Love Game TOME 2 (TERMINÉ)

11. Lui

Je repose bruyamment mon verre, encore plein, sur le bar en ruminant mes mauvaises pensées.

- Michael... commence David avec une voix légèrement inquiète. Tu m'explique ce qui ne va pas? Pourquoi es tu si triste... presque désespéré ?

Je relève les yeux vers lui, peu enclin à lui répondre.

- Je vais absolument bien. Qu'est ce qui te fais dire le contraire ? lancé-je d'une voix qui se veut joyeuse, et pourtant qui sonne faux à mes propres oreilles.

Il me toise sévèrement, pas convaincu de mon cinéma. Je fronce du nez, hésitant à lui dire la vérité. Je vais passer pour une tapette.
Je n'ai pas envie de lui dire qu'Abby est dans notre hôpital, même si il finira par le savoir tôt ou tard.
Je n'ai pas envie qu'il sache à quel point je me sens pathétique d'avoir encore des sentiments pour elle.
Je n'ai pas envie qu'il ait pitié de moi. Même si je sais que c'est mon ami, et qu'il ne me jugera pas, je préfère tout garder pour moi. Je me sens beaucoup trop honteux. La façon dont Abby m'a abandonné sans un regard quand elle a vu Ian en dit long sur ce qu'elle pense et... De ses sentiments. Je m'en veux terriblement d'avoir encore craquer devant elle, en essayant de lui remonter le moral. Pourquoi ne suis je pas capable de l'oublier ? Et pourquoi le sort s'acharne-t-il sur moi ? C'est injuste. Juste au moment où je commençais à apprécier le cours que prenait ma vie, il a fallu qu'elle revienne pour tout bousiller.

Finalement, j'opte pour la solution la plus lâche : agacer David jusqu'à qu'il finisse par lâcher l'affaire.

- Bon, ok. Je l'avoue : je me sens mal. Avec le réchauffement climatique, les pingouins vont mourir... ça me fait de la peine, éludé-je évasivement. Qu'est ce qu'on va devenir sans eux ?

Il me lance un regard noir, ce qui me fait arquer un sourcil. Un problème? Je hausse les épaules avec innocence. Il grimace en secouant la tête.

- Je déteste quand tu es comme ça, tu fais tourner tout le monde en bourrique...

J'arque un sourcil, feignant l'incompréhension.

- Je te fais tourner en bourrique? Pauvre chou... soupiré je en tendant un bras amical vers lui.

Il l'a aisément évité avant de se retourner complètement vers moi. Je souris. Il a enfin lâché l'affaire. Ça s'est fait plus vite que prévu...

- Tu es vraiment de mauvaise compagnie aujourd'hui... ronchonne-t-il.

J'ignore sa phrase en Me tournant vers le barman. Je ne lui ai jamais demandé de m'accompagner dans ce bar dansant, il m'y a suivi de son plein gré. Tant pis pour lui.

- Sers moi quelque chose de fort, Diego.

- Comme tu veux, chef.

J'ai besoin de me vider de mes pensées morbides. C'est à ce moment là qu'intervient David.

- Alors ça, même pas en rêve. Plus d'alcool pour toi. Un coca fera l'affaire, Diego!

- Ok.

Je me tourne vers mon meilleur ami, un air mauvais plaqué au visage. Traitre.

- Qui t'as demandé ton avis? craché je avec animosité en plissant les yeux.

Il sourit, nullement atteint par mon venin.

- Tu conduis. J'ai pas envie de faire tout un détour pour te ramener chez toi, peau de fesse.

Je me renfrogne avant de sourire devant l'insulte. Mon sourire s'agrandit en comprenant ce qu'il me propose : le rituel de notre enfance. Il consiste à se lancer une série d'insulte pour se dire salut. On avait quatre ans quand on l'a mis au point...