Chapitre 8

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Harry

Symphonie désaccordée.
Notes grésillant.
Mon sang transformé en adrénaline. Crescendo.
Il en fut immédiatement détestable à mes yeux.
Je détachais mes yeux du nouveau, dans le salon - mon salon - et m'affalais une fois encore dans le canapé, fermant les yeux, fort : c'était un cauchemar, juste un cauchemar.
J'avais tout rêvé.

- T'es vraiment pas accueillant, chuchota Gemma, amer, en se levant de notre couche.

Non, ce n'était pas un rêve...

- Salut ! fit-elle ensuite en s'avançant sûrement vers lui.

Mes yeux clos et mon dos tourné à la scène me laissait faire des suppositions pour le déroulement de cette rencontre.

- Salut, répondit timidement l'autre avec un fort accent français.

Détestable.
Horripilé, je me levais du sofa et fis face à ma mère et ma sœur, accaparées par l'étudiant.
Mes yeux se posèrent immédiatement sur lui, alors que je n'avais aucune envie de le voir.
Un petit peu plus petite que Gemma, mince mais pas trop, cheveux châtains, de petits yeux bleus jurant avec sa peau très légèrement bronzée.
Lorsqu'il me vit le détailler, il se mit à me fixer à son tour, muet, tandis que ma mère baragouinait : elle devait sûrement l'ennuyer à mourir !
Ma mère, moi, m'insupportait à être si gaie de cette venue.
Oui, un français. Dans notre maison. Et alors ?
Inspirant profondément mais discrètement, je me décidais d'avancer, de sortir de ma cachette.

- Salut, fis-je, la voix plate, en me postant devant lui.

Il m'agaçait avec sa moue boudeuse sur le visage, contrastant avec ses pupilles brillantes et vives.
Son air revêche ne nous permettait pas de savoir si il était heureux d'être ici et ses pupilles nous perdait dans son expression : il n'avait pas de juste milieu.
Etait-il heureux ou non d'être ici ?
J'avais envie d'hurler cette question !
Pour mon cas, j'aurai voulu être partout ou nul part mais surtout pas ici avec cet idiot en face de moi.
Mes poings se contractèrent, l'énervement prenant le dessus, m'obligeant à fourrer mes mains dans mes poches.

- Salut, finit-il par répondre, sa mèche barrant ses yeux.

- Vous m'excuserez, j'ai mieux à faire, ne pus m'empêcher de déclarer en entendant une fois encore sa voix.

Blessé. Je l'avais blessé.
Cela se voyait dans ses yeux, qu'elle n'eut d'autre à faire que de baisser, fuyant mon regard.
Mes poings se serrèrent plus encore dans mes poches, j'enfonçais mes doigts dans mes cuisses, serrais les dents, prêt à rompre ma mâchoire.
Puis, respirant avidement l'air, je dépassais ma sœur et ma mère, médusées par mon comportement, les abandonnant toutes les trois dans le salon.
Mes pas dans les escaliers résonnèrent encore après mon passage, bousculant l'air gêné de notre maison.
L'embarras.
Voilà ce dont allait être emplis les trois prochains mois.

Au pair chez les Styles. [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant