Chapitre 28

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  POV Harry

22:30
Cela devait faire une heure que j'avais glissé la feuille sous sa porte, les mots ayant sûrement roulé sur le parquet, disparaissant, laissant la feuille blanche, immaculée.
Avait-il lus ces mots ou étaient-ils restés invisibles à ses yeux ?
Les bras derrière la nuque, couché sur mon lit, en dehors des couvertures, j'attendais, pensant, toujours un peu plus au fur et à mesure que les minutes s'égrainaient.
Mes yeux avaient même finis par se fermer à force d'attendre, ma lampe de chevet me maintenant quelque peu éveillé.
Puis un grattement à ma porte m'incita à ouvrir les yeux.
Me levant rapidement, j'ignorais la copie sur le sol, ouvrant ma porte à la volée : Louis était en train de clore la sienne, une main sur le battant, ses yeux fixant les miens avant de fermer lentement la porte, ne faisant aucun bruit.
Mon regard resta ancré dans le bois de sa porte, même après qu'il l'ai définitivement fermé pour la nuit, ma propre porte finissant par dissimuler la sienne lorsque je la fermais.
Me penchant, j'attrapais la feuille sur mon plancher, ma feuille, celle sur laquelle j'avais écris mes explications.
Pourquoi m'avait-il renvoyée ma lettre ?
Secouant la tête, j'allais poser la copie sur mon bureau, ne comprenant toujours pas.
Mais la feuille se retourna lorsque je la lâchais, et c'est alors que je compris.
'Je ne te comprend pas...'
Ces cinq mots étaient gribouillés sur le verso de la feuille, d'une encre discrète, provenant d'un crayon ne voulant pas coopérer, rendant les mots incertains, ne sachant pas trop ce qu'ils faisaient ici.
Est-ce qu'ils représentaient le sentiment le plus présent au plus profond de Louis ?
J'espérais que non...
Ainsi, il ne comprenait pas...
Mais que ne comprenait-il pas ?
Mon agressivité envers lui ? Mon envie de m'excuser ? Ce soudain renversement de situation ?
Cela devait être ça : moi-même je ne savais pas pourquoi je tentais de me racheter à ses yeux...
M'asseyant sur le bord de mon matelas, en boxer, je tentais de répondre à cette question.
Aucune explication ne me vint.
Me levant précipitamment de ma couche, j'attrapais un feutre trônant sur mon bureau et écrivais sous ses mots.
'J'aimerais bien comprendre moi aussi...'
Puis je glissais une fois encore cette même feuille sous sa porte, le plancher crissant sous mes pas dans le couloir.
Mais cette fois-ci, j'attendais, mon épaule appuyée contre l'encadrement de ma porte.
Cependant, aucun bruit ne se fit entendre, à part celui de la télévision mise en sourdine en bas.
Au bout de cinq minutes environ, je m'avançais vers sa porte et frappais doucement : aucune réaction encore une fois.
J'enclenchais alors lentement la poignée de porte et découvris Louis, somnolant, sa joue s'enfonçant de plus en plus dans sa taie d'oreiller.
Je mis tout autant de temps à refermer cette porte, le temps semblant s'être arrêté, tout comme mon souffle, ayant peur de le réveiller.  

Au pair chez les Styles. [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant