Chapitre 3

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Je posais ma tasse de chocolat sur ma table de chevet avant de m'asseoir en tailleur au milieu de mon lit. J'avais déjà sorti mes ciseaux, mon album et les journaux que j'avais acheté plus tôt. J'attrapais le premier, parcourant rapidement les titres des articles. J'étais devenu une pro des faits divers depuis le temps !

Je râlais en sentant mon portable vibrer contre ma jambe. Pourquoi est-ce que quelqu'un venait m'embêter maintenant ? J'étais occupée !

Je décrochais alors, mettant toute ma mauvaise humeur dans mon "allô", sans regarder qui m'appelait. J'aurais dû pourtant. Ça m'aurait évité de me farcir mon boulet de mec.

- Mais t'es pas sérieuse ?! Dis-moi que toutes ces rumeurs à la con sont fausses !

Je dus écarter l'appareil de mon oreille, grimaçant sous les assauts verbaux d'Eric. Je me demandais qui lui avait dit et pourquoi il lui avait fallu tant de temps pour appeler.

Il était près de vingt-deux heures. J'étais allée à mon cours d'aïkido avec Allison, on avait dîné en ville avant d'aller chez elle pour faire nos devoirs. On ne les faisait pas ensemble d'habitude. On ne pouvait pas s'aider de toute manière vu que nos matières étaient si différentes, mais je n'avais pas voulu rentrer chez moi trop tôt. J'avais préféré attendre pour être sûre que mes parents seraient devant la télé quand je rentrerais. Boston était au lit et Missouri était certainement dans sa chambre, ce que j'avais aussi fait en rentrant, après avoir salué mes parents. J'avais encore eu le temps de prendre une douche et de me préparer un chocolat chaud avant qu'Eric n'appelle. J'avais commencé à espérer qu'il ne le remarque pas ce soir... Perdu.

- Salut, moi ça va et toi ? Fis-je ironiquement.

- Mais on s'en fout de qui va comment ! S'emporta t-il, est-ce que c'est vrai ?

Lui, il ne faisait pas dans la dentelle, c'est le moins que l'on puisse dire ! Heureusement qu'il n'était pas en face de moi, j'aurais eu envie de lui mettre des claques !

- Oui c'est vrai ! Répondis-je sur le même ton.

- Putain de merde Sydney ! Je ne te reconnais plus du tout en ce mom...

Je ne le laissais même pas finir sa phrase : je raccrochais. Si c'était pour qu'il me ressorte sa litanie du "je ne te reconnais plus", je m'en passais bien, merci !

Je respirais profondément et comptais jusqu'à dix. C'était ma grand-mère qui nous avait appris ça, à ma sœur et moi, quand nous étions une fois en vacances chez elle. Elle en avait assez de nous voir nous disputer à tout bout de champ. Elle en avait surtout assez que je mette des claques à Missouri dès qu'elle m'énervait... Toujours est-il qu'elle nous avait dit de compter jusqu'à dix en fermant les yeux pour nous calmer. Ce qui n'avait pas marché. Du tout.

Là, étrangement, ça fonctionna. Peut-être parce que la chose qui m'énervait n'était pas sous mes yeux. Je pense bien que si Eric était là, je ne me serais pas calmée. Loin de là !

Je pus alors à nouveau me concentrer sur mon album, refusant les appels entrants d'Eric l'un après l'autre. Il allait bouder pendant des jours mais je n'en avais rien à faire pour tout dire.

Je pus à nouveau me concentrer sur mes journaux. J'avais demandé au marchand de journaux se trouvant à côté du gymnase de l'aïkido s'il pouvait mes mettre les journaux de la semaine de côté, je venais alors les récupérer une à deux fois par semaine. Seule Allison savait que je faisais ça. Mes parents croyaient déjà que j'étais trop obsédée par Smash comme ça... Ben oui, j'étais obsédée ! Il m'avait sauvé la vie, je peux être obsédée !

We Don't Stop // 5 Seconds of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant