Chapitre 39 : Avouer ?

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Charlie.

Après mes mots, il ne m'avait pas lancé un seul regard, il avait juste tourné la tête et était parti s'assoir sur son lit. Je restais muette moi aussi, me sentant terriblement idiote.
Je m'asseyais à mon tour sur les draps froissés. Je le regardais continuer son jeu vidéo en silence. Par moment je l'entendais souffler bruyamment.
Au bout de quelques minutes je m'approchais de lui discrètement. Il me regarda du coin de l'oeil mais ne bougea pas.
Je toussotais et saisis son bras. Le serrant contre moi. Il se dégagea de mon emprise et s'éloigna. Je fronçais les sourcils.
Je recommençais donc quelques instants plus tard. Cette fois-ci, je déposais un baiser sur sa peau. Il me regarda mais ne bougea pas.

"Pardon, chuchotais-je tout en humant son parfum."

Il hocha la tête et s'éloigna une nouvelle fois. Je continuais donc ma taquinerie, l'empêchant de jouer.

"Tu continues de jouer la gamine ! T'es encore bourrée ou quoi ?"

Je donnais un coup dans son épaule.

"Michael !"

Il me sourit et je compris qu'il plaisantait. Je m'installais donc près de lui et croisais mes jambes en tailleur, je l'observais jouer attentivement. Je posais ma tête contre son bras.

"T'es encore énervé ?

-Non."

J'hochais la tête.

"Enfin si. Mais non.

-C'est très clair ça Clifford ! Continu ! ris-je."

Il se détendit et mit son jeu en pause.

"Je ne t'en veux pas. Je comprends un peu ta réaction mais, comprends la mienne, dit-il."

J'acquiesçais et déposais un baiser sur son nez.

"Tu sens l'alcool."

J'éclatais de rire, la sonnerie retentit et Michael se leva d'un bond en criant : "PIZZA !". Pendant ce temps je pris mon sac d'affaires qu'Alice m'avait amené et me dirigeais dans sa salle de bain. Je fermais la porte derrière moi et affrontais le miroir.

"Putain.."

Mes yeux étaient gonflés, rouges, ma peau était terne, ma langue parsemée de tâches jaunes. Seuls mes cheveux étaient corrects. Je rinçais mon visage à l'eau froide, faisant dégonfler ma peau. Je la nettoyais ensuite et me lavais les dents. Après m'être parfaitement démaquillée, en effet il restait des traces noires de maquillage sur ma peau, j'enfilais des sous-vêtements propres, un t-shirt gris simple et un bas de jogging large gris anthracite. Je nouais mes cheveux en une queue de cheval large et retournais dans la chambre.
Je trouvais Michael installer sur son lit, entouré de deux pizza et de trois bouteilles de soda. Je pouffais et allais m'assoir près de lui.

"La nourriture me donne la nausée, dis-je en grimaçant.

-C'est normal, ça va passer."

Il me sourit et me proposa un bout de pizza.

"Je viens de dire que...

-C'est qu'une impression, ton estomac est vide, tu ne vomiras pas."

Je le regardais avec méfiance. Je finis par saisir le morceau.

"La dernière fois que tu m'as dit cela j'ai fini saoule alors.."

Il éclata de rire et continua sa pizza.

J'avais mangé mon morceau avec difficultés, tandis que Michael avait avalé tout le reste.

"Glouton, souris-je.

-Pardon ?"

Il fit mine d'être choqué et après avoir débarrassé brièvement son lit se jeta sur moi. Je sursautais et me retrouvais à terre.

"Michael !"

Il rit et m'empêcha de me relever en s'appuyant sur moi.

"Arrête ça, ou je te vomis dessus.

-Tu ne le feras pas, répondit-il en posant sa tête contre ma poitrine."

Je restais là à regarder le plafond. Ma main se mit à jouer distraitement dans ses cheveux.

"Je pourrais rester là toute ma vie, murmura-t-il."

Je rougis.

"T-Toute ta vie ? repris-je.

-Oui. Je crois que je suis en train de tomber amoureux de toi."

Je restais silencieuse. Que venait-il de dire ? Amoureux ? De moi ?

"Même si tu as failli me vomir dessus il y a quelques heures..."

Il pouffa contre moi et je souris.

"C'est.. hum.. On me la jamais dit, balbutiais-je."

Il resta muet et finit par me laisser respirer. Je retournais sur son lit et m'allongeais sur le ventre. Il s'installa près de moi, me lançant quelques regards de temps à autres.

"Qu'est-ce qu'il y a ? ris-je.

-Rien du tout."

Je le regardais du coin de l'oeil. Alors que je plaçais mes cheveux sur le côté gauche de mon visage, je me retrouvais brutalement sur le dos, un visage collé au mien, des lèvres scellées aux miennes. Ses mains parcouraient mon visage, son corps surplombait d'une dizaine de centimètres le mien. Je lui rendis son baiser et caressais sa nuque lorsque nous entendîmes des bruits de pas dans les escaliers. Il s'éloigna rapidement et me fit signe de dormir. Il se précipita sur sa manette et je fermais les yeux.

La porte s'ouvrit doucement dans un léger grincement.

"Que.., commença une voix féminine.

-Elle dort, chuchota Michael.

-Tu aurais pu me prévenir ! répondit sa mère. Descends."

Je sentis une massa s'élever du matelas, j'entendis des bruits de pas lourds puis une porte se refermer. Je rouvris les yeux, maintenant inquiète, pourvu qu'il n'ait aucun problème de ma faute.

LIBERATION 《Michael Clifford》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant