Prologue: L'arrivée de Smaug et la fin d'un amour

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En terre du milieu, tous les peuples connaissent l'animosité qui unit les nains et les elfes. Cette animosité se ressentait plus particulièrement entre le roi Thror d'Erebor et le roi Thranduil de Vert-Bois. Pourtant depuis 4 ans déjà, Thorin et Amelliana vivaient en secret leur amour malgré cette haine qui unissait leur famille. En effet, Thorin se trouvait être le petit fils de Thror tandis qu'Amelliana se révélait être la fille de Thranduil. Lorsque Thorin l'aperçut dans le cortège de Thranduil, il sut tout de suite qu'il avait trouvé son unique. Mais la haine contre leur peuple et la peur d'être rejeté l'empêchèrent de se déclarer à elle. Tout du moins jusqu'à ce qu'elle lui envoie une lettre pour lui donner rendez-vous à Dale. Mû par la curiosité, il se rendit au rendez-vous incognito. Loin de leurs peuples, ils s'avouèrent enfin leur amour. Depuis, ce jour ils vivaient en cachette leur amour se retrouvant dès que possible dans leur auberge à Dale. Le propriétaire, un ami de la princesse, leur assurait l'anonymat dont ils avaient besoin.

Aujourd'hui, Amelliana et Thorin se retrouveraient à Dale en début d'après-midi. Cependant ce n'était pas un jour ordinaire, Amelliana arriva en avance, impatiente d'annoncer la bonne nouvelle à Thorin. Malheureusement, en ce jour de l'année 2770, Smaug arriva. Il ravagea Dale où Amelliana essaya de venir en aide à un maximum de personne. Mais quand Smaug se dirigea vers Erebor, elle paniqua et se précipita vers la montagne inquiète à l'idée de perdre celui qu'elle aimait. Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait, le cœur serré. Toutes les images de sa vie avec Thorin défilaient, son sourire, leurs moments de tendresse. En arrivant, elle vit les nains fuir tandis que Thranduil repartait avec ses troupes. Elle sentit alors la haine et le dégoût l'envahir et se promit d'aller lui parler. Mais pour le moment, elle mit cela de côté et chercha tout autour d'elle, le visage familier de Thorin. L'inquiétude montait en elle, au fur et à mesure que le temps passait et que son visage restait introuvable. De nombreux nains la regardaient méchamment et elle commençait peu à peu à perdre espoir pour Thorin. Quand elle finit enfin par le repérer, le soulagement l'envahit et elle se dirigea avec hâte vers lui. Elle ne put empêcher un sourire d'éclore sur son visage à la vue de son amant.

Thorin n'avait pas remarqué qu'elle se dirigeait vers lui jusqu'à ce qu'elle lui saute dans les bras malgré les nains tout autour. À cet instant précis, il n'y avait que lui qui comptait pour elle. Elle était heureuse de le revoir en vie si bien qu'elle ne se formalisa pas du fait qu'il la repoussa, pensant que c'était à cause des nains à proximité. Elle le regarda de haut en bas pour vérifier qu'il n'était pas blessé et fur rassurer de voir qu'il n'avait aucune blessure. Elle le regarda alors dans les yeux et découvrit un visage fermé et haineux tourné vers elle ce qui l'a surpris. Jamais elle n'avait vu, une telle haine dans ces yeux auparavant qui lui était destinée. Mais elle décida d'en faire abstraction et essaya d'engager la conversation.

-Mon amour, enfin je te retrouve. Tout va bien ? Tu n'es pas blessé ? J'ai eu tellement peur pour toi. Ne t'en fais pas pour Thranduil, je vais aller lui parler. Il n'avait pas à vous tourner le dos. Nous vous aiderons à reprendre Erebor, j'arriverais à le convaincre, il m'écoutera je suis sa fille. S'il le faut, je lui avouerais même pour notre histoire.

-Qu'est-ce que tu fais là, tu n'es pas avec les lâches de ton peuple cracha-t-il avec véhémence. Je ne veux pas de ton aide ni de celle d'aucun elfe. Après tout, tu es comme eux, tu ne vois que ton propre intérêt. Tu me dégoûtes profondément, je ne vois pas ce qui a pu m'attirer chez toi. Je ne veux plus jamais te revoir, tu n'aurais jamais dû venir ici alors retourne chez tes semblables. Et sache qu'un jour, je reprendrais Erebor sans l'aide des traîtres de ton peuple. J'aurais du m'en doute, tu es exactement comme ton père. Notre histoire est finie c'était une erreur de sortir avec une sale elfe, pour moi tu n'es plus rien du tout.

