Chapitre 10

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Quelque chose de ténébreux se tenait face à eux, impossible à décrire. C'était bien trop monstrueux, trop terrifiant, comme si tous les vices et les mauvaises pensées s'étaient concentrés en une entité.

Hypnotisée, Io resta bouche bée, avant de fermer les yeux. Une voix caressante, presque comme le bruissement du feuillage des arbres au printemps lui parvint. Des souvenirs, par dizaine, remontèrent en elle, à ses oreilles, dans ses narines, des odeurs, des cris, le froissement des tissus, la sonnerie de son portables, sa chanson préférée, le parfum de son père...

Des choses plus tristes rejaillirent, comme ses doutes, la mort de son chat, des disputes avec ses amis. Son cœur battait de plus en plus fort, et elle commença à haleter bruyamment, les images devenaient rouges, saccadées, diapositives défilant à toute vitesse devant ses yeux. Elle entendit des hurlements, des craquements d'os, le sang qui jaillit et soudain, un voile noir obscurcit sa pensée.

Io se tint la tête, essayant de se défaire de cet enchaînement mais un étau l'enserrait, comme si des mains tentaient de la retenir.

Elle se battait, se battait, la frénétique de son cœur accélérait, le danger qui plane, des appels au secours, la fatalité, inchangeable, que faire, que faire ?

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L'adolescente suffoqua bruyamment et se réveilla.

Encore.

Affolée, elle regarda la caverne et se rendit compte qu'elle avait rêvé.

Avant les AsphodèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant