Before You

Chapter 2

Ça fait deux jours que j'ai horriblement envie de revoir Camille, j'arrive pas à me débarrasser de l'exquis goût de ses lèvres. L'image de ce brun ne veut pas quitter ma rétine et son odeur a pris possession de mon esprit. Et ça fait aussi deux jours que je pleure sur mon canapé avec ma peluche contre moi. Pourquoi ma vie c'est tellement de la merde ? Pourquoi j'ai pas eu le droit de me laisser tomber dans ses bras ? Et pourquoi est-ce que j'arrive pas à l'oublier putain ?! Ça aurait été tellement plus simple si j'avais pu mourir juste là, maintenant. Parce que depuis que je sais que ça va m'arriver je ne fais qu'attendre ça. Alors pourquoi est-ce que la mort veut pas me faire quitter ce monde maintenant ? Elle veut me voir devenir fou ou quoi ? Ou juste en fait je suis encore qu'au stade 1 de ma maladie, parce que malgré quelques maux de tête, j'ai absolument rien d'autre.

Je tourne en rond dans mon appartement, vide et sombre comme tout le temps. Ça reflète bien mon humeur du moment. Il n'a que le bruit ambiant de la télé qui perturbe le silence de mort des lieux. Ça fait quoi ? Une heure que je tourne en rond pour trouver une idée sur je-ne-sais-quoi ? Mais je continue, c'est comme le mur je sais pas pourquoi je l'ai tant fixé tellement il a rien d'extraordinaire.
Mais quelqu'un a toqué à la porte. Je me suis stoppé dans ma ronde des Enfers et j'ai fixé ma porte en chêne. Je me suis approché et j'ai regardé par l'œil de bœuf.
Mon cœur s'est comme regonflé d'un coup. Camille était là. Il était devant et il avait presque un air stressé. J'aurais pu laisser tout tomber et ouvrir pour l'embrasser mais non, je peux pas. Mais il va partir si je fais rien.
Mon esprit à fumé pendant une bonne minute jusqu'à ce que, je sais pas pourquoi, j'ai ouvert la porte.
Un grand sourire est apparu sur le visage de Camille et je crois aussi sur le mien. J'avais pas remarqué tout de suite mais il a un bouquet de fleurs à la main. Je l'ai regardé dans les yeux et il m'a dit, en tendant le fameux bouquet vers moi :

- C'est pour toi en fait... Pas la peine de me demander pourquoi il y en a des bleus et des roses c'est juste que le pakistanais qui me les as vendues, il s'appelait Cyril et...

Je l'ai pas laissé continuer sa phrase, j'ai attrapé ses joues et je l'ai embrassé, pourquoi j'ai fait ça ? J'en sais encore plus rien que quand j'ai ouvert la porte. Mais en tout cas j'adorais ça. Retrouver ce goût irrésistible m'a fait du bien en fait. J'ai fourré mes mains dans les cheveux bruns de Camille pendant que lui posait les siennes dans mon dos. J'aurais pu rester une éternité tellement j'adorais l'embrasser mais il a rompu ce baiser pour me souffler :

- S'il te plaît, j'ai pas envie de partir...
- Pour l'instant tu restes...
- J'aime pas ce "pour l'instant"
- Tais-toi...

J'ai juste déposé un léger baiser sur ses lèvres avant de m'écarter de lui et d'attraper ses fleurs. Il a sourit avant de rentrer avec moi dans mon appartement et il m'a demandé si il enlevait son manteau, dans une vie antérieure j'aurais dit non, mais là, j'avais tellement envie d'aller mieux que j'ai tiré un trait sur chacune des choses qui m'excluaient de ce monde. Je suis allé mettre les fleurs dans un pot pendant que lui enlevait son manteau et ses baskets.
Mais il est venu coller son bassin au mien, ce qui m'a fait sursauter. Le pot de fleurs a failli tomber au sol mais Camille l'a rattrapé pour le reposer devant moi alors que j'étais encore un peu choqué par ce qu'il m'a fait. Je me suis retourné et je lui ai dit :

- T'es pas possible.
- J'ai rien fait du tout.
- Franchement ?
- Bon ok... C'était pour déconner c'est bon.
- Donc c'est ça ton style de blagues ?
- Absolument pas, ça c'était un petit avant-goût...

C'est vraiment un psychopathe. Mais j'avoue que à ce moment-là, j'ai juste eu envie de le plaquer au mur et de l'embrasser sauvagement. C'est pas moi le meilleur d'entre nous deux franchement... J'ai juste eu un léger sourire en coin et il m'a soufflé :

- J'aurais le droit de t'en montrer plus ?
- J'attends que ça.
- Oh... Bah allons-y alors...

Il a déposé ses lèvres une première fois dans mon cou, puis une autre, puis encore une fois. Pendant que moi je souriais et je fermais les yeux, je profitais de lui. Et j'ai profité de tout ce qu'il m'a fait ensuite. Chacune des caresses qu'il m'offrait, chacun des baisers qu'il déposait sur moi, je profitais de tout.
Parce que, je l'aime, et je vais lui faire du mal. Où il y a des chances qu'il parte, qu'il m'oublie et que tout aille bien dans sa vie. Ça m'arrangerai qu'il ne me pleure jamais. J'ai absolument pas envie de le faire pleurer lui, plus que j'ai pas envie que ma famille me pleure.

Parce que merde, je t'aime Camille, et j'ai juste envie de ne pas te faire de mal.
Pas comme j'ai pu le faire aux autres.
Je t'aime...