Chapitre 17

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Le lendemain matin, j'avais toujours le moral au plus bas.

J'avalai un rapide petit-déjeuner et m'habillai comme j'avais l'habitude de le faire, à l'effigie de mon humeur.

Aujourd'hui, c'était jean foncé et large pull gris avec bottines noires et veste en cuir.

Ayant été atteinte de flemme aiguë, je ne pris la peine de mettre que du mascara pour réveiller mon visage.

Après la routine du sac à dos et des exercices de maths de dernière minute, je me rendis à mon arrêt de bus journalier.

Ah ah. Très drôle. Il n'y a personne.

Prise de panique, je courus jusqu'à l'abri vérifier les horaires et les dates de passage.
Je n'étais pas folle, je prenais le 6 tous les matins avec d'autres élèves du lycée et quelques retraités qui adoraient faire leurs courses seuls en ville.

Non, rien n'avait changé. Le panneau affichait la série de chiffres que j'avais apprise par cœur à force de passer devant. Je décidai d'appeler Julia sur son portable pour savoir si quelque chose clochait.
Elle allait au lycée à pieds, mais en cas de grève ou de problème de circulation c'était la première à m'avertir.

Ce qui renforça encore plus mon stress.

Je n'étais jamais arrivée en retard, ça n'allait pas commencer aujourd'hui. J'imaginais déjà ma classe sifflant à mon entrée transpirante et pitoyable, les regards moqueurs et les rires exagérés.

Comme Julia ne répondait pas, je lui envoyai un message.
Mon nouveau/vieux Blackberry vibra moins d'une minute après.

De : La Vieille Moche
A : Moi

Je suis en cours de maths, Mme bras-cassé ! >< qu'est-ce qui y'a ?

Je tâchai de garder mon calme. Pour une fois qu'elle envoyait des messages en cours, c'était déjà ça !

De : Moi
A : La Vieille Moche

Est-ce que tu sais pourquoi mon bus ne passe pas ce matin ?

J'attendis de nouveau quelques centièmes de secondes avant qu'elle admette avoir entendu parler de grèves à la radio hier soir.

Je pris la nouvelle avec une boule dans la gorge, ce qui, je l'admets, était extrêmement exagéré. Mais l'anxiété me rongeait toujours pour un rien.

J'étais à un stade d'énervement extrêmement sensible. Elle m'avait toujours mise au courant, mais pas aujourd'hui.
Bon, après tout, ce n'était que la première fois.

Alors que je mobilisais mes forces pour rester indulgente, j'eus soudain un éclair de lucidité.

J'avais maths à neuf heures et je partageais la même prof que ma meilleure amie.

De : Moi
A : La Vieille Moche

Attends, tu peux dire à Mme Buteau que j'arriverai en retard au cours d'après stp ? À toute

Elle m'envoya une ultime réponse disant que la chouette (à cause de ses lunettes rondes et sa bouche en bec-de-lièvre) lui demanderai pourquoi elle ne lui a pas dit au début du cours et comment est-ce qu'elle a pu être au courant entre deux etc...

Je la rassurai (situation plutôt ironique) en lui disant que j'étais celle qui devait paniquer le plus et que notre prof de maths n'était pas aussi pointilleuse.

Suite à cette conversation beaucoup trop longue, je dus opter pour un footing d'une vingtaine de minutes pour rattraper le temps perdu. Moi qui adorais le sport...
Et en plus j'avais oublié mes écouteurs à la maison.
La loose totale quoi.

Vie d'une Fille CompliquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant