On resta plusieurs minutes face aux trois gars qui nous regardaient d'un air éberlué. Pas dans le genre "oh mon Dieu on est dans la merde", mais plutôt "c'est quoi ces clowns ?". Je les comprenais. J'aurais pensé la même chose à leur place. Ils étaient plus nombreux, plus grands et plus forts. On était deux filles, pas très grandes, on devait avoir l'air épuisé après notre cours de karaté et on tenait des gobelets Starbucks. Dans le genre imposante, on pouvait repasser...
On ne se laissa pas démonter. On resta là sans bouger à les regarder. Je croisais les bras sur ma poitrine pour qu'ils ne voient pas que j'étais en train de trembler. Si je m'écoutais, je foutrais le camp en hurlant. Mais je ne pouvais pas. La pauvre grand-mère était toujours à terre à sangloter et gémir.
Je les observais un à un. Ils semblaient être jeunes, entre dix-sept et vingt ans je dirais. Ils portaient tous les trois des vêtements dans le style "rappeur" ce qui m'énerva un peu. Je n'écoutais pas spécialement de rap, mais c'était à cause de gens comme eux que les personnes qui en écoutaient était stigmatisés comme étant des voyous ! Ils portaient des joggings, des tee-shirts trop larges tandis que deux d'entre eux avaient une casquette de travers sur la tête.
J'étais mal à l'aise par rapport à eux. Je n'avais pas l'impression que c'était réellement des personnes venant d'un quartier "difficile". Je ne saurais pas dire pourquoi... Peut-être parce qu'ils semblaient un peu trop sûrs d'eux alors qu'on était en centre ville, les quartiers dangereux de la ville étaient plutôt loin. S'ils venaient de ces quartiers défavorisés, ils auraient dû être plus mal à l'aise ou sur le qui vive que ça, puisqu'ils étaient loin de leur zone de confort.
Comme d'habitude, c'était dans les moments de stress que des réflexions bizarres me montaient au cerveau. C'est normal ou il n'y a que moi qui fait ça ?
- Et si on dit "non", fit le mec qui tenait le sac à main, vous allez faire quoi ?
- On vous refait le portrait, rétorquais-je.
Aha. J'avais dit ça ? Eh ben, on va dire que j'avais l'air assuré, bien plus que je ne l'étais en réalité. Mais je me trouvais crédible. Comme quoi, tout est possible...
- Ah ouais ? Vraiment ?
Je ne bougeais pas, me contentant de le fixer. Il rit puis jeta le sac à main à un de ses complices avant de s'avancer vers moi en haussant les épaules.
- T'es sûre de ce que tu fais ? Siffla Allison.
- Absolument pas... Répondis-je de la même manière.
Faire genre, faire genre, faire genre... Je balançais mon gobelet de chez Starbucks. Je ne pas pourquoi non plus, ça donnait un effet un peu plus dramatique. Au revoir Frappucino au caramel, j'aurais adoré te boire jusqu'à la dernière goutte...
C'est quand je m'avançais jusqu'à ce pauvre type que l'entrainement pris le dessus. Jusqu'à là, c'était le pur flou artistique. J'avoue encore une fois que je ne savais absolument pas ce que je faisais. Je paniquais tellement que j'avais mal au ventre. Le seul bon côté des choses était qu'Allison pouvait toujours se tailler et appeler les flics si ça se passait mal.
La peur que j'éprouvais s'évanouit littéralement quand je fus à quelques pas du mec. Il me regardait d'un air moqueur, comme si je n'étais qu'une merde sur sa godasse. Il était clair que je ne l'inquiétais pas du tout. Loin de là ! Mais j'allais lui prouver qu'il avait tort.
Quand je fus assez près de lui, je lui balançais mon pied dans la figure. Ouais. Carrément. Je le fis instinctivement, sans même me rendre compte de l'action que j'étais en train de faire. J'étais bien trop petite pour le toucher efficacement juste en levant la jambe, je n'avais pas pris d'élan, du coup ce fut un genre de truc artistique.
VOUS LISEZ
We Don't Stop // 5 Seconds of Summer
FanfictionSydney a tout pour être heureuse : elle vit dans une famille aisée, sa meilleure amie est sa plus grande confidente, elle a un petit ami formidable, elle est la capitaine de l'équipe des cheerleaders, elle est belle, elle est populaire... En bref, S...