Chapitre 24

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Harry

- Alors, cette rentrée ? nous demanda ma mère dès que nous eûmes, Louis et moi, franchit le seuil de la maison.

- Une rentrée quoi ! ne pus-je m'empêcher de répondre.

Pourquoi les parents croyaient que les rentrées c'était cool, pourquoi il croyaient même que l'école l'était?
A croire qu'ils n'y avaient jamais été.

- Alors, tu as été inséré dans quelle classe, demanda ma mère à Louis, alors que nous l'avions rejoint dans la cuisine.

- Dans celle d'Harry, répondit-il, las.

- Ah bah c'est super : ça sera plus simple pour toi ! s'exclama ma mère en continuant de s'affairer dans la cuisine, ne se rendant pas compte du ton qu'avait employé Louis pour révéler ceci.

Cette collaboration, ne serait-ce que scolaire, allait être très difficile à maintenir entre nous : cette vérité s'étalait de plus en plus sous mes yeux.

- Hum... Dites, fit soudain Louis en s'engageant plus encore dans la cuisine.

- Tutoies-moi, rit ma mère en se retournant, faisant face au petit châtain.

Ce dernier sourit à son tour avant de prendre la parole :

- Je me demandais si tu connaissais un stade de football pas très loin d'ici...

En retrait dans la pièce, la scène se déroulait sous mes yeux, comme si j'étais un narrateur externe : ma mère réfléchi, puis déclara, en se tournant vers moi :

- Ton cousin, il joue pas très loin d'ici...

J'hochai la tête, attendant la suite, ne comprenant pas vraiment où Louis voulait en venir en ayant mit ce sujet sur le tapis.

- Ma mère m'a laissé un budget : j'espérais pouvoir le dépenser en m'inscrivant là-bas pour le prochain trimestre, finit-il par expliquer.

- Je t'emmènerai ce week-end si tu veux, sourit ma mère en comprenant que cela paraissait important pour lui.

Moi-même, j'étais étonné d'apprendre cet attrait qu'il avait pour le football.
Dans ma tête, j'essayais de m'imaginer la scène : impossible, je n'y arrivais pas.

- Merci beaucoup Anne, déclara Louis, souriant.

- C'est normal, sourit ma mère en échange.

- Je monte dans ma chambre, ce premier jour a été épuisant, menti à merveille Louis avant de tourner les talons.

C'était moi qui l'avait épuisé à tenter de m'excuser, j'en étais certain.
C'est pour cela que je dis :

- Moi aussi : j'étais habitué aux vacances...

Puis je tournais les talons, le mécheux avait déjà disparu en haut des escaliers.

Lorsque je passais devant sa chambre, sa porte toujours entrouverte - une manie chez lui semble-t-il - je l'aperçu assis maladroitement sur le fauteuil collé contre un mur de la pièce, ses pieds déchaussés, les yeux clos, ses écouteurs branchés, bercé par la musique que je ne parvenais pas à entendre.

Mélancolique.

Au pair chez les Styles. [Larry Stylinson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant