Vie d'une Fille Compliquée

Chapitre 8

Je m'étais directement enfermée dans ma chambre en rentrant à la maison et avait ignoré les appels de Julia qui tentait de savoir ce qui n'allait pas en faisant sonner mon portable toutes les cinq minutes.

Ma réaction n'était pas digne de celle d'une véritable amie, je le savais bien, mais la rage avait rapidement fait place à la tristesse une fois la porte de ma chambre claquée. Il fallait que je m'allonge sur mon lit et que j'évacue la colère et la frustration qui me faisaient aussi mal.

D'où Zack se permettait-il de jeter le cadeau de ma mère dans l'océan ? Il n'avait donc aucune notion du respect ? J'en avais plus qu'assez de ses gamineries et de toutes ses provocations qui me poussaient à bout.

J'avais fini par exploser. Quand la paume de ma main avait résonné sur sa joue, je m'étais fait drôlement mal. J'espérais qu'il avait lui aussi ressenti une immense douleur. Ou encore mieux : qu'il ait perdu une dent. Il méritait entièrement cette baffe, et j'étais prête à réitérer le geste autant de fois que nécessaire. Cela me permettrait de me défouler sur lui et me ferait le plus grand bien.

Après avoir passé plus d'une heure à me moucher comme une malade -on connait tous ce moment horrible où les larmes cessent de couler pour faire place à la morve-, je me levai pour récupérer le roman abandonné sur mon bureau.

Il était dans un piteux état. Sur la couverture, le personnage commençait à se décolorer. Les pages encore trempées restaient collées les unes aux autres et menaçaient de se déchirer au moindre frôlement. Je sortis de la pièce et revins aussitôt avec un sèche cheveux.

J'envoyais de l'air chaud pendant une bonne vingtaine de minutes jusqu'à ce que je doive me faire une raison. Le livre était vraiment foutu. Bon pour la poubelle. Comme pour appuyer ma conclusion, un morceau de papier se détacha alors que je le saisissais du bout des doigts pour le jeter à contrecœur.

Je serrai les poings. Zack allait me le payer, au sens propre comme au figuré. Je n'avais encore aucune idée du stratagème que j'allais monter pour le punir, mais une chose était sûre : je ne supportais pas que l'on touche à mes affaires, et encore moins que l'on me les rende dans un état aussi lamentable.

Je décidai finalement de répondre à l'énième appel de Julia et attrapai mon téléphone d'un geste agacé.

-Lola, je...

Je raccrochai immédiatement. Ce n'était pas sa voix. C'était celle de Zack.

Qu'il aille pourrir six pieds sous terre !

Ma meilleure amie finit par me joindre par message.

De : La Vieille Moche
A : Moi

Je sais que je t'embête, mais il faut absolument que tu m'expliques ! Zack m'a demandé ton numéro en revenant derrière toi :s je le lui ai donné, j'espère que tu ne m'en veux pas...

Alors c'était elle. Bien sûr que je lui en voulais ! Bah, tant pis, elle n'y était pour rien. Je lui fis un bref compte-rendu de la situation, les doigts pianotant à toute vitesse sur le clavier.

De : Moi
A : La Vieille Moche

Ce salaud a balancé mon livre à la flotte. Je le hais.

De : La Vieille Moche
A : Moi

Le livre de ta mère ?! Oo Il mériterait que je lui crache dessus. Je retire ce que j'ai dit sur son physique hyper sexy.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Mes paupières se faisaient lourdes, j'avais énormément transpiré. Un mal de crâne commençait à s'installer au creux de ma tête. Sans même m'en apercevoir, je m'endormis à même la moquette.