Chapitre 2

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Paris

Mercredi 13 octobre 2010

Angie avait l'impression de voler. Le vent, la robe blanche et les longs cheveux roux de sa mère tournoyaient autour d'elle. Elles rigolèrent aux éclats.

- Encore plus vite maman. Demanda-t-elle.

- Encore plus vite, ma petite rose sauvage ? Demanda sa maman, avec un sourire malicieux.

La petite fille sentait son parfum délicat. L'odeur douce du sous-bois automnal. Elle ferma les yeux de bien-être et de bonheur. Certes son papa lui manquait un peu, mais les vacances avec sa maman étaient les plus beaux moments de sa vie. Elle pouvait manger pleins de glaces, faire la sieste dans la cabane du grand chêne et écouter des histoires jusqu'à très tard dans la nuit. Oui, pour elle c'était un véritable bonheur.

Doucement, son rêve glissa du soleil éclatant à une étrange grisaille. Une brume glaciale la fit frissonner dans son sommeil. Sa maman là prit soudain par la main et elle dut courir en direction du grand chêne. Elles arrivèrent vers le gros tronc et sa maman l'obligea à se cacher dans le creux de ce dernier.

- Angélique, reste là. Ne bouge pas. Ferme tes petits yeux et ne fait pas de bruit. Lui ordonna-t-elle dans un murmure.

La petite fille cacha ses yeux qui était tout humide, sa maman n'avait jamais eu besoin de la gronder. Qu'avait-elle bien pu faire de mal ?

Soudain elle entendit des voix qui criaient. Elle se demanda si son papa était enfin venu les voir ? Mais papa et maman ne criaient jamais.

- Je sais que tu mens. Hurla une voix qui faisait très peur, si peur que la petite fille se mit à trembler.

- Arrête. Supplia sa maman. Tu sais bien que c'est impossible. Nous pouvons t'aider. Mais je t'en prie ne lui fait pas de mal. Ajoutait-elle.

- Maman. Murmura la petite fille en tremblant.

Elle se mit à pleurer. Pourquoi quelqu'un voulait leur faire du mal ? Sa maman était un ange et son papa un héros, qui devait partir aider les gens. Elle sentait que quelque chose n'allait pas. Même du haut de ses 5 ans.

- Maman. Sanglota-t-elle à nouveau en fermant les yeux.

Lorsqu'elle les rouvrit, elle vit un regard mauvais se poser sur elle.

- Qu'as... Qu'as-tu fait ? Demanda un homme en se tournant soudain vers elle.

- Angie ne bouge pas. Lui ordonna sa maman sans la quitter du regard.

La petite fille recula de quelque pas. Elle vit alors quelque chose apparaitre entre les mains de l'homme. C'était tout rouge et il y en avait beaucoup.

- Maman, le monsieur il a mal ? Demanda-t-elle en restant immobile.

Sa mère se retourna et sa belle robe blanche était couverte de rouge. Elle sentit l'odeur l'envahir et soudain elle hurla.

- Maman. MAMAN. Supplia-t-elle.

Mais tout disparu d'un coup et Angie se retrouva seule dans une pièce sans fenêtre, ni porte. Une ombre avançait sur elle et lui demandait pourquoi ? Puis des dizaines d'ombres apparurent à leur tour et posèrent la même question. Alors qu'elles allaient se jeter sur elle, la jeune femme ouvrit enfin les yeux, en hurlant de frayeur.

Elle dut se mettre assise sur le bord de son lit et mettre sa tête entre les jambes pour retrouver son calme. Depuis quelques mois, ses cauchemars étaient devenus de plus en plus fréquent et de plus en plus réaliste. La douleur qui se formait dans sa poitrine à chaque fois, lui rappelait sans cesse la dure réalité. Elle se força à respirer lentement, mais elle dut soudain courir aux toilettes pour vomir.

Une fois un peu mieux, elle regagna sa chambre et regarda son réveil. Il était 6 heures du matin. Elle soupira un grand coup, passa le vieux châle de sa mère sur ses épaules et décida de descendre à la cuisine se préparer du café. Elle vit les premières lueurs de l'aube éclater le ciel, un sourire triste se dessina sur ses lèvres. Une autre journée venait de commencer.

TRIEBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant