Join the Murder - En cours de réécriture

Chapitre 1 : Premier Sang - Réécrit

« Comme je suis heureuse de te revoir !
- Pas autant que moi, répond-t-il en l'embrassant sur la joue. Plus par politesse que par affection.
- Tu mens avec une délicatesse inégalée, mon chat. Entrons, tu pourras me faire ton rapport autour d'une bonne bouteille de rouge. »

Elle s'écarte pour le laisser passer. Il pénètre dans la pièce. Elle referme derrière eux. Les bruits de succions, de baisers, les gémissements des couples qui s'enlacent et surtout l'odeur du sang lui donnent la nausée. Son rythme cardiaque s'accélère. Ses sens s'affolent. Il serre les poings. Il ne doit pas perdre le contrôle tout de suite. Il se dirige vers le bureau de Madame. Immense, décoré avec mauvais goût, de fourrures et de motifs léopards. Dans un coin trône un lit rond. Sur lequel repose quelque chose qui devait être un homme. Au centre, un aquarium. Peuplé de piranhas qui se disputent un os recouvert de chair. Il évite de les regarder trop longtemps. De peur de céder à la tentation de leur voler leur nourriture. Tel un chien affamé. Il s'installe dans un fauteuil, dos à la porte. Elle le rejoint, s'asseyant sur son bureau. Elle remonte nonchalamment sa robe sur ses cuisses. Laissant entrevoir son string écarlate.

« Depuis quand ne t'es-tu pas nourri, mon chat ? S'enquit-elle en souriant.
Elle attrape ce qui ressemble à un doigt humain dans un verre empli de glace. Elle le porte à ses lèvres avec sensualité, caressant de son autre main l'intérieur de sa cuisse dénudée.
- Trop longtemps à en juger par la façon dont tu me regardes. Ajouta-t-elle.
- Je vais très bien, merci de te soucier de mon état de santé.
Son ton est plus froid que ce qu'il aurait voulu.
- N'oublie pas à qui tu t'adresses, mon chat... Elle croque dans son morceau de viande comme une enfant croquerait dans un carré de chocolat. Tu luttes contre l'inévitable, tu as été transformé que tu le veuilles ou non. Si tu ne manges pas, tu vas mourir.
- Je sais. Tu me l'as répété avec assez d'ardeur la première fois.
Elle ricane en se léchant les lèvres.
- Tout cela parce que je t'ai fait dévorer ta petite sœur ? C'était il y a un bon siècle ! Elle serait morte à l'heure qu'il est, tu ne crois pas qu'il serait temps d'arrêter tes enfantillages ?
Son manque de remords ne parvient même plus à l'étonner. Il sourit.
- Tu es une idiote. Tu te vautres dans le luxe, le sang, le sexe. Tu ne prends plus la peine de réfléchir ou de ressentir, parce que tout t'est acquis sans effort. Tu n'éprouves plus rien, ni ne comprend plus le monde qui t'entoure. Tu vis dans une bulle dorée que personne n'ose faire éclater.
Il se lève. S'approche d'elle. De ses cuisses écartées, offertes. Il pose un doigt sur sa bouche.
- Ta transformation m'a sauvé la vie. Peu importe les morts engendrées. Non, ma chère, je ne me nourris pas parce que j'ai découvert une chose étonnante... »

Elle hausse un sourcil. Surprise par le ton de ses mots, lui qui n'avait jamais levé la voix contre elle. Elle s'apprête à le réprimander. Il ne lui en laisse pas le temps. Sa faim le dévore de l'intérieur. Chaque pas au milieu de la foule est une véritable torture. Sa perception des odeurs, des sons. Du toucher. Tous ses sens sont décuplés. Il penche la tête. La regarde, de ses pupilles argentées, rétractées en une simple fente. À l'image des chats, ce surnom qu'elle aime tant lui donner. Il passe sa langue sur ses canines. Elle comprend. Trop tard. Il est plus vif. Plus fort. Elle tente de prononcer ces mots qui pourraient la sauver.

« Non. »

Il la devance. Cette fois, c'est lui qui utilise la voix. Elle ferme la bouche. Il sait qu'elle ne restera pas longtemps sous son charme. Elle le frappe avec sa lampe de chevet posée près d'elle. Il n'évite pas l'attaque, ne semble même pas s'en soucier. Il veut l'effrayer. Elle se débat. Grimpe sur son bureau. Se réfugie derrière. Elle attrape son coupe-papier. Lorsqu'il arrive à sa portée, elle le lui plante dans le torse. La douleur s'insinue en lui, comme une décharge électrique. Il l'ignore. Poussé par l'adrénaline. Excité par la peur intense qui se dégage d'elle. Il attrape ses poignets et la plaque contre le mur. Il mord profondément dans sa gorge. Lui arrache les cordes vocales et tout ce qui va avec. Des larmes roulent sur les joues de sa victime. Il ne peut s'empêcher de sourire.

Il arrache sa robe. Caresse ses seins. Elle ne tente même plus de se débattre. Il lèche le sang qui coule sur sa poitrine. Rassasié de sa soif éternelle pour les prochains jours. Puis il plonge sa main en elle. La déchire sans une hésitation. Avec un plaisir non feint. Il atteint son cœur avec stupéfaction. Il ne pensait pas qu'elle en possédait un. Il se penche à son oreille.

« Mes sens sont plus développés. Mes mouvements sont plus rapides. Mes paroles sont plus puissantes. Plus je meurs de faim et plus mon corps devient fort. Il cherche à se nourrir, par tous les moyens.
Il resserre son emprise sur son palpitant qui s'agite.
- Je dois reconnaître que pour toi, je me prive depuis longtemps. Tu es loin d'être la plus forte, ou la plus intelligente mais... Ta voix a toujours eu beaucoup trop d'effet sur moi. Ma créatrice. Des dernières pensées avant je ne te renvoie dans les tréfonds de l'Enfer d'où tu n'aurais jamais dû sortir ? »

Volontairement, elle ouvre son esprit. « Tu fais une grave erreur, mon chat. Ils ne traqueront. Ils te trouveront. Ils te feront souffrir comme jamais tu n'as souffert. Nous nous reverrons bientôt, je te le promets. » Elle sourit. Puis éclate de rire. Sans un bruit. Il fronce les sourcils. Décontenancé par sa réaction. Il aurait presque l'impression d'être dans un roman. Un mauvais roman. Il soupire. Après tout, elle était égale à elle-même. Surtout dans la mort. Il n'ajoute rien. Écrase son cœur d'une simple pression. Elle s'effondre dans ses bras. Il dévore sans attendre une partie de son visage. Une fois totalement repu, il jette son corps dans l'aquarium.

Et bon appétit.