Enfin Angie arrivait devant le restaurant où elle avait l'habitude de déjeuner avec son père. Il était tenu par Henri, un vieil ami de la famille, qui était un spécialiste de la cuisine italienne. En entrant, les odeurs méditerranéennes lui rappelèrent à quel point, elle avait faim.
- Angie. La salua soudain le barman du restaurant.
La jeune femme lui répondit à peine. Elle n'aimait pas beaucoup les dragueurs et encore moins ceux qui ne comprenaient pas le mot "non". Certes, c'était un beau mec, mais il avait une liste de défaut qui faisait presque frémir la jeune femme.
Elle croisa le regard de son père et malgré le comportement excessif de ce dernier, elle ne peut s'empêcher de sourire et de s'en vouloir d'avoir été aussi brutale avec lui.
Louis était là, à leur table habituelle, il semblait un peu perdu dans ses pensées. Il ne savait pas comment annoncer certaines nouvelles à sa fille unique. Sa fragile petite Angie. Elle venait de passer trois semaines au Canada et il devait vraiment trouver le courage de lui parler. Il portait une nouvelle chemise bleue et un jeans, comme toujours, il ne put s'empêcher de remarquer que sa fille et lui avaient les mêmes goûts. Le même style de vêtement, les mêmes motos, les mêmes goûts culinaires et aussi le même goût du secret et du respect presque extrême de la vie privée.
Alors qu'Angie avançait dans sa direction, il fit de son mieux pour cacher sa nervosité. Il se leva, lui fit un sourire et attendit qu'elle soit près de lui, pour la prendre dans ses bras.
La jeune femme semblait aussi heureuse que lui de le voir. Il soupira un grand coup. Elle était là. Saine et sauve. Louis savait qu'il allait trop loin en téléphonant ainsi à sa fille. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.
Angie inspira profondément et resserra son étreinte. Son père lui avait manqué. Elle n'était partie que trois semaines, mais elle n'avait plus que lui. Cette idée lui fit monter les larmes aux yeux et elle secoua légèrement la tête, pour chasser ses idées noires.
- Ma petite rose sauvage. Murmura-t-il alors qu'elle desserrait leur étreinte.
- Papa. Le gronda-t-elle doucement. Tu sais bien que je n'aime pas quand tu m'appelle ainsi.
- Dirais-tu cela si c'était ta mère qui te le disait ?
Il lui fit un clin d'œil et elle ne put s'empêcher de sourire. Dès qu'il lui parlait de sa mère, Angie s'illuminait.
Ils s'installèrent à leur table et la jeune femme regarda par la baie vitrée. Elle ne put s'empêcher de scruter les alentours à la recherche d'une présence ou d'une silhouette familière. Elle vit un bus partir au coin de la rue, mais elle décida de se concentrer sur son père. Il n'y avait rien dehors. Elle devait arrêter sa parano.
- Papa. Commença-t-elle. Etais-tu vraiment obliger de me téléphoner ?
Elle essayait d'avoir un ton neutre. La jeune femme ne voulait pas se disputer avec lui, mais il fallait qu'il comprenne, qu'il allait un trop loin. Louis se tortilla sur sa chaise, preuve qu'il était plutôt mal à l'aise et il y avait de quoi.
- Je m'inquiète. Se défendit-il. Et tu ne m'as pas téléphoné hier dès ton arrivée à la maison.
La jeune femme sentit une vague de colère l'envahir. C'était le pompon, voilà qu'il recommençait et en plus, il lui faisait des reproches.
- Il était presque minuit. Se justifia-t-elle durement. Et ce n'est pas la question. Je suis une grande fille, papa. Il faut vraiment que tu arrêtes.
Louis baissa son regard. Elle avait raison. Dans quelques semaines, elle aurait déjà 30 ans. Sa petite fille n'en était plus une.
- Tu... tu as raison. Je vais arrêter de... de te téléphoner ainsi.
Il essayait d'être sincère, mais s'était peine perdue. Angie soupira un grand coup. Tellement de choses avaient changé ces derniers temps. Par moment, elle avait l'impression d'être une étrangère face à son père. Elle ferma légèrement les yeux pour contenir une vague de tristesse. La vie ne lui avait pas fait de cadeaux et elle n'en faisait aucun à son père. Doucement, elle posa sa main droite sur la sienne.
- Je suis désolée papa. Décida-t-elle de penser à autre chose. Je suis un peu stressée. Cette enquête devient de plus en plus passionnante et j'avoue, que je me suis laissée emportée.
Elle ne parlait pas vraiment de l'enquête sur laquelle, elle travaillait avec son équipe. Ils étaient en train de monter un reportage sur les différences entre les polices d'Europe et du Canada. Mais plutôt de celle qu'elle menait en secret sur le tueur de Thonon.
Mais elle ne pouvait pas en parler à son père. Elle avait décidé de régler cette enquête à sa façon. Et en tant que commissaire, il ne pourrait pas l'accepter et encore moins le comprendre.
- Non Angie, tu as raison. Il faut que j'arrête. Accepta Louis en prenant la main de sa fille.
Avec ce qu'il s'apprêtait à lui annoncer, il valait mieux qu'il montre pate blanche.
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TRIEB
Mystery / Thriller(UN NOUVEAU CHAPITRE TOUS LES MECREDI ET LES SAMEDI VERS 19H) TRIEB Le Chant des Roses Tome 1 / L'Aube De La Haine Préface: Alors que Ryan Davis est contacté par un commissaire de Paris, il rencontre Angélique Delmare qui enquête en solo sur la même...