Amelliana sentit la colère monter en elle tandis les paroles de Thorin, lui brisèrent le cœur

-Tu as raison, je n'aurais jamais dû venir, après tout l'enfant que je porte mérite mieux qu'une vie d'errance en compagnie d'un prince déchu, plus obnubilé par sa montagne que par ceux qu'il dit aimer. Tu es incapable de faire la différence entre tes amis et tes ennemis. Un jour cela causera ta perte. Et ne t'inquiète pas, tu ne me reverras plus jamais, je te laisse reprendre Erebor seul. Il est hors de question que MON enfant subisse tes sautes d'humeur permanentes et tes préjugés débiles cria-t-elle avant de s'enfuir au loin en pleurs, sous le regard médusé de Thorin.

En la voyant s'enfuir, Thorin sentit la peine l'envahir alors que les paroles d'Amelliana résonnaient dans sa tête. Il sentit la culpabilité l'envahir ainsi que de la peine à l'idée qu'il ne reverrait probablement jamais son enfant. Il s'en voulait d'avoir parlé sous la colère et d'avoir perdu le bonheur de pouvoir élever son enfant en compagnie de son unique. Mais il était trop tard, il ne pouvait rien faire pour la rattraper son peuple avait besoin de lui, Thror et Thrain le lui avait demandé. Alors, il se résigna et se remit en route pour guider son peuple.

Amelliana ne s'arrêta de courir qu'une fois à l'orée de la forêt, elle essuya ses larmes et décida d'aller parler à Thranduil pour lui expliquer le fond de sa pensée face au comportement lâche qu'il a eu devant les nains. Mais avant, elle jugea plus prudent de passer par sa chambre se changer pour qu'il ne sache pas qu'elle fût sortie. Malheureusement, en entrant dans sa chambre, elle découvrit son père assis sur le lit, le visage fermé.

-Où étais-tu passé ?

-Cela ne vous regarde en rien, père

-Cesse ton petit jeu, tu n'as pas le droit de sortir. Tu...

-Pourquoi ne vouliez-vous pas que je sorte ? Vous aviez peur que je vous voie tourner lâchement le dos à la souffrance des nains alors que vous leur aviez promis de leur venir en aide s'il en avait besoin.

-Je t'entends parler de choses dont tu ne connais rien. Il est hors de question que j'envoie mes elfes se faire tuer par un dragon à cause de la cupidité des nains. C'est une race inférieure qui mérite ce qui lui arrive. Tu es ma fille, tu te dois d'être en accord avec mes décisions.

-Vous me dégoûtez, vous êtes devenu lâche et pathétique. La seule chose qui vous intéresse ce sont vos stupides gemmes blanches, que penserait mère si elle vous voyait ainsi. Vous vous contrefichez du sort des autres, même la vie de vos enfants ne vous intéresse plus. Il est hors de question que je reste avec vous une seconde de plus. Jamais je ne serais en accord avec des décisions aussi stupides et lâches que celle que vous venez de prendre.

-Je t'interdis de partir, s'énerva-t-il en lui attrapant le poignet. Tu es ma fille, la princesse de ce royaume et ton devoir est de rester pour trouver un époux. Ainsi tu enfanteras un héritier qui protégera notre peuple tout comme ton frère le fait.

-Je ne vous demande pas la permission, cracha-t-elle avant de faire partir son poing qui alla s'écraser sur le nez du roi dans un bruit sourd.

Sous le coup de la douleur, Thranduil lâcha Amelliana pour mettre ses mains sur son nez cassé. Celle-ci en profita pour attraper son arc et ses dagues et s'élança à travers le royaume. Elle fila aux écuries et enfourcha sa jument sans même prendre le temps de la seller. Thranduil arriva le nez en sang aux écuries au moment où sa jument s'élançait et il lui hurla le visage déformé par la rage:

-Tu es banni, je t'interdis de revenir. À partir de maintenant je n'ai plus de fille. Je préfère faire comme-ci tu étais morte. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi, sale traître à ton sang. Tu payeras pour m'avoir tourné le dos.

Amelliana sentit des larmeslui coulaient le long de ses joues. À cause de Smaug, elle avait perdu sa famille etl'amour de sa vie. En plus, elle n'avait pas pu voir son frère avant de partir. Heureusement, il lui restaitson bébé. Elle décida alors d'aller retrouver son meilleure amie et confident àFondcombe. Au moins Glorfindel ne lui tournerait pas le dos, il l'aiderait à éleverson enfant. Ainsi, elle sécha ses larmes et lança sa monture en direction deFondcombe.

Une Fille InattendueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant