TRIEB

Chapitre 50

Angie ouvrit la porte à Ryan, pas très sur que ce soit une bonne idée. Une fois de plus, elle avait l'impression de faire entrer le loup dans la bergerie. Elle avait beau réfléchir et croire en se qu'il lui avait avoué, elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Pourquoi lui dire à elle, des choses aussi personnelles, qu'il n'avait surement dites à personne d'autre. Le profiler entra, enleva sa veste et regarda la jeune femme. Elle semblait fatiguée et torturée. Il se mordit la langue.

- Votre père. Commença-t-il. Vous supplie de lui pardonner son comportement odieux. Il est conscient, qu'il a été beaucoup trop loin et...

Elle lui fit un signe de la main pour lui dire d'arrêter. Elle n'avait aucune envie de parler ou de penser à son père et encore moins d'en parler avec lui.

- Je ne suis que le messager. Expliqua-t-il. Je lui ai promis de vous le dire. Chose faite. Concluait-il.

Ils traversaient l'entrée et arrivèrent au salon. Angie ne pouvait pas s'empêcher de surveiller Ryan du coin de l'œil. Elle se sentait mal à l'aise en sa présence. Le profiler inspecta les lieux. Rien ne semblait anormal. Il avait aussi promis au commissaire d'inspecter la maison pour s'assurer que personne n'était entré. Sans doute pour avoir une preuve qu'un intrus s'était introduit dans la maison. Mais rien ne donnait cette impression.

- Venez. Les dossiers se trouvent dans l'une des chambres de l'étage.

Ryan suivait la jeune femme et la scrutait avec attention. Elle avait mis une tenue plus cosy. Et semblait bien plus tendue que plutôt dans la journée. Angie prit la première porte sur la droite et entra dans une petite chambre. Elle avait soigneusement rangé certaines affaires, mais avait tout laissé du contenu du carton, mais elle avait gardé pour elle, le journal intime de sa tante, certaines notes et recherches qu'elle avait faites en plus.

Ryan regarda les dossiers et vu que Maurice Dugrand avait fait une enquête plus poussée qu'il ne l'avait supposé. Il avait lut le dossier de l'inconnu que lui avait donner Angie au déjeuner et en avait même parler avec son ami Carter, qui trouvait certaines choses étranges. Comme si le dossier avait volontairement été bâclé. Mais ni l'un, ni l'autre ne pouvait le certifier. Une seule chose était sur, cet homme n'était pas « tombé » dans le lac par accident. C'était un meurtre, ce qui soulevait de nouvelles questions.

- Puis-je commencer à lire ces dossiers? Demanda-t-il, en espérant ne pas être trop entreprenant.

Il ne savait toujours pas comment être en présence de la jeune femme.

- Oui tout est là. Assura-t-elle.

Seule dans cette petite chambre avec lui, elle avait l'impression d'étouffer.

- Je vais aller faire du café. Proposa-t-elle, pour échapper le plus rapidement possible à cette proximité oppressante.

- Heu plutôt du thé pour moi. Demanda Ryan avec un sourire.

Il s'efforçait de détendre l'atmosphère, mais la jeune femme semblait de plus en plus mal à l'aise, au point qu'elle ne le regardait même plus. Était ce à cause de son aveu? La dégoutait-il? Si c'était le cas, il n'était pas sûr de pouvoir le supporter.

Révélé son secret à Angie n'avait pas seulement rouvert ses blessures, étrangement ça avait aussi apaisé une partie de son âme. Comme si elle seule, pouvait vraiment comprendre.

- Oui bien sur. Disait-elle en se souvenant de sa remarque sur le fait de boire du café à une heure tardive. Vous pouvez rester ici. Comme mon... enfin il y a plusieurs copies des dossiers, mais si jamais, il y a une imprimante juste là. Montra-t-elle un meuble qui se trouvait juste sous la fenêtre.

- Parfais. Merci. Assura Ryan. Mais avant de prendre cette tasse de thé, j'aimerais savoir pourquoi? Pourquoi cette affaire, Angie. Demanda-t-il en la suppliant presque de le regarder.

La jeune femme s'était préparée à cette question. Elle essayait de se convaincre que c'était mieux ainsi. Elle ne voulait pas parler de sa tante. C'était beaucoup trop douloureux de penser à elle et à sa mère.

- J'ai rencontré la mère de Lucie Gauthier, la deuxième victime. Mentit-elle. Les deux premières fois, elle ne voulait pas me parler, puis un jour elle m'a demandé de venir. Elle m'a parlé de sa fille, me disant que je lui ressemblais et à quel point elle aurait aimé la voir devenir femme, épouse et mère. Lorsque Madeleine est morte, je me suis jurée de trouvée celui qui avait fait ça.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Elle n'était pas très sûr, que Ryan allait la croire et s'en voulait presque de lui mentir après se qu'il avait dit, mais elle n'avait pas d'autre choix. Il fit un mouvement dans sa direction et des milliers de papillons se mirent à battre des ailes dans son ventre.

- J'ai vais préparer votre thé. S'échappa-t-elle en sortant de la chambre.

Elle fit quelques pas et respira profondément, comme si elle avait dû retenir sa respiration pendant tout ce temps. Elle descendit les escaliers en se tenant au mur. Ses jambes tremblaient, ainsi que ses mains.

- Aïe. Pensa-t-elle sur le point de faire un malaise. Si je ne veux pas qu'il recommence avec cette histoire de glucose, je vais devoir en profiter pour manger un truc.

Elle traversa le salon en réfléchissant à ce qui se trouvait dans son frigo qui pourrait faire l'affaire. Elle alluma la lumière de la cuisine et son cœur arrêta de battre devant la scène qui s'offrait à elle.

Ryan devait reconnaitre qu'elle avait bien apprit son texte, beaucoup trop bien même. Elle venait de lui dire tout cela sans la moindre émotion. Il savait qu'elle lui mentait. Il prit son téléphone et décida de vérifier un détail.

- Bonsoir, c'est Ryan Davis. Oui, je suis désolé. J'aimerais des informations sur Madeleine Gauthier. Bien, j'attends. (Quelques secondes plus tard) Oui, je suis toujours là. Ok très bien. Ah. Vous dites que madame Gauthier est décédée depuis 3 ans. Non, merci, c'est tout ce dont j'avais besoin. A vous aussi. Et il raccrocha.

Décidément, c'était de famille, cette manie de cacher des choses ou de mentir. Lui s'efforçait de ne pas jouer à ce genre de jeu. Mais il était évident, que cela n'allait que dans un sens.

Le profiler décida qu'il était grand temps que la vérité sorte et il descendait à la cuisine, bien décidé à confondre la jeune femme. Il était pressé de savoir comment elle allait s'en sortir cette fois. Il arriva sur le pas de porte de la cuisine et vit la jeune femme prendre du papier ménage. Elle se retourna soudain et ils arrêtèrent tout les deux de respirer. Ryan se décomposa sur place et Angie lâcha se qu'elle tenait dans les mains. L'un sous le choc et l'autre surpris.

Le bouquet de roses rouges séchées couvertes de sang s'écrasa dans un souffle sur le sol de la cuisine. Plusieurs boutons de roses se détachèrent et l'un roula jusqu'au pieds de Ryan, laissant derrière lui une trainée de sang.

Le cœur d'Angie se mit à battre la chamade. Sa respiration s'accéléra et elle sentit une décharge d'adrénaline se déverser en elle. Le profiler se baissa doucement sans la quitter du regard. La jeune femme sentit la vague de fureur qui amenait de lui. Elle dut déglutir. Elle n'allait plus pouvoir niée les faits. Désormais, elle était prise au piège.