Chapitre 1

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Ville de Québec

Jeudi 07 octobre 2010

Il sentait son corps trembler de rage et de peur. Sa colère le faisait presque suffoquer. Son esprit martelait son être, encore et toujours. Chaque nuit était une piqure de rappel, qui lui confirmait qu'il vivait dans les ténèbres. Seul. Qu'il serait seul à jamais. Une lutte incessante entre son esprit et son âme. Entre l'espoir et le malheur. Entre la vie et la mort.

Comme toujours son rêve venait de virer au pire des cauchemars. L'instant d'avant, il était dans les bras de sa maman. Heureux. Paisible. Innocent. Jouant comme toujours à cache-cache. Faisant rire l'être qu'il aimait le plus en ce monde. Mais la seconde d'après, il était dans l'un des placards de la cuisine. Pleurant et tremblant. Il entendait les cris et les supplications de ses parents. Il voyait un homme, un géant, s'approcher d'eux. Hurler. Un couteau à la main. Il criait qu'il voulait récupérer son fils. Son Christian. Le petit garçon entendait sa mère dire qu'il n'y avait pas de Christian ici, juste leur fils de 7 ans, Ryan.

Sa mère pleurait, suppliait, elle aussi tremblait de peur. Dans l'embrasure de la porte du placard, il la voyait regarder dans sa direction. Il voyait son regard terrorisé.

Soudain, Son père voulut attraper le téléphone. Le petit Ryan vit alors des ailes d'ange s'abattre sur ses parents. Du sang gicla partout. Il ferma les yeux et plaqua ses mains sur sa bouche pour contenir un cri. Son cœur tapait dans sa poitrine. La peur fut telle, qu'il perdit connaissance. Et lorsqu'enfin, il osait rouvrir les yeux, plus personne ne bougeait. La maison était sombre, sans vie. Il se mit alors à pleurer sans bruit. Seul.

Après ce qui lui sembla être une éternité, une voix s'approchait de lui. Un murmure rassurant. Elle lui expliqua qu'elle allait ouvrir la porte du placard et le prendre dans ses bras, pour s'assurer qu'il allait bien. Mais Ryan ne voulait pas. Il avait eu tellement peur, qu'il s'était fait pipi dessus. Il préférait rester là, tout seul. Il ne voulait pas voir ce qu'il y avait dehors. La voix lui disait de fermer les yeux et de tendre les bras, qu'il ne risquait plus rien, que la police était là. Ryan secouait la tête, sans oser dire un mot. Il ferma les yeux et sentit alors deux mains le prendre et le serrer contre lui.

- C'est très bien mon garçon. Ferme bien les yeux, je te conduits dehors. Murmurait la voix.

Mais le petit garçon ne put s'empêcher de les ouvrir, juste une seconde. Il vit le sang et le corps de sa mère. Ses yeux grands ouvert. Son regard horrifié et sans vie. Il fermait les yeux et les rouvrait d'un coup.

Ryan avait bien grandi, il n'était plus l'innocent petit garçon de 7 ans. Il se trouvait dans un vieux bungalow pourri, qui puait l'alcool et la pisse. Il se retourna et vit un homme entrer.

- Tu fais quoi ici gamin ? Fiche le camp.

Sa voix était railleuse et il avait mal vieillit. Le jeune homme ne bougea pas, toujours les mains dans ses poches, il serrait la crosse de son revolver et essayait de garder son sang-froid. Il voulait comprendre pourquoi. Pourquoi lui ? Pourquoi sa mère ? Pourquoi sa famille ?

- Je suis Ryan Davis.

Il le disait lentement, détachant chaque syllabe, plongeant son regard ténébreux dans celui de l'homme qui se trouvait en face de lui. Ce dernier venait de froncer les sourcils et de comprendre ce que ce gamin faisait chez lui. Il sentit l'adrénaline se déverser dans son corps. L'homme se mit à rire nerveusement et haussa les épaules. Il attrapa soudain un couteau et plongea son regard glacial dans celui de Ryan.

- J'aurais dut te découper quand j'en ai eu l'occasion.

Et l'homme plongea sur lui. Un coup de feu partit. Du sang coula. Un regard terrifié s'éteignit à son tour. Justice venait d'être faite.

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