Chapitre 3 : Le lotus et le fleuriste

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Chapitre 3. Le lotus et le fleuriste

-2h30 PM, maison de Sarah Sawyer-

« Tu dois choisir, John, entre Sherlock et moi.»

Prenant un mouchoir pour se moucher, John fixa la jeune femme sans mot dire. Ses paroles résonnaient comme un écho dans sa tête. Choisir? Entre elle et Sherlock? Mais pourquoi? Jetant le mouchoir, son regard croisa celui tout à fait sérieux de Sarah.

-Je... Sarah..., murmura-t-il, pourquoi m'obliges-tu à faire ça? Je vous aime tout les deux. Je veux dire, Sherlock est mon meilleur ami.

La jeune infirmière ne parut pas convaincue.

-Ton meilleur ami, John? En es-tu certain?

Sarah se tût un moment, comme si elle hésitait à dire quelque chose, mais elle finit par se lancer.

-Tu passes le plus clair de ton temps avec lui. Tu me fais même passer derrière, John! Sherlock te traite comme son petit chien et tu ne vois rien! «John, envoi ce message pour moi.», «John, fais-moi du thé.» ou «John, viens toute suite.» Tu le suis les deux yeux fermés. Tu es aveugle! Tu dois ouvrir les yeux, enfin!

C'était vrai... il faisait tout ça, mais s'il le faisait, c'était parce que ça ne le dérangeait pas. Sherlock avait besoin de lui et il avait besoin de Sherlock. Plus, s'il ne s'occupait pas du détective, ce dernier se laisserait forcément lentement dépérir durant ses enquêtes, ne dormant plus, ne s'alimentant plus... Mycroft surveillait son frère à l'aide des multiples caméras de surveillance installées à Baker street, mais il ne pouvait pas toujours être là. Après tout, même s'il aimait Sherlock inconditionnellement, il avait aussi un poste important au gouvernement. Que disait-il; Mycroft était le gouvernement britannique à lui tout seul!

-Tu ne comprend pas Sarah, argumenta-t-il. Sherlock est... (il chercha ses mots, puis comme il ne les trouvait pas :) il est Sherlock. Il n'y a pas d'ennui ni de routine avec lui, il y a le frisson et l'adrénaline. Plus, je tiens à lui!

-Mais à quel point? Plus qu'à moi? L'interrogea Sarah, le regard triste.

John prit une rapide gorgée de café, puis serra fermement la tasse entre ses doigts. Ses jointures en devinrent blanches.

-On dit que l'amour est éphémère, mais que l'amitié est éternel. Je... à choisir...

-Tu choisirais Sherlock.

-Alors ne me demande pas de faire ce choix, supplia-t-i.

-Je ne peux plus vivre comme ça, John. J'aurai sûrement de la peine pendant un moment, mais quand j'irai mieux, je recommencerai à vivre.

C'est vrai... si je reste avec Sherlock, c'est mon choix, mais je ne dois pas imposer cela à Sarah, cela ne doit pas avoir de répercussions sur elle..., pensa-t-il. Il venait tout juste d'en prendre conscience, comme une illumination.

-Sarah, je t'aime énormément, tu le sais, mais... tu m'as demandé de choisir et...

Elle savait ce qu'il allait dire. Elle se recroquevilla au fond du sofa, les yeux emplies de tristesse.

-Tu  fais le mauvais choix, tenta-t-elle.

John ne se laissa cependant pas démonter.

-Je choisi Sherlock. C'est sûrement fou de penser qu'il me considère différent des autres, qu'il puisse penser que je possède un petit quelque chose pouvant me sortir de la masse... je sais tout ça, mais je ne peux pas m'empêcher de le suivre. J'admire son esprit, ses déductions, sa technique... Il dégage une aura d'assurance qui me pousse à lui faire confiance, à marcher dans ses pas. Je suis désolé, Sarah. Sincèrement.

Le lotus blanc (Johnlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant