Trente.

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Charlie Bridges.
Lundi 13 avril 2015 - Westerville, Ohio.

Mon retour à la maison ce week-end a été mouvementé. J'avais à peine franchi le seuil de la porte que Zack et Matthew se sont jetés dans mes bras. Puis mes parents nous ont rejoints. Par contre, j'ai été réprimandée par Caleb et Isaac. Surtout Isaac. Il était réellement énervé. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Jamais. Il s'était même mis à m'insulter. Je n'avais aucune force pour lui répondre. Et, comme je le pensais, quand j'étais dans mon lit, il m'a rejoint et il s'est excusé de m'avoir mal parlé.

Passer quelques jours avec Drew m'a fait du bien. Même si je n'ai fait que rester enfermée dans son appartement à regarder la télévision et pleurer. Il ne m'a pratiquement jamais laissée seule. À part pour aller prendre sa douche et aller faire quelques courses qui pourraient me faire plaisir. Il m'a serré dans ses bras tout le temps. J'étais totalement apaisée. Sauf quelques fois où je me remettais à pleurer en pensant à Chad et tous nos moments.

J'ai encore passé mes journées à lui envoyer des messages et l'appeler. Il n'a jamais répondu. Je comptais continuer jusqu'à ce qu'Isaac me confisque mon téléphone pour que j'arrête de le faire. Et là, je suis actuellement dans sa voiture pour aller au lycée, sans aucune volonté en moi. Je ne veux pas le voir pour me rendre compte qu'il m'a déjà oublié. Je ne veux pas le voir rire avec ses amis ou avec une autre fille. Je ne le supporterais pas.

Je songe réellement à me faire accidentellement écraser par une voiture pour ne plus ressentir cette affreuse douleur. J'ai l'impression que quelqu'un me triture le cœur dans tous les sens. Je me sens complètement vidée. Je dors très peu. Je me réveille en pleurant sans aucune raison. Les garçons voulaient dormir un à un avec moi. Au final, ils ont dormi tous les deux avec moi. Celui qui devait dormir seul se torturait l'esprit par rapport à moi. Mon lit était un peu étroit pour le coup, mais au moins je me sentais en sécurité. J'aurais préféré que Drew reste jusqu'à ce que j'aille mieux, mais il avait des examens importants.

Ça fait déjà plus de cinq minutes que je refuse de sortir de la voiture. Je suis à l'arrière, Caleb et Isaac sont tous les deux tournés vers moi, attendant que je bouge.

- Tu fais chier, Charlie. Si tu ne te bouges pas, je vais te sortir par la peau des fesses.

J'ai dit que j'adorais mes frères. Caleb ricane face à la remarque de notre grand frère. Moi, ça ne me fait pas rire. Rien ne me fait rire d'ailleurs. Zack a même essayé de faire le clown, mais ça n'a pas fonctionné.

- Tu ne vas peut-être même pas le croiser, me rassure mon jumeau.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Je ne veux pas le voir avec une autre, dis-je doucement.

- Ecoute-moi bien, commence Isaac. Tu vas sortir ton putain de cul de cette putain de bagnole, afficher un magnifique sourire et aller en cours comme si rien n'était. C'est compris ? Et s'il ose te regarder ne serait-ce qu'une seule fois, j'irais lui pété la gueule.

- Tu ne le touches pas ! m'exclamais-je. Il ne voudra plus jamais de moi si tu le démolis...

- Il ne veut déjà plus de toi.

Les larmes me montent aux yeux. Je déteste la franchise d'Isaac. Il a toujours l'habitude de faire souffrir les gens depuis qu'il a souffert, lui aussi. Il oublie parfois que je suis sa petite sœur. Il me connaît, il sait très bien à quel point je prends les choses à cœur. Il sait comment me blesser.

- Putain, ne pleure pas. Excuse-moi. C'est juste que même s'il voulait encore de toi, il est hors de question qu'il t'approche. Du moins, pas sans que je lui démolisse la mâchoire et les parties intimes.

First loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant