Chapitre 18

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-Allez Io, avance ! criait Aurélius, en tirant la jeune fille par le bras.

Dans  l'obscurité, un ennemi invisible les traquait, son œil absolu fixé en permanence sur eux. Est ce que ça servait encore à quelque chose de courir ? 

-Aurélius, où est ce qu'on va ? gémit-elle.

-Il faut trouver les autres, ensuite, on pourra partir ! Allez, cours !

Mais ce couloir s'étirait à l'infini, comme dans un cauchemars sans issu, il semblait inatteignable. Seulement, ici, c'était la réalité. Leur réalité. Flippant.

Il sentit une résistance de la part de Io. 

-Mais qu'est ce que tu...

Lorsqu'il se retourna, il vit le regard effrayé de la lycéenne.

-JE TE DIS QU'ON DOIT AVANCER, QU'EST CE QUE TU FOUS ? hurla t-il, plus qu'exaspéré.

Il tenta de raffermir sa prise, mais sa main ne rencontra que du vide. La silhouette de Io disparaissait peu à peu.

-Merde, merde, MERDE ! Qu'est ce que c'est encore ?

La lampe était resté au sol, Aurélius la ramassa, puis se remit à courir en pleurant :

-LAISSEZ MOI SORTIR !


Au sein d'un amas d'ombres douloureuses, Io se trouvait sans défense. Assaillie par des murmures indistincts, elle ne pouvait plus rien. Désormais à leur merci, elle reprit peu à peu conscience. Au départ, elle voyait flou, mais lorsqu'elle constata qu'elle était incapable de tout mouvement, la panique s'installa.

Io voulait hurler, crier sa peur, se débattre jusqu'à l'épuisement, rien n'y faisait. Un froid glaçant semblait se distiller lentement en elle, dans chacune de ses veines. Elle le sentait progresser jusqu'aux plus plus petites, bientôt, la jeune fille put ressentir la moindre parcelle de sa peau s'immobiliser. Ses nerfs se désensibilisaient, aucune rotation de ses membres n'était plus possible. Les muscles, les os, les tissus devinrent aussi solides que la pierre. Impuissante, Io pût compter les pulsations de son cœur avant que celui-ci ne s'arrête. 

Désormais prise au sein d'une entité glacée , elle perçu un vide. Abyssal, Angoissant. Un vide en elle même. Elle était seule.

Des pleurs vinrent hurler à ses oreilles. Ils vibraient de violence, souffrance, d'un manque certain.

"Reviens !" crut-elle comprendre.

Comme enfermée dans une boite, sa vie filait à toute allure entre ses doigts. Une vision cauchemardesque s'imposa à elle. L'entité de la caverne était revenue.

-Viens... souffla une voix légère comme une caresse, viens t'endormir, ferme les yeux... Retourne d'où tu es venu.

Le flot noir s'inséra entre les lèvres de la jeune fille, lentement, se déversant peu à peu en elle. Horrifiée, Io n'eut d'autre choix que de se laisser faire. 


Titane et Orion avait eux aussi finit par se perdre mutuellement. Et chacun de leur côté, ils souffraient de la même tétanie. A l'exception qu'Orion se débattait, aux prises avec ses propres démons, contre cette sale impression qui lui comprimait les poumons. Ceux ci le faisait souffrir, comme s'ils étaient pleins, incapables d'oxygéner son cerveau, sur le point d'exploser. Il voyait flou, des étoiles de couleur brouillaient sa vision, tâches vives sur sa rétine.

Une voix enchanteresse susurra à son oreille :" Rejoins moi... lâche prise, tu pourras te reposer..."

-Enfin... murmura le jeune homme, qui disparaissait dans la nuit.

Avant les AsphodèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant