Chapitre 9 : Le lotus et les trois pilules

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Chapitre 9. Le lotus et les trois pilules

-2h45 PM, Le lotus blanc-

John avait sursauté en entendant la voix de Feilong. Ainsi, c'était lui... L'homme qu'avait eu Sherlock dans son lit, celui qu'il avait touché, caressé... Le docteur se demandait comment pouvait bien être son meilleur ami au lit. Une fois, il avait fait croire à une fille qu'il l'aimait seulement dans le but de faire avancer une de ses enquêtes. John n'avait été mis au courant qu'à la dernière seconde et le temps que le manège avait duré, il avait eu l'impression de découvrir un tout nouveau Sherlock qui ne collait que trop pas au caractère de son ami. Sérieux, qu'elle était la probabilité que le détective appelle quelqu'un «mon lapin» un jour? Ça semblait totalement irréel!

-John, fit Sherlock, je te présente Feilong, une vieille connaissance.

L'asiatique lui tendit la main et John la serra froidement par politesse.

-Sherlock m'a beaucoup parlé de vous, sourit Feilong, mais pour être franc, je ne comprend toujours pas trop pour quelle raison. Vous êtes plutôt... ordinaire.

John manqua de lui coller son poing dans la figure, mais il se retint de justesse. S'il compromettait l'enquête, Sherlock serait furieux. Puis, tout comme Moriarty, la plupart des personnes – souvent tordues – que le consultant fréquentait se montraient souvent condescendantes avec lui.

-C'est ce qui fait son charme, affirma Sherlock avec un sourire un peu forcé.

-Hmmm...

Feilong était perplexe.

-Mais, dis-moi, Sherlock, si tu es venu chercher ce que je pense que tu es venu chercher, il vaudrait peut-être mieux que ton... ami... nous laisse seul.

John crispa la mâchoire. Croit-il vraiment que je vais laisser Sherlock avec lui? Mycroft m'a personnellement demandé de ne pas le laisser approcher! Bon sang! Puis, qu'est-ce qu'il veut lui donner qu'il ne veut pas que je vois? Ça ne sentait pas bon, pas du tout même... De plus, d'après ce que disait Feilong, il semblerait qu'il ait déjà rencontrer Sherlock voilà peu. Il avait déjà échoué à protéger Sherlock. Tout ce qu'il pouvait faire, s'était le rattraper dans sa chute maintenant.

-John, laisse-nous seuls, s'il te plaît.

Le docteur fixa son ami, incrédule. Était-il sérieux? Pouvait-il l'être? Quelque chose dans le regard de Sherlock lui disait que oui. Ça et le fait qu'il lui ait demandé poliment, sachant qu'il aurait plus de chances de se faire obéir ainsi. Sherlock ne disait jamais merci ou s'il te plaît, jamais. Il ferma ses poings, furieux. La colère coulant dans ses veines, il jeta un dernier regard furibond à son ami, puis tourna les talons. Ce ne fut que lorsqu'ils entendirent les carillons sur la porte tinter que les deux autres hommes s'autorisèrent à parler plus sérieusement.

-Viens, Sherlock, tout est dans l'arrière-boutique.

Ne t'énerve pas, John. Moi aussi, je veux te protéger. Feilong est dangereux, c'est normal que je te tienne loin de lui, loin de ça. C'est pour ton bien, fais-moi confiance. Il suivit l'asiatique derrière le comptoir, puis passa à l'arrière, poussant le petit rideau de soie bleue qui en cachait l'accès. Dans un coin, une lumière phosphorescente bleuté grésillait au-dessus d'une plantation en pot de plusieurs plants de cannabis et autres drogues. Sherlock fronça le nez, s'attendant à sentir l'odeur caractéristique, mais grâce à toutes les plantes du magasin, il ne sentit rien ou alors très peu. De l'autre côté de la pièce, une table était installée avec des éprouvettes et autres matériels de chimie. Il se pinça les lèvres, pensif, tandis que Feilong s'affairait un peu plus loin.

Le lotus blanc (Johnlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant