Quinze.

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Charlie Bridges.
Mardi 17 mars 2015 - Westerville, Ohio.

Matt est parti chez un copain cet après-midi. Ma mère lui avait dit de faire sa valise avant de partir, mais il n'en a fait qu'à sa tête alors il devra la faire en rentrant. Je suis pressée qu'ils s'en aillent tous pour que je puisse me retrouver seule avec mes grands frères. Abby ne restera qu'une journée avec nous quand ils seront partis. Je l'aime bien, mais je suis pressée qu'elle parte, elle aussi, pour que les garçons ne fassent attention qu'à moi.

C'est peut-être égoïste, mais l'époque où j'étais la petite dernière que tout le monde chouchoutait me manque. Je commence vraiment à être épuisée de devoir m'occuper de tout. Il m'arrive parfois, même si je les aime très fort, de m'imaginer comment serait la maison si Matthew, Zack et le futur bébé n'étaient pas là. La maison serait calme et sans désordre. Le seul désordre serait la chambre d'Isaac. J'aurais plus de temps pour moi, pour réviser, pour sortir avec mes amis. Mes parents envoient toujours les petits chez nos grands-parents pendant les vacances pour nous laisser respirer. Ces cinq jours vont être reposants.

- Vous auriez préféré une famille que de filles ou celle remplie de garçons vous convient ? demande soudainement mon jumeau.

J'aimerais me redresser pour le regarder, mais Isaac s'est affalé sur moi. Sa tête est à moitié sur mon ventre, à moitié sur mes cuisses. En plus, Caleb joue avec mes cheveux ce qui m'empêche de tourner la tête vers lui.

- Celle-ci nous convient, répond mon père.

- Imaginez une famille uniquement de filles. Une famille pleine de minis Charlie ayant les hormones en feux pendant leurs règles. Ça aurait été la troisième guerre mondiale. Aïe ! s'écrie Isaac après que je lui ai tapé la tête. Et imaginez tout l'argent que vous auriez dépensé en tampons et en soutien-gorge, continu-t-il.

- Arrête de râler. N'importe qui rêverait d'avoir une sœur comme moi. Et puis, vous n'êtes pas mieux, les garçons. Vous faites une énorme consommation de mouchoirs en papier, dis-je en lui faisant un clin d'œil.

- Charlie ! s'exclame ma mère.

- Mais quoi ? C'est la pure vérité. Vous pensez vraiment qu'ils sont enrhumés toute l'année ?

- Non mais tu as vu comment tu parles ! me lance Drew.

- C'est l'influence d'Isaac, me défendais-je.

- Moi, j'utilise pas beaucoup de mouchoirs, dit fièrement Zack.

- Ne t'en fais pas mon chéri, ça t'arrivera dans sept ou huit ans.

- Tais-toi, dit Caleb en posant sa main sur ma bouche.

Je lèche la paume de sa main pour qu'il la retire ce qu'il fait en émettant un cri écœuré. On se met tous à rire quand la porte d'entrée s'ouvre sur Matthew.

- Hey, Matt, souriais-je.

- Je suis désolé, Charlie, me dit-il doucement.

Isaac se redresse tandis que je fronce les sourcils.

- De quoi chaton ?

Il fait un signe de main vers la porte d'entrée et Shay s'avance à côté de lui. Je soupire bruyamment. Qu'est-ce qu'il veut encore ?

- Je l'ai croisé en venant, m'explique Matt.

- C'est rien, le rassurais-je avec un sourire.

Caleb retire son bras de mes épaules et je me lève pour me mettre face à Shay.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? lui demandais-je froidement.

- Je voulais te voir.

- Tu m'as vu, tu peux repartir.

First loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant