Avant les Asphodèles

Chapitre 14

Tout le monde se tût durant plusieurs secondes, sous le choc. Titane baissa les yeux pour voir un des bras de Callisto qui reposait sur sa jambe. Effaré, il le repoussa en un coup de pied, répugné.

Aurélius détaillait avec une fascination morbide l'extrémité du cou, sans tête. Le reste n'était que bouillie. 

Io, sans larmes pour cette fois, tomba au sol, tressaillante. Quand à Orion, il se cachait dans ses bras, se balançant d'avant en arrière, comme un attardé. 

Une fois le choc passé, Céleste se leva.

-On y va. déclara t-elle d'une voix forte.

Elle passa devant ses compagnons, tous plus désemparés les uns que les autres. 

-Attends ! la rappela Eden, on ne peut pas la laisser comme ça. Enterrons la.

-Quel intérêt ? rétorqua la jeune fille d'un ton dur. On doit avancer, nous sommes en danger Eden.

-C'est une question de respect ! s'emporta la femme, tu te prends pour qui, à donner des ordres ? On décide de tout en groupe bordel !

Céleste serra les poings, furieuse, avant de lui répondre de son ton le plus glaçant :

"Gratte le sol si ça t'amuse ! Moi, j'avance."

Elle tourna les talons.

Titane se releva avec difficulté, aidé par Io. Tous deux s'efforcèrent de calmer Eden, avant de commencer à creuser un trou.

Aurélius partit à la poursuite de son amie. Il posa une main sur son épaule qu'elle frappa, comme il l'avait repousser, quelques temps auparavant.

"Lâche moi ! Fous moi la paix !" 

-C'est pas la peine de péter ton câble maintenant ! Personne n'en a besoin. Tu réalises ? Calli-, s'interrompit-il. Elle, vient de... mourir.

A ses mots, la jeune fille se figea. 

-Je sais. C'est pour ça que je veux partir au plus vite... parce que j'ai peur... J'ai l'impression d'être piégée. De ne jamais pouvoir quitter cet endroit.

Elle prit une bouffée d'air, puis continua.

"Qu'est ce qu'elle a entendu ? Tu crois que c'est ça qui l'a tué ? "

Ce fut au tour du garçon de soupirer.

-Je... je suis totalement désemparé... Mes théories ne tiennent plus debout. Plus rien ne concorde, enfin, ricana t-il, ce n'est pas comme si quelque chose avait concordé. Céleste... dis moi s'il te plait, qu'as tu vu dans la grotte ?

En évitant son regard, elle avoua :

"Elle s'appelait Electre."

-S'appelait ? 

-Oui. Elle est morte, il y a quelques années. C'était ma cousine. On s'entendait vraiment très bien, jusqu'à ce que nous devenions adolescentes. Des raisons débiles, je me sentais mal dans ma peau, et je la jalousais atrocement. Un vraie beauté, gentille, douce et intelligente. Mais elle a finit par tomber malade, un cancer. Elle s'est battu longtemps, trois ans je crois. Elle a perdu. Tout le monde m'en a beaucoup voulu de n'être pas jamais venu la voir à l'hôpital. Apparemment, elle m'a réclamé et se désolait de ne pas me voir. Elle se faisait du soucis pour moi. 

Sa voix se brisa.

-J'ai été à son enterrement. Et pendant toute la cérémonie, je n'arrêtais pas de me répéter : Pourquoi ? Pourquoi n'ai-je pas été plus présente pour elle ? Qu'est ce qui m'a pris ? Je savais que ni ses parents, ni les miens ne pouvaient venir la voir souvent, alors pourquoi est ce que je l'ai laissé toute seule face à... face à ce cauchemars ?