Chapitre 17

8 1 0
                                    


Son dos heurta le sol. Elle gémit en essayant de se relever. Sa lampe à pétrole gisait à côté d'elle. Toujours allumée. 

Céleste se mit debout en époussetant son jean. Levant les yeux, elle sursauta. L'endroit n'avait plus rien à voir avec le manoir. Au sol, aux murs et au plafond, un gigantesque miroir lui renvoyait son image, celle d'une jeune fille effrayée, éclairée d'une lueur bleue. Aucune sortie. Comment était-elle arrivée ici ?

La jeune fille se retourna et se figea. Electre. 

"Bonjour cousine."

Son visage craquelé avait disparu. Sa peau semblait lisse et sans défauts.

-Pourquoi m'emprisonnes tu ici ? Où sont les autres ? s'exclama Céleste d'un ton accusateur.

-Tu te poses trop de questions. Tu penses que je suis la responsable de tout ceci ? Et si c'était toi, la cause de ce chamboulement ?

-Arrêtes de jouer aux devinettes ! Tu es morte ? Le suis-je aussi ? 

Electre sourit d'un air indéchiffrable :

"Tu sais, cet endroit n'a jamais vraiment été rangé. Tu m'as manqué, Céleste. Mais tu as toujours été bizarre. Tu parles aux morts."

En entendant ces mots, les yeux de Céleste s'écarquillèrent.


Aurélius n'avait pas chuté, et continuait sa course, sa main droite broyée par Io. En jetant un regard derrière lui, il remarqua qu'ils n'étaient plus que deux. Il pila.

"Où sont les autres ?"

-Je ne sais pas, je ne sais pas ! cria l'adolescente, Titane me tenait la main, et puis...

Le garçon soupira, les nerfs à vifs. 

-Re-retournons en arrière. Il faut voir si on ne peut pas les remonter, ou...

En se retournant, ils observèrent le couloir sombre. 

"Aurélius... je ne veux pas retourner là bas..."

-Des deux côtés, c'est la même chose... On ne peut pas les laisser.

-C'est vrai, mais j'ai peur ! sanglota t-elle en cachant son visage dans ses mains. 

Il la prit dans ses bras pour la consoler. 

"Je sais combien tu es effrayée. Tu as subis énormément de choses, mais on doit sortir d'ici avec eux."

-Je sais, je ne veux pas rester là...

Aurélius lui prit la main, puis, il fit quelques pas. Avec un sourire un peu crispé, il l'encouragea à avancer. Elle lui emboîta le pas en essuyant ses larmes.


"Qu'est ce que tu dis Electre ?"

-Céleste, arrêtes de leur parler, c'est trop dangereux. Le temps se raccourcit, tu n'es pas d'ici. murmura sa cousine, le ton plus pressé.

-Alors réponds moi ! Que dois-je faire pour que nous puissions partir d'ici ?

C'est alors que l'image de sa cousine commença à se brouiller. Au travers des fragments de sa vision, Céleste crut distinguer la Electre, maigre, et dépourvue de cheveux qu'elle avait vu pour la dernière fois. Les larmes envahirent ses yeux.

"Tu n'es peut être qu'un mirage, mais, malgré tout, Cousine..." bégaya t-elle, la gorge serrée par le chagrin, "Je tenais à te rappeler que... je t'aime."

Elle vit Electre disparaître peu à peu. 

Tout devint flou. 

Elle rouvrit les yeux à l'extérieur du manoir. Sa lampe n'était plus là, mais elle n'en avait pas besoin. La lune éclairait parfaitement l'endroit.

La jeune fille leva la tête.


Avant les AsphodèlesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant