Alyx était à la gare.
Il était assis sur un banc assez mal en point, tout gribouillé et manquant une planche.
Il attendait patiemment son train qui, comme tous les soirs, passait à 18h.
Personne ne fit vraiment attention à lui. C'était juste un autre garçon à la gare, attendant parmi tant d'autres.
C'était aussi qu'il veillait à rester discret. Il s'habillait le plus neutre possible, histoire de se fondre dans cette masse de gens, se ressemblant tous autant les uns que les autres.
Ce train l'amenait et le ramenait tous les jours du lycée. Il habitait à environ 30 minutes de train, et il ne pouvait venir autrement que par ce moyen là.
Il était occupé à fixer le panneau d'affichage des passages des trains quand une silhouette lui bloqua la vue.
-Je savais que je te trouverais ici.
Il cligna plusieurs fois des yeux avant de détecter que la silhouette n'était personne d'autre que Lana.
Lana avec un grand sourire satisfait aux lèvres. En même temps il n'y avait qu'elle avec cette voix douce mais grave, qui, il devait bien l'admettre, était séduisante.
Il fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle n'avait, ne serait-ce que essayé, de le chercher.
-Qu'est ce que tu fais ici? lui demanda-t-il.
-Oh je sais pas, j'me baladais comme ça, et je suis tombée sur toi. Quel hasard.
Alyx la fixa d'un air insistant.
-Non en fait je te suivais.
-Sans blague. Pourquoi?
Elle haussa les épaules et se laissa tomber à ses côtés, un sourire aux lèvres.
-Parce que c'est drôle.
Un silence gênant s'installa entre eux. La gare se remplit peu à peu, signifiant l'arrivée imminente de son train.
-Parle moi de toi, Alyx Gilson.
Il fronça les sourcils à l'entente de son nom de famille. Il ne comprenait pas ce qu'elle voulait, mais ce qui était sûr c'est que jamais, jamais il ne lui parlerait de sa vie privée. Surtout pas à la fameuse Lana Stevens. Peut être que le jour d'après, elle aurait fait en sorte que son nom apparaisse dans tous les journaux. La vérité sur Alyx Gilson. Rien que d'y penser lui donnait des frissons.
-Non.
Elle soupira.
-T'es nul.
Quelques secondes passèrent pendant lesquelles il sentait son regard le perforer.
-Donne moi ton numéro alors, déclara-t-elle.
-Pourquoi?
-Donne.
-A vos ordres.
Il lui tendit son portable. Il ne savait pas exactement pourquoi il acceptait ça avec une telle facilité. Peut-être qu'au fond de lui il était tout de même heureux que quelqu'un lui parle.
Elle sortit aussi son portable et en vérifiant par dessus son épaule, il aperçut qu'elle échangeait leurs numéros.
-Voilà ! s'écria-t-elle.
Il récupéra son portable et vérifia ses contacts. Un nouveau contact était présent, dont le nom n'était composé que d'un "L" et d'un smiley d'une demi-lune. Il leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de sourire et de se demander comment il était surnommé dans son portable à elle.
Elle se leva soudainement en frappant dans ses mains d'un air excité. C'était ridicule mais tout aussi mignon.
-Oh je sais, je sais ! Et si on faisait un jeu?
-Un jeu? Un jeu genre, 1, 2, 3, soleil, ou encore touche-touche? Non, pas le temps pour tes conneries.
-Mais non! Tu me prends pour qui?
Un long silence s'installa et Alyx eut un sourire sur ses lèvres.
-Non, reprit elle, c'est bien plus amusant. Chaque jour, à tour de rôle, on relève quelque chose sur nous même. Comme ça on apprendra à se connaître.
Alyx lâche un rire amer.
-Sincèrement? Ta vie est racontée, décrite et répétée en détails sur internet. J'ai juste à sortir mon portable si je voulais te connaître. Ta famille c'est comme l'élite de cette ville, tout le monde parle de vous. Il suffirait que tu rentres tard chez toi et la ville entière serait au courant.
Elle parut tout d'un coup vexée. Voir déçue de lui. Comme si elle ne s'attendait pas à ça de sa part.
-Honnêtement, à partir de quel moment connaît-on réellement une personne? Même lorsque tu penses connaître quelqu'un sur le bout des doigts, est-ce que tu le connais réellement?
Alyx ne put que y réfléchir pendant 3 secondes quand Lana le coupa dans sa réflexion.
-Je commence. Chaque semaine, je fais quelque chose que je n'ai jamais faite avant.
Alyx fronça les sourcils, un sourire amusé aux lèvres.
-Pourquoi tu fais ça?
Elle lui lança un clin d'oeil provocateur.
-Tu le sauras une autre fois. Peut-être.
Elle partit en marchant. Sauf qu'elle partit en direction de la voie ferrée. Il la regarda partir, se disant qu'elle attendrait sûrement le train, près de la voie.
Sauf qu'elle ne s'arrêtait pas.
Elle descendit sur la voie en s'accroupissant puis en sautant.
-Lana! cria-t-il.
Il entendit la voix de la sncf avertir de l'arrivée immédiate du train.
Il ne put s'empêcher de s'inquiéter. Pourquoi était-elle descendue là dedans? Elle allait se tuer.
Elle était décidément plus idiote qu'il ne le pensait.
Il entendit le train arriver au loin. Il ne savait plus où regarder. Une envie de la secourir, de crier à l'aide lui était venu mais quelque chose l'en empêcha.
Il courrut vers la voie et se risqua de regarder rapidement si elle était toujours là dedans.Vide.
Lorsqu'il releva la tête d'un air paniqué il apercut sa chevelure voler et son grand sourire de l'autre côté du quai. Il se mit à faire des signes absurdes pour lui montrer à quel point c'était ridicule de faire ce qu'elle venait de faire. Que ça n'avait aucun sens, aucun but.
Le train lui coupa la vue et balaya un fort vent sur lui qui lui fit plisser les yeux. Il hésitait un moment avant de rentrer, encore surpris de sa stupidité et se demanda s'il devait rester pour lui parler.
Un homme lui dit d'accélérer, ce qui le réveilla un peu et le fit rentrer dans le train.
Il s'assit à une place de libre, à côté d'une jeune fille entrain de regarder une série sur son ordinateur portable, qu'il reconnu en tant que the Walking Dead, à la vue des zombies sur l'écran.
Son téléphone vibra dans sa poche.
failli me faire écraser par un train: FAIT
Cette fille...
Elle a des putains de problèmes.
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Et puis on tire sa révérence
Teen FictionL'être humain est complexe et contradictoire. 《Et c'est à cet instant qu'il comprit. Elle n'était pas ce qu'elle prétendait être.》 《Elle respirait les émotions et la poésie. Mais le poète avait bien fait son travail. Elle nous atteint, nous envelop...