Il était de ceux qui avait compris que pleurer ne servait à rien. Que le mal que l'on a à l'intérieur de nous ne peut pas s'échapper à travers nos larmes.

J'en avais encore beaucoup à apprendre, moi.

- Ce n'est pas grave, me dit-il comme si j'étais une petite fille et que je venais de faire une petite bêtise. Tu ne pouvais pas savoir que ...

Il s'arrêta. Encore. Il ne voulait pas me dire.

Il se détourna de moi et continua sa marche.

Non ! Pas cette fois-ci ! Ça n'allait pas se passer comme ça !

Je me précipitais vers lui et lui attrapai le bras fermement.

- Je ne pouvais pas savoir quoi ? débitai-je.

Là, il ne pouvait pas s'échapper tout simplement parce que j'avais de la détermination. Et quand quelqu'un est déterminé, personne ne peut l'arrêter même pas Hulk.

- Lydia, pas maintenant, dit-il sur le ton de la défensive.
- Non, il n'y a pas de Lydia qui tienne. J'ai le droit de savoir.

Voyant qu'on allait rester là pendant un moment s'il ne cédait pas, il m'expliqua tout, vraiment tout :

- Bon. Comme tu veux. Comme tu le sais, Firiel ... était ... la reine. Et elle contrôlait la nature.

Je ne voyais pas quel était le rapport avec l'arbre. Cette arbre si puissant et si bien décrit par Matt qu'on aurait dit que c'était son précieux.

- Et ? le questionnai-je

Ses yeux s'implantèrent dans les miens. Encore une fois, cette onde magnétique me percuta en plein cœur.

- Et, elle est morte, Lydia, s'emporta-il, personne ne contrôle plus rien. Les arbres, les plantes, les ruisseaux, les montagnes, les animaux. Tout va mourir. La nature n'a plus de protectrice. Tout va s'écrouler autour de nous si ne nous faisons rien. Si on reste sans rien faire, Valmar n'existera plus. Toute cette population d'elfes, elle ira où si ils n'ont plus de chez eux, de quoi manger ? Et ces petits enfants, comme le fille que tu as vu devant la porte, comment va t-elle survivre ? Les gens attendent des réponses Lydia ! Et elles ne sont pas faciles à trouver quand on ne veut pas les horrifier !

Waouh ! J'étais bouche bée. Tout ce que Matt venir de me dire, c'était ... profond. Je n'osai plus bouger de peur d'ébranler la petite plante qui se trouvait tout près de moi, a quelques pas. Et qu'elle ne meurt à son tour si je la touche du bout des doigts.

- Et puis pour l'arbre, reprit Matt, il n'a plus de pouvoirs suite à la mort de Firiel. C'est un arbre comme tu peux en trouver partout.

Je ne savais pas quoi dire. En même temps qu'est ce que j'aurais pu dire ? Je suis désolé Matt pour tout ce qu'il t'arrive ? Est ce que je peux faire quoique ce soit pour t'aider ? Et puis c'est quoi cette quête que tu es si pressé de commencer ?

- Lydia, tu sais pourquoi tu t'appelles l'élue maintenant ?

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Et voilà la suite !

Qu'en pensez vous ?

-jujube31-

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