Chapitre 9 : Connaissance.

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Charlie.

"Je vais faire un tour ! criais-je à mes parents."

J'entendis ma mère râler mais me faufilais tout de même à l'extérieur. Cela faisait une semaine que je n'étais pas sortie de la maison. Le printemps s'installait, j'aimais beaucoup cette saison, une sorte de renaissance naturelle...
Je cherchais un endroit où me rendre. Je marchais dans la ville depuis quelques minutes et souris en repensant à ce parc dans lequel mon père m'amenait étant enfant. Je décidais de m'y rendre, l'endroit était exposé au soleil, mais la fraîcheur était présente sous les saules pleureurs. Ce sont mes arbres préférés.
J'entrais dans le lieu public qui semblait vide. J'entendis des rires de jeunes adolescents. Je décidais de ne pas m'en approcher et m'installais sur un banc au soleil.
Au bout de quelques minutes, alors que j'étais bercée par le vent frais du mois de mars, je vis deux silhouettes s'éloigner du plus grand saule. Je finis par ne plus entendre leurs voix. Je me levais et me rendais sous le grand arbre. Un banc était disposé près du tronc. Je m'y installais et lançais l'une de mes playlists. Je sortais mon carnet et un stylo noir de ma poche et commençais à dessiner.
Je sursautais brusquement lorsque je le vis s'approcher de moi. J'enlevais mes écouteurs et m'exclamais :

"Tu m'as foutu une de ces trouilles !

-Désolé. Je peux m'assoir ? demanda-t-il."

Je ne comprenais pas pourquoi il souhaitait s'assoir près de moi, mais j'haussais les épaules et acceptais. Michael s'installa donc près de moi, il enleva sa capuche ce qui exposa librement sa chevelure bleue.

"Pourquoi est-ce que j'ai eu l'impression que tu t'étais vexé l'autre jour ? demandais-je.

-Parce que je me suis vexé, répondit-il.

-Tu n'aimes pas les compliments ? ris-je. C'est rare ! D'habitude les gens sont plutôt flattés et non pas vexés..."

Il tourna rapidement la tête vers moi.

"Attends ! C'était un compliment ?"

Je le regardais fixement, j'étais un peu perdue à vrai dire.

"Hum... Oui, j'aime vraiment tes cheveux, confirmais-je.

-Oh."

Il regarda ses mains et ne dit plus un mot.

"D'habitude les gens disent "Merci" quand on leur fait un compliment...

-Hum.. Merci ? hésita-t-il.

-De rien."

Je lui souriais et il finit par me rendre ce sourire. Il n'était pas très causant, mais cela ne me gênait pas. A vrai dire, il était la première personne qui venait me parler depuis bientôt deux semaines...

"Tu viens souvent ici ? demanda-t-il."

Sa question me tira du silence et je répondis rapidement :

"Non, je venais surtout quand j'étais petite.

-Ah oui ?

-Mon père aimait beaucoup m'emmener sous ce saule, dis-je nostalgiquement.

-Il n'aime plus ? s'intrigua-t-il.

-Pas vraiment, il s'est enfermé dans son travail. Il n'a plus le temps, je suppose."

Un long silence suivit ma phrase.

"Et toi ? Tu aimes venir ici ?

-A vrai dire : non. Mais Luke voulait à tout pris que je vienne et puis il est reparti et je t'ai vu, alors..."

Je sentis mes joues chauffer et heureusement que nous étions à l'ombre sinon il aurait pu voir mon visage rougir.

On a discuté de tout et de rien, débattant sur des futilités telles que : "est-ce que Mr. Redason porte une perruque ?"... J'ai beaucoup rit cet après-midi là. Michael qui était au début quelque peu distant finissait par sourire un peu plus et à se détendre.

"Michael ! criais-je.

-C'est moi !"

Je roulais des yeux face à sa remarque et continuais :

"Il est presque 19h ! Il faut que je rentre...

-Ouais, bien sûr, moi aussi..."

Je me levais et rangeais mes affaires dans mon sac. Nous quittons le saule et une fois à la parfaite lumière du jour, je me tournais vers lui :

"Merci pour cet après-midi, Michael. Je me suis bien amusée.

-De rien, mais j'ai pas fait grand chose...

-Tu as fait beaucoup."

Je le saluais et continuais mon chemin seule.

"Charlie ! Attends ! je l'entendis crier."

Je me retournais et il arriva près de moi.

"Est-ce que je.. hum.. Peut-être, enfin si tu veux... Je veux pas que tu te sentes obligée de quoi que ce soit mais.., dit-il très rapidement.

-Michael, calme-toi, je ne vais pas te manger !

-Je peux avoir ton numéro ?"

Je ne pus retenir un sourire, je tentais de le garder discret mais mes lèvres s'étiraient toutes seules... J'entrais mon numéro dans son téléphone portable, il me salua de nouveau un léger sourire en coin. Je lui fis un signe de la main et continuais mon chemin, le pas souple et léger.

LIBERATION 《Michael Clifford》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant