Prologue

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Qu'est-ce que j'avais bien pu faire pour mériter un mec pareil ? Quelqu'un pouvait me le dire ? Parce que moi j'étais curieuse de savoir ! 

C'était lui qui m'avait proposé de rentrer avec lui après mon entrainement. S'il ne l'avait pas fait, je n'aurais pas proposé à ma sœur de prendre ma voiture et je ne me serais pas retrouver à marcher toute seule dans Seattle à presque vingt deux heures ! 

Quel bordel... Je jure qu'Eric en entendrait parler demain ! Je m'étais retrouvée devant le gymnase, seule comme une cruche à l'attendre ! Je m'étais d'abord dit que son entrainement à lui devait avoir duré un peu plus longtemps... Enfin, jusqu'à ce que je me sois décidée à l'appeler. C'est le plus naturellement du monde qu'il m'avait annoncé qu'il était allé chez Matt pour jouer à Fifa ! 

En soit, je n'avais rien contre. Je n'étais pas du genre à le coller, à enquêter sur ce qu'il faisait ou à être contre des soirées avec ses amis... Mais pas s'il m'avait dit qu'il me cherchait après mon entrainement. Il m'avait énervé. Et pas qu'un peu. Je lui avais alors demandé comment je devais rentrer, j'étais encore relativement calme à ce moment là, sauf qu'il m'avait répondu, je cite :

- Je sais pas moi ! Putain, arrête de me casser les couilles ! 

Tout cela avant de raccrocher. J'avais gardé mon calme tandis que j'essayais tour à tour de joindre ma sœur, qui avait ma voiture, Allison et enfin ma mère. Aucunes des trois n'avaient répondus. Je n'essayais pas de joindre mon père, il était en voyage d'affaires à Chicago. Il ne servait jamais à rien celui là... 

J'avais donc réfléchi un peu avant de trouver une solution : si ma mère n'avait pas répondu, c'était parce qu'elle avait son cours de pilâtes. Je n'avais qu'à marcher jusqu'à sa salle de cours et rentrer avec elle. 

Je m'étais donc dépêchée de partir. Son cours finissait à vingt deux heures, je ne savais pas si elle avait pris son portable avec elle, c'était une fâcheuse habitude : elle avait un portable mais l'oubliait sans arrêt sur la table de la cuisine en partant. Je ne tenais pas à arriver quelques minutes en retard et la voir partir sous mes yeux. Ce serait un véritable comble que je doive attendre qu'elle soit à la maison pour l'appeler afin qu'elle revienne au point de départ ! Enfin, ma soirée était déjà merdique comme ça... 

Je poussais un soupir de soulagement en voyant que j'étais presque arriver. Je me trouvais dans une rue commerciale qui était toujours bondée en journée. A l'heure actuelle il n'y avait qu'une petite supérette d'ouvert et personne dans les environs. Je n'avais croisé que quelques rares personnes sur mon chemin, mais là, il n'y avait pas un chat. 

J'aurais peut-être dû me méfier. J'aurais certainement dû me méfier. J'étais trop obnubilée, trop contente de me dire que je n'aurais qu'à prendre la prochaine rue à gauche pour être arriver... Je ne faisais pas attention à ce qu'il pouvait se passait autour de moi. 

Je sais juste que j'étais pratiquement arrivé devant la supérette quand je sentis que quelqu'un m'agrippait le bras, m'entraînant dans la petite ruelle entre les deux immeubles. Il ne m'était jamais rien arrivé de tel, mon cœur n'avait jamais battu si fort, au point que je crus qu'il allait sortir de ma poitrine, je n'avais jamais senti la peur enfler dans le creux de mon ventre aussi vite. Aussi stupide que cela puisse paraître, mon regard et mon attention se focalisèrent sur des choses banales pendant quelques secondes. Je vis qu'il y avait plusieurs bennes débordantes d'ordures, et l'odeur qui allait avec, une pile de cartons aplatit semblait sur le point de s'effondrer un peu plus loin. Je me dis alors que ce devait être là que le vendeur de la supérette jetait ses déchets... 

Jusqu'au choc. 

Avant que je n'ai eu le temps de faire un geste, de pousser un cri ou d'avoir une simple pensée cohérente, ma tête heurta le mur de l'immeuble d'une manière si violente qu'elle rebondit dessus dans un premier temps. Je sentis une douleur sourde s'étendre dans toute ma tête tandis que des étoiles dansaient devant mes yeux. Sans que je puisse l'empêcher, une larme de douleur coula le long de ma joue. 

We Don't Stop // 5 Seconds of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant