Chapitre 5

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Tout le monde se mit à courir en même temps, cherchant une issue. Io hurlait sans pouvoir s'arrêter, les mains sur les oreilles, Céleste se cacha sous la table en entrainant Eden avec elle. Aurélius reculait doucement en arrière pour s'écarter de l'homme tandis que Titane s'acharnait contre les fenêtres. Callisto secouait la poignée de la porte avec désespoir.
"Pourquoi ça ne s'ouvre pas ?!" criait-elle en frappant le bois du plat de la main.
Sisyphe attrapa la première chaise qu'il trouva et essaya de la jeter sur l'inconnu. Mais une force surnaturelle le jeta contre un mur où il tomba, inconscient.

-Silence ! cria soudain Eden.

Tous les cris et pleurs s'arrêtèrent net. C'était stupide de paniquer ainsi, parce que l'autre ne bougeait pas. Le petit groupe se massait derrière Aurélius, oubliant totalement Sisyphe. Tendu comme un arc, le jeune homme demanda d'une voix tremblante :
"Qui êtes vous ?"

L'autre ne répondait pas, les commissures de ses lèvres montant jusqu'aux oreilles.

Un bruit de vague se fit soudain entendre, et le vent souffla, très fort. Des bruits de pas légers retentirent sur la droite. De petites ombres tourbillonnaient autour d'eux, de plus en plus rapides. Io hurlait encore, sans arrêt. Soudain, Callisto marcha et se planta devant l'être.

-NON ! Callisto ! tenta de l'appeler Céleste, qui luttait contre le vent.

La jeune femme mit sa tête entre ses mains et cria : "VA T'EN ! VA T'EN ! PARS ! QUITTES CETTE PIÈCE ! QUITTE CES LIEUX ! VA T'EN ! NOUS METTONS FIN A L'ÉCHANGE ! AU REVOIR ! AU REVOIR !!! AU REVOIR !!!"

Et tout s'arrêta. Tout disparu. A nouveau, le silence.

La lumière revint dans un petit grésillement.

-Je crois que tu nous dois des explications.

Aurélius venait de parler. La jeune femme leva vers lui un visage désolé.

"Je pratique les sciences occultes depuis deux ans, à peu près."

-Tu veux parler des trucs, genre spiritisme et fantômes ? demanda Titane, sceptique.

-Oui, mais il n'y a pas que ça, lui répondit-elle. J'ai toujours été fascinée par l'au delà, les esprits, les connexions qui peuvent exister entre nos deux mondes... Je me suis liée d'amitié avec un médium, qui m'enseigne ce qu'il peut. Il m'a apprit beaucoup de choses, je sais reconnaître une entité quand j'en vois une, et les différents types de... d'esprits si vous voulez.

-Le... type qui est apparu, c'en était un ? Un esprit ? l'interrogea Aurélius.

-Oui, dit-elle d'un air angoissé, il n'y a aucun doute. Il était semi-passif, semi-malveillant. C'est assez commun, parmi les esprits. En le voyant, j'ai ressenti cette absence d'énergie, caractéristique des morts. J'ai su qu'il était plutôt calme mais, qu'il pouvait tout de même se montrer dangereux, particulièrement avec tes questions, Aurélius. J'ai tenté de couper la communication. Par, je ne sais quel moyen, il s'est, accroché à nous. Quelqu'un a établi un lien, ce qui lui a permit de se manifester.

Ils étaient tous assis sur les chaises de la salle à manger, songeant à ces explications. Céleste se sentait vraiment mal, à cause d'elle, les autres auraient pu être gravement blessés.

-Mais... tu as parlé de mort Callisto, alors où est ce qu'on est ? demanda Io d'une toute petite voix. Pour qu'un esprit se manifeste comme ça, ça peut vouloir dire qu'on... qu'on est morts ?

Aurélius se rigidifia.

-C'est... impossible.

Céleste se leva : "Ça expliquerait tout pourtant. Le monde de brume, la lumière de cette lampe, les gens qui ont l'air d'être des cadavres..."

-Non ! Non, il y a forcément une autre explication, si nous sommes morts, alors pourquoi est ce que nous ne le savons pas ? Pourquoi ressentons nous de la peur ? Vous pouvez me dire pourquoi vous n'avez pas l'air de cadavres ?

Personne ne répondit, perdus dans ces théories invraisemblables.

-C'est peut être quelque chose qui est cours Aurélius, souffla Céleste.

-STOP ! Arrêtez ! hurla Aurélius, haletant et blafard en se redressant brusquement, T-taisez vous, nous-nous ne sommes pas morts ! Non, non... pas morts...

Orion ne disait mot, trop occupé à dévorer Céleste du regard. Celle ci, gênée, baissait les yeux.

-Calme toi Aurélius, reprit Callisto, ce ne sont que des hypothèses. Mais rester ici ne nous mènera à rien. Si nous voulons savoir ce qui nous arrive, la réponse est dehors.

Chacun acquiesça. Ils allaient sortir.

Avant les AsphodèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant