Chapitre 7

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A peine a-t-il le temps d'ouvrir les yeux que le téléphone de Liam sonne. Il le prend précipitamment non pas pour ne pas faire patienter la personne à l'autre bout de fil mais plutôt pour arrêter la sonnerie insupportable qui lui donne déjà mal à la tête. Il décroche et colle son téléphone à son oreille alors qu'il se blotti à nouveau au chaud sous sa couverture.

- Allo, dit-il d'une voix endormi.

- Liam, je suis désolé, je pensais qu'à cette heure vous seriez réveillé.

Le jeune brun regarda l'heure sur son réveil et constata l'heure. Il souffla en se disant qu'il devrait être au boulot depuis maintenant trois heures et que son patron commençait vraiment à en avoir marre de ses absences et retard à répétition, mais il revient vite au moment présent et à la conversation téléphonique.

- Ce n'est rien. Je suis passé vous voir mais il n'y avait personne. Vous avez du nouveau ? Demanda-t-il au détective.

- Je crois avoir une piste, elle est peu concrète. Je dois encore faire des recherches mais il se pourrait bien que j'ai quelque chose. Est-ce que vous pourriez venir me voir à mon bureau dans l'après-midi ?

- Début de soirée ? Je travaille.

- Oui, bien sûr. Je vous dit à tout à l'heure dans ce cas.

Liam hocha la tête, oubliant que son interlocuteur ne pouvait pas le voir et raccrocha avant de mettre sa couverture sur sa tête et de fermer les yeux une nouvelle fois.

Perdue dans ses pensées, Coralie décida alors de se lever et de descendre à la cuisine prendre son petit déjeuner, même si elle savait qu'elle n'avalerait pas grand chose, elle se força et prit un thé et des biscuits, qu'elle mangea à son rythme. Elle releva la tête et avala immédiatement ce qu'elle avait dans la bouche lorsqu'elle vit Liam descendre les escaliers, l'air endormi. Elle le trouvait gentil et charmant, et avait l'impression de profiter de son hospitalité, même si pendant la conversation qu'ils avaient eu la veille lors du retour à la maison après la séance de psy qu'avait eu la jeune femme, Liam lui avait formellement dit qu'elle était chez elle aussi, elle pensait tout de même qu'il faudrait qu'elle parte à un moment ou un autre. Peut-être pas maintenant, ni dans une semaine, mais dans un avenir proche elle allait devoir faire les choses d'elle même, elle allait devoir travailler, sortir, et faire le reste des choses que les jeunes adultes de vingt-et-un font. Même si elle ne se sentait pas prête pour ça, elle devait commencer par quelque part à un moment donné. Elle regarda alors le jeune brun qui se trouvait dos à elle, entrain de se faire lui aussi son petit déjeuner.

- Je pense essayer de sortir aujourd'hui. Déclara-t-elle non en étant sans étant sûre d'elle.

Liam releva la tête, fronça les sourcils et se tourna pour faire face à la jeune femme qui venait de parler et la regarda quelques instants avant de réaliser ce qu'elle avait dit. Il voulait lui dire non, pour être sûr qu'aucun incident arriverait aujourd'hui alors qu'il ne serait pas là, mais il se résigna, pensant que ce n'était pas à lui de décider à quel moment est-ce que Coralie devait être prête. Si elle se sentait prête aujourd'hui, alors il la laisserait sortir un point c'est tout. Mais il voulait tout de même être rassuré, et vérifier qu'elle était sûre d'elle, car il ne pourra pas voler à son secours comme le jour dernier au magasin.

- Je ne serais pas là aujourd'hui, je dois partir travailler. Dit-il, et il souri intérieurement lorsqu'il ne vit aucun grand changement sur le visage de la jeune femme, même si elle semblait douter, elle semblait réellement vouloir le faire et emporter ce doute avec elle. Elle progressait, elle avançait, doucement, à son rythme certes, mais elle commençait à avancer, et c'était quelque chose qui faisait plaisir à voir.

- Je peux le faire, rétorqua la voix de la jeune femme. Même si celle-ci était remplie de doute, elle avait une pointe de détermination que les deux adultes furent surpris de découvrir.

- Je te laisserai un double des clés que je mettrais sur le meuble à l'entrée, répondit Liam un léger rictus dessiné sur les lèvres.

Il but ensuite son café et mangea sa tartine rapidement avant de remonter à l'étage se préparer aussi vite qu'il le pouvait pour ensuite partir travailler et laisser la brunette seule avec son objectif du jour.

Lorsque la porte claqua et qu'elle entendit le bruit du moteur de la voiture s'éloigner, Coralie se leva, débarrassa son bol et nettoya la table avant de monter à l'étage. Elle prit un jean, un pull et des sous-vêtements dans son armoire avant de se diriger vers la salle de bain pour prendre une rapide douche et se préparer. Lorsqu'elle eut fini d'attacher ses cheveux en une queue au milieux de l'arrière de son crâne après s'être brossé les dents, elle se regarda dans la glace et toucha de part et d'autre son visage fatigué et meurtri. Une cicatrice dont elle avait horreur était visible sur sa joue et lui donnait, elle pensait, l'air d'un monstre. Elle détestait cette cicatrices et toutes celles qu'elle avait un peu partout sur le corps, qui lui rappelaient l'enfer qu'elle avait vécu. Des images lui revinrent alors en tête, les larmes lui montèrent aux yeux mais elle s'humidifia le visage pour faire passer ce moment désagréable qu'elle vivait tout les matins maintenant en se regardant dans le miroir. Un souffle de détermination, et elle sorti de la pièce pour descendre dans l'entrée mettre ses chaussures et une veste légère avant de passer le pas de la porte et de se retrouver dans le monde extérieur. Un sourire discret prit place sur ses lèvres, étant fière d'elle. Elle ferma la porte à clé et avança dans la rue. Elle fut étonner de voir les gens lui sourire ou la saluer lorsque son regard rencontrait les leurs. C'est ça la vie qu'elle manque tout les jours alors, se dit-elle. Elle ne put s'empêcher de sourire, pensant définitivement que de sortir était déjà une grande étape pour avancer.

Elle se promena dans le quartier une bonne demi-heure avant de se retrouver en face de la bibliothèque. Elle regarda la grande bâtisse un long moment avant d'y entrer. Elle se souvenait de cette histoire qu'elle racontait souvent à son frère pour l'endormir, l'histoire de La Petite Fille Aux Allumettes. Elle chercha le livre pendant vingt minutes avant de le trouver. Elle le prit vivement de l'étagère et se dirigea à l'accueil. Elle se souvenait comment on faisait, elle avait l'habitude d'aller à la bibliothèque après l'école pour rendre et prendre un nouveau livre. La gentille femme lui fit une carte et laissa la jeune femme repartir, le livre sous le bras. Elle décida de rentrer pour commencer sa lecture, sans vraiment savoir si elle en était toujours capable.


- Aux Etats-Unis ? Demanda Liam, devant faire répéter une nouvelle fois l'information au Détective en face de lui.

- Oui, répéta Louis. Les pistes que j'ai me mènent à la conclusion suivante : votre sœur aurait été la victime d'un trafique d'enfants.

- Quel genre de trafique d'enfants ?

- Je n'en ai pour le moment aucune idées, je suis parti sur place pour vérifier mes informations et rien n'est une certitude pour le moment, mais c'est en tout cas la seule piste que j'ai à vous offrir.

- Elle est toujours vivante ? Demanda le brun, une point d'espoir dans la voix.

- Comme je vous l'ai dit, Monsieur Payne, ce n'est pas une certitude. Mais si la piste que je suis, et belle et bien la bonne, alors rien ne démontre cette hypothèse, en effet.

Disparue ▽ljp▽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant