Chapitre 10 : Le lotus et la liste

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Chapitre 10. Le lotus et la liste

-5h00 PM, 221B Baker street-

-Sherlock, morphine ou cocaïne? Sherlock!

John, agenouillé auprès du corps allongé à même le sol de son ami, giflait, puis secouait le détective pour qu'il ouvre les yeux. Au bout de nombreuses claques, Sherlock finit par reprendre conscience, le regard embrumé.

-John?

-Morphine ou cocaïne! Répéta le docteur avec un ton de voix profondément énervé et paniqué. Répond-moi immédiatement, Sherlock!

Il porta une main à son crâne qui pulsait douloureusement. Il grimaça.

-Cocaïne. Production artisanale. Dose augmentée.

Enfin, c'était bien ce qu'il en avait déduit quand il avait déposé la gélule sur sa langue. Il ferma à nouveau les yeux. Son cœur était tout particulièrement lent.

-Combien, Sherlock, combien en as-tu pris?

-Seulement trois... en une heure.

Les doigts de John se promenèrent sur son corps de manière plus frénétiques et énervés, sous sa chemise aubergine, cherchant à prendre son pouls et vérifier son état. D'agréables frissons parcoururent le corps du sociopathe.

-John..., les services d'urgence de Londres mettent huit minutes à arriver sur les lieux d'un accident – je l'ai calculé une fois – alors tu ne devrais pas tarder à les appeler...

Sachant que son ami avait raison, John cessa de le tâter et composa vivement le numéro d'urgence sur son Blackberry.

***

-6h00 PM, General hospital of London-

Huit minutes plus tard, Sherlock avait perdu conscience à nouveau et les ambulanciers étaient débarqués dans le petit salon de Baker street pour hisser le détective sur une civière et l'amener à l'hôpital dans les plus brefs délais. John savait de quoi il souffrait : une foutue rechute, une foutue overdose! Comment avait-il pu laisser quelque chose comme ça arriver? Où donc avait-il été imprudent?

Près d'une heure plus tard, Sherlock était sortit du bloc opératoire depuis environ trente minutes. Maintenant que les anesthésiants avaient terminés de faire effet et que le détective était réveillé, John avait obtenu le feu vert pour aller le voir. On lui avait demandé d'être doux, mais le consultant du Yard allait tout de même passer un sale quart d'heure! Oh, ça oui! Comment as-tu pu me faire ça, Sherlock! Ouvrant la porte de la chambre, il trouva son ami couché dans son lit d'hôpital. La jaquette bleue qu'il portait sous les couvertures cotonneuses rendait sa peau laiteuse encore plus blanche.

-Sherlock! Comment as-tu pu...! Bon sang! D'abord... où as-tu eu ça? Non, ne me répond pas! Je sais très bien où tu as eu ça! Même un idiot aurait pu faire le lien entre ça et le trafique de drogues que tu as découvert derrière ce satané fleuriste! Tu n'es qu'un taré, Sherlock, un grand taré!

Le détective ferma brièvement les yeux pour faire taire les cris incessants de John dans sa tête. John... Le seul qui pouvait, dans sa bouche, faire sonner «taré» comme une insulte qu'il n'aurait jamais voulu entendre, comme un couteau en plein cœur. S'il en avait déjà eu un...

-Tu as fini, John?

-Quoi...? Fit John en manquant de s'étouffer. Non, je n'ai pas finit, Sherlock! Tu mériterais bien pire qu'un simple sermon pour ça! Tu m'as fais une de ses peurs! Quand je t'ai vu allongé ainsi sur le sol...!

Le lotus blanc (Johnlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant