Chapitre 20 : Bon départ.

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Charlie.

Mes larmes n'étaient qu'un mauvais souvenir. Après les cours nous nous sommes promis de nous appeler le soir même. J'attendais son appel.
Un sentiment étrange me parcourait, un mélange de joie, de peur... Mes émotions se bousculaient et ne me laissaient pas de répis. Je terminais de recopier une dissertation. Ma mère était venue me ramener à manger, elle préférait que je dîne dans ma chambre les soirs ou j'avais beaucoup de devoirs. Mon téléphone vibra. Alice ? Je décrochais.

"Charlie ?!

-Oui ?

-Pourquoi est-ce que tu lui as parlé ?! Les filles sont au courant ! J'ai essayé de leur parler mais elles ne veulent rien entendre !

-Comment ça ? demandais-je.

-Elles t'en veulent ! Je sais pas ce qu'elles ont avec toi ! Je comprends plus... Elles s'acharnent sur toi et sur Michael, je sais pas ce qu'elles vont faire !

-Calme-toi Alice, tout va bien. Je vais régler le problème avec Michael. Tout va bien se passer.

-Je veux pas qu'elles te fassent du mal, dit Alice."

Je ne savais pas si elle était sincère ou non, mais je préférais la croire. Après tout, elle n'est pas une si mauvaise personne ?

"Ça va aller Alice, ne t'en fais pas.

-Tu es sûre ? Tu m'appelles au moindre problème !"

J'acquiesçais, elle échangea ensuite quelques banalités avec moi, elle me souhaita ensuite une bonne nuit.
J'avais finis ma dissertation depuis plus de deux heures... Il ne m'avait toujours pas appelé. J'attendais sur mon lit, mon carnet sur les genoux. La nuit était tombée et j'avais fermé mon volet depuis quelques temps. Je fus soulagée de voir son nom s'afficher sur l'écran de mon cellulaire.

"Charlie ?

-C'est moi.

-Tu vas bien ? demanda-t-il."

Sa voix était douce et il semblait surveiller son ton. Comme s'il ne devait pas parler trop fort.

"Pourquoi parles-tu si bas ? souris-je.

-Hum... Deux énormes phoques sont affalés sur mon lit, ils s'appellent Ashton et Calum. Sans doute que tu les connais ?"

Je ris.

"Tu ne dors toujours pas ? demanda-t-il.

-Non.

-Je suis sûr que tu dessines !"

Je restais muette un instant.

"J'ai raison ? continua-t-il.

-Comment tu sais ça ?

-Peux pas en parler, rit-il."

J'entendis une voix près de lui.

"Je suis au téléphone Luke.. Nan ! Attends Charlie ! ... Non ! Oui... Dors Luke. Quoi Calum ?! Non ! ... Vous êtes chiants..., râla-t-il. Charlie ?

-Hum..?

-On se voit demain ? Hein ?

-T'en fais pas."

Il me souhaita une bonne nuit, je fis de même. Des rires masculins résonnaient derrière lui. J'en déduisis que ses deux amis s'étaient sans doute réveillés.
Je finis par couper ma lumière et m'engouffrais sous les draps. Le sommeil vint rapidement me recueillir cette nuit là.

Michael.

"Je sais pratiquement rien de toi, bouda-t-elle."

Je souris. Il y avait un peu de vent, mais c'était un bel après-midi. Nous étions assis au pieds du saule. Cette fois-ci nous étions tous deux en bonne santé. Une vrai après-midi entre ami je suppose.

"Que veux-tu savoir ? demandais-je.

-Tu accepterais de répondre ? s'exclama-t-elle.

-Sans doute."

Elle réfléchit un instant.

"Des frères et soeurs ?

-Aucun, répondis-je.

-Tes parents sont toujours ensemble ?

-Pas vraiment.., soufflais-je."

Sans s'en rendre compte, elle venait d'installer un froid, l'ambiance se faisant plus lourde.

"Oh. Désolée, dit-elle.

-Ne t'en fais pas.

-Une petite amie ? demanda-t-elle en replaçant correctement ses cheveux."

J'observais son geste.

"C'est une blague ? ris-je.

-Quoi ? s'exclama-t-elle en arrachant des brins d'herbes.

-Je ne fréquente pas les filles, pouffais-je."

Elle écarquilla les yeux avant de dire doucement :

"Oh. Je pensais pas.. mais c'est bien ! Je veux dire.. Je respecte que tu..

-NON ! la coupais-je. C'est pas ça ! Je me suis mal exprimé ! Je ne suis pas gay !

-D'accord, hésita-t-elle.

-J'aime les filles ! Ce que je veux dire c'est qu'elles ne m'aiment pas vraiment en retour, repris-je.

-C'est idiot ! dit-elle en haussant les épaules. Tu es gentil."

Gentil ? Je suis gentil ? Je forçais un sourire. Luke m'avait toujours dit que ce compliment n'en n'était pas vraiment un. Mon coeur se serra mais j'ignorais cette petite douleur.

"La lettre de la dernière fois, commença-t-elle, Elle était de ton père ?"

J'hochais la tête.

"Tu m'en parleras un jour ? demanda-t-elle.

-Je pense, avouais-je."

Elle me sourit. Mes poings étaient serrés, mes muscles crispés. J'étais gentil ?! Je regardais l'heure et me redressais soudainement.

"Où vas-tu ? demanda-t-elle.

-Je dois rentrer, désolé.

-C'est pas grave.."

Elle se leva à son tour. Alors que nous sortions du parc, chacun continuant notre route de son côté. Je finis par me retourner.

"Charlie !

-Oui ?"

Elle se tourna. Quelques mètres nous séparaient.

"Ne mets plus cette capuche. Ça te va pas vraiment."

Elle fronça les sourcils. Hocha la tête et fit demi-tour.
A vrai dire, je n'étais pas mécontent de l'avoir brusqué. J'étais moi-même vexé. Je suis gentil. Cette phrase je la détestais. Combien de fois l'avais-je entendu ?! Combien de fois avant de comprendre ce qu'elle signifiait vraiment ?! Je crois que j'ai besoin de parler à Luke.

LIBERATION 《Michael Clifford》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant