Chapitre 18 : Altercation.

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Charlie.

Cinq semaines. Cinq longues semaines que j'avais tenu à m'éloigner de lui. Alice restait avec moi de temps à autres. Elle ne posait aucune question sur Michael. Elle restait toujours dans les banalités. Pas de questions privées. Pas de rapprochement, rien. Juste "Comment vas-tu ?" et "Et les cours ?". Rien d'autre. Ça m'était totalement suffisant. Une petite conversation chaque jour était bien mieux que des regards de haine. Elle s'était de nouveau excusée devant moi. Natasha m'a souri une fois. Et Swan m'a salué un autre jour. Je restais neutre. Je ne voulais rien avoir à faire avec elles. Ça n'était pas mes amies. J'étais assise sur un banc dans la cour du lycée. Il y avait une légère brume qui annonçait un après-midi ensoleillé. Je sentis mon corps se crisper. Je relevais la tête lentement.

"Je peux m'assoir ?"

J'haussais les épaules et la masse bleue s'installa près de moi. Je l'ignorais. Mais que faisait-il ?! Il ne comprend pas que ça serait bien mieux si on s'éloignait..

"C'est pas mieux de s'éloigner, dit-il.

-Ça va beaucoup mieux. Aucun de nous n'a eu de problèmes. Tout va bien."

Il me regarda un instant.

"Non, ça ne va pas bien.

-Tu n'as reçu aucune moquerie ! m'exclamais-je. Tout va bien.

-Charlie, je préfère avoir le monde entier sur le dos et pouvoir rester ami avec toi plutôt que de te voir prendre tes distances afin d'être tranquille !"

J'haussais les épaules.

"Donc, ça ne compte pas ? Notre amitié ? Elle ne sert à rien ?

-Michael, les seules fois où l'on passait nos après-midi ensemble c'était pour parler de nos problèmes ! C'est pas de l'amitié...

-Mais j'étais là bordel ! s'écria-t-il.

-Calme-toi. Tout le monde nous regarde, soufflais-je.

-Je t'attends à la sortie. Je crois qu'on doit vraiment parler, lâcha-t-il.

-Je n'ai rien à dire.

-Tant mieux ! Comme ça tu m'écouteras moi et mes arguments !"

Il se leva et repositionna sa capuche sur sa tête. Je le regardais partir. Rejoindre son groupe d'amis. Je soufflais et augmentais le son de ma musique dans mes écouteurs.

Flashback.

J'arrivais près de mon casier, j'avais cours de français. J'étais venue chercher mon livre. Le petit miroir à l'intérieur de la porte métallique me reflétait. Je glissais mes cheveux dans ma capuche. Un mot tomba à mes pieds. Je regardais autour de moi. Personne ne semblait tenir compte de moi. Je me penchais et lus l'écriture grossière.

"Charlie. On a à parler, rdv près des casiers dans 10 minutes. Michael."

Je relus plusieurs fois. On ne se parlait plus, pourquoi vouloir me parler ?! Je roulais en boule le petit bout de matière et l'enfoncais dans une de mes poches. Je refermais mon casier et dans une pulsion de curiosité, je décidais d'attendre.
Le hall principal se vidait. Malgré la sonnerie et le retard que je risquais d'avoir, je ne fis pas demi-tour. J'étais maintenant seule. Je regardais mon téléphone, cinq minutes de retard... Je décidais de partir. Quel idiot.

"Tiens ! Excuse-nous du retard la moche !"

J'entendis des rires féminins. J'avancais plus vite. Ne te retourne pas. Ignore-les.
Je fus arrêtée par deux filles. Elles m'attrapèrent par les épaules et me plaquèrent contre un mur. Je reconnus la rousse de la dernière fois.

"Alors ? Ça fait combien de temps que c'est fini entre vous ? Combien de temps qu'il a compris que tu n'étais qu'une pauvre fille ?!"

Je ne cillais pas et gardais mon regard plongé dans le sien.

"On va faire un marché, on ne lui fera plus rien. Rien du tout. Il sera tranquille. A condition, que tu fasses tout ce que l'on te dit et que tu n'en parles pas, proposa-t-elle.

-On se croirait dans un mauvais film racontant l'histoire d'une énorme pétasse agressant tout et n'importe quoi ! crachais-je."

Elle me donna un coup au visage. Je sentais ma joue gauche me brûler.

"Ta gueule !"

Et c'est là que tout dérapa. Elle se fit brusquement tirer en arrière par deux jeunes hommes. Merde.

"Ne la touche pas ! s'exclama Calum.

-Approche toi encore une fois d'elle ou de Michael et on te pourrit ta vie Jane ?! Tu m'as compris ?! s'exclama Luke.

-Ça m'étonnerait que ta mère apprécie de savoir que sa petite fille chérie est une droguée ! rit Calum."

Je vis les visages des trois filles brusquement se figer.

"Je ne suis pas une droguée ! s'exclama la rousse Jane.

-Un conseil, joue pas avec nous, menaça Luke. On a des preuves. Consommation et ventes à mineurs de produits illégaux. A ton avis, ça ruine une vie ça Calum ?

-C'est suffisant pour briser toute une famille."

Elle semblait rouge de colère. Elle me lança un regard noir et s'éloigna accompagnée de ses deux amies. Calum et Luke se tournèrent vers moi.

"Que faites-vous là ?! m'exclamais-je.

-C'est à nous de poser des questions ! gronda Luke.

-Explique-nous, ordonna Calum.

-Non.

-Bien. Michael sera au courant d'ici quelques minutes.

-Vous êtes des gamins.

-On est arrivé à temps ! Qu'est-ce qu'elles te voulaient ?! s'exclama Calum.

-Un marché, soufflais-je en baissant les yeux.

-Un marché ?

-Un truc idiot. C'est pas important, dis-je en tentant de m'éloigner."

Luke me rattrapa.

"Quel marché ?

-Elles voulaient pouvoir s'en prendre à moi comme elles le souhaitaient, en échange elles..

-Elles ?

-Elles laissaient Michael tranquille."

Un long silence suivit ma phrase. Je les remerciais de leur intervention et quittais le hall.

Fin du flashback.

LIBERATION 《Michael Clifford》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant