Chapitre 7

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Je n'avais jamais été aussi reposé de ma vie. Je pense que c'était le seul avantage d'avoir poireauté au lit toute la journée à feindre d'être malade à en crever. Parce que tout le reste avait été nul. Non, le mot nul est trop faible : à chier. Voilà la bonne expression.

Je crevais la dalle. J'avais salivé pendant cinq bonnes minutes après avoir vu une pub McDonald passer à la télé, j'aurais tout donné juste pour manger une frite. Une seule. Sauf que je faisais semblant d'avoir un genre de gastro, je devais refuser tout ce que ma mère tentait de me faire avaler. Que ce soit les tasses de thé, les biscottes ou même le bol de soupe. Je disais que la nourriture me dégoûtait. Sauf que là, j'aurais pu me manger la main.

Je faisais aussi semblant de prendre les médicaments qu'elle m'apportait, j'avais tout planqué dans ma table de chevet. Je n'allais tout de même pas les prendre, c'est là que j'allais encore tomber malade à cause de ces médocs...

Enfin, j'en avais marre de rester coucher. Ce n'était pas mon genre de poireauter sans rien faire. J'avais vraiment la bougeotte maintenant !

Missouri mis un point d'honneur à venir me voir avant de partir au bal. Je m'en serais bien passé. Elle portait la robe rose poudrée que ma mère lui avait choisie. Elle était à bustier, avec pleins de volants et lui arrivait aux genoux. Plus girly tu crevais...

- C'est vraiment dommage que tu ne puisses pas venir...

C'est ça. Elle devait jubiler intérieurement.

- Tu sais si Eric y va ?

Je répondis par la négative. Il faisait ce qu'il voulait. Si ça ne le dérangeait pas d'y aller seul : qu'il y aille !

- T'inquiètes, je le surveillerais !

Je levais les yeux au ciel. Je ne vois pas pourquoi elle devrait le surveiller. Il faisait ce qu'il voulait de sa vie ! Je n'avais pas peur non plus que quelqu'un essaye de me le piquer, il avait autant de conversation qu'un coton-tige.

J'entendis ma mère et mon père s'extasier devant la tenue de ma sœur puis prendre les traditionnelles photos avant qu'elle ne parte avec son cavalier. C'était un des remplaçants de l'équipe de foot. Ben voyons. Ce n'était pas son copain mais juste son cavalier. A voir qui il serait demain.

Ma mère vint ensuite me voir pour me demander comment j'allais. Je continuais de faire l'âme en peine, haussant juste les épaules. Elle me garantit alors que ça irait mieux le lendemain.

Aux alentours de neuf heures, je les entendis elle et mon père se poser devant la télé. Mon père était juste venu me voir en milieu d'après-midi. Il n'avait jamais été à l'aise avec les personnes malades, il s'était contenté de me demander comment ça allait avant de rester un peu avec moi pour regarder la télé.

J'attendis encore un peu avant de me lever pour leur annoncer que je me couchais. En théorie, j'avais passé toute ma journée couché, mais là c'était pour dire que j'allais dormir.

- Repose toi bien ma chérie, m'approuva ma mère.

Si elle savait ce que j'allais faire... Je retournais donc m'allonger, regardant les minutes défiler sur mon cadran réveil. Mes parents allèrent eux aussi se coucher à la fin de leur film, un peu avant vingt-trois heures. J'entendis ma porte s'ouvrir tout doucement. Je respirais profondément et régulièrement, faisant mine de dormir. Je me redressais une fois qu'elle fut refermée, toujours avec douceur.

We Don't Stop // 5 Seconds of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant