Chapter 12

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Lorsque je me suis réveillé, j'ai senti la main de Camille posée sur mon torse, alors j'ai eu un léger sourire avant de jeter un coup d'œil à mon réveil, 4 heures. Donc j'ai refermé mes yeux et je me suis retourné pour me blottir contre lui. Sauf que je suis resté quinze minutes comme ça, donc j'ai abandonné et j'ai déposé un baiser sur la barbe rousse de mon brun avant de me lever. J'ai eu un horrible goût de doliprane dans la bouche, et je pèse mes mots, mais ça m'a fait quand même sourire. Parce que j'ai repensé quelques secondes à hier soir, à la façon dont Camille a veillé sur moi. Comme à chaque fois que je fais une crise, mais cette fois-ci, j'ai trouvé ça différent, mais tout aussi mignon de sa part.

Après m'être habillé sobrement, j'ai fait un tour dans notre salon, il faisait encore noir, parce qu'il faisait encore nuit. Mais je pense plus pour longtemps. Alors j'ai jeté un coup d'œil à l'extérieur, et si j'allais voir le lever de soleil, je l'ai encore jamais fait de ma vie, alors pourquoi pas. Donc j'ai attrapé une feuille et j'ai écrit où j'étais pour pas que Camille s'inquiète avant de prendre mon livre et de sortir pour aller voir ce lever de soleil. J'ai décidé d'aller sur le toit, parce que j'y allais souvent avant.

J'ai eu le temps de lire une dizaine de page avant de voir des premiers rayons de soleil apparaître au coin de l'immeuble, puis glisser doucement jusqu'à moi, me faisant plisser les yeux pour regarder le point d'arrivée de cette lumière dorée. J'ai laissé tomber et je me suis relevé pour me reculer et regarder entièrement le toit. C'était sobre. Gris, juste légèrement baigné par cette nouvelle lueur matinale. Alors j'ai eu un léger sourire et j'ai fermé les yeux.

Je dessinais beaucoup, quand j'étais adolescent et enfant, j'ai toujours adoré ça et les gens qui voyaient mes dessins aimaient ça, j'étais assez fier d'avoir un truc pour lequel on me félicitait. Parce que j'étais nul en sport, une bouse monumentale, encore aujourd'hui d'ailleurs. Mais malgré tout, j'ai arrêté à un moment, parce que je travaillais énormément pendant mes études, laissant mes lapins imaginaires et mes paysages en plans, j'adorais dessiner les lapins d'une façon qui sortait de l'ordinaire.

J'ai rouvert un peu les yeux, et j'ai vu des lignes apparaître au sol. Imaginaires, mais qui me donnaient un dessin concret. J'ai eu un fin sourire, en me demandant si j'allais oser. J'ai pesé le pour et le contre pendant une dizaine de minutes, avant de partir en courant m'acheter des craies dans une boutique du coin, passant par mon appartement pour prendre ma sacoche sans bruits, pour laisser du sommeil à mon brun qui en avait bien besoin.

Je suis remonté sur le toit et les lignes sont réapparues. Alors j'ai sourit et j'ai voulu me donner un style, alors j'ai ouvert ma chemise de bûcheron, qui est à Camille en plus, et je me suis mis à genoux avant de commencer mon travail avec un sourire indicimulable.

Je me suis relevé, un reste de craie bleue dans les mains et les genoux couverts de toutes les couleurs vives que j'ai pu utiliser. J'ai fermé les yeux et je me suis reculé de trois pas, pour voir tout en même temps, et je les ai rouvert. J'ai sourit en voyant le meilleur dessin que j'ai fait de ma vie. J'avais opté pour un paysage. Et j'étais heureux de ce résultat. J'ai voulu prendre un peu de hauteur, alors je suis monté sur le bloc de béton dans lequel est l'entrée et la sortie de ce dernier étage. Je me suis assis en tailleur avant de regarder le ciel. Il était entièrement d'une couleur jaune. Tout autour de moi était magnifique. Il manquait plus que mon Camille pour souligner la chose.

Sauf qu'il manque un lapin bien entendu, il me restait un peu de craie et après avoir une nouvelle fois pesé le pour et le contre, j'ai dessiné mes animaux bizarres. Sur son pelage, j'ai laissé un mot pour Camille, dans l'espoir qu'il arrive à le lire tant il est petit, je lui ai écrit "Je t'aime beau brun" Avant de regarder le résultat.

Je suis resté en pause une dizaine de minutes, alternant entre le soleil et mes dessins, jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Et que mon brun apparaisse dans l'entrée. J'ai sourit pendant qu'il regardait de partout. L'air étonné. Comme un gamin surexcité, comme moi. Il a finalement dit :

- C'est toi qui a fait ça ?
- Bien sûr. Qui a part moi pourrait monter sur le toit dès le matin pour faire ça ?
- Tu m'avais caché que t'étais un artiste.
- C'est pas de ma faute, je m'en souvenais plus je crois.
- Comment tu fais pour oublier ce genre de choses ?
- J'en sais rien du tout.

Il a éclaté de rire. Et moi j'ai sourit une nouvelle fois avant de m'approcher de lui et de le serrer contre moi. Il a mis ses bras autour de moi avant de me chuchoter à l'oreille :

- Ça te dirait un nouveau slow ?
- Ça dépend de si il se conclut par un baiser cette fois où pas.
- C'est la surprise, alors ?

Je me suis écarté de lui et il a eu un sourire en coin, comprenant sûrement mon intention. Il m'a tendu sa main avant de me demander :

- M'accorderiez-vous cette danse ?

J'ai posé ma main dans la sienne avant de dire :

- Bien sûr.

Il m'a attiré vers lui et on a fini enlacés de la même façon qu'hier. J'avais ma tête posée dans le creux de son cou, je respirais cette odeur indescriptible qui m'attire tant chez lui. Tandis que lui frottait mon dos de sa main. On est restés ce qui m'a paru deux minutes, mais ça devait en être dix, dix agréables minutes. Je me suis arrêté parce que j'ai senti des larmes dans mon cou. Alors j'ai relevé la tête, Camille a tourné la sienne.
Je me suis positionné devant sa joue et j'ai déposé un léger baiser sur sa barbe mouillée avant de retourner son visage face à moi pour me permettre de plonger mon regard dans le sien. J'ai essuyé doucement ses larmes avant de lui demander :

- Qu'est-ce qui va pas mon amour ?
- Rien...
- Camille, ça sert à rien de me dire ça, tu ne pleures pas pour rien toi.
- Je pleure pour toi...
- Pourquoi ?
- Tu vas tellement me manquer...

Je l'ai embrassé. Pour le consoler. Pour lui montrer que je l'aimais, et que malgré tout, j'allais essayer de persévérer et rester avec lui. Parce que j'ai eu envie de le répondre pendant ce baiser :"Moi aussi."

Je l'ai rompu après une dizaine de secondes, pour regarder à nouveau ses iris marrons. Et je lui ai soufflé :

- Je t'aime, et t'as pas fini de voir ma tronche normalement. Pas tout de suite. Alors arrête de penser à après et profite un peu de maintenant. Regarde autour de toi, il fait beau, il y a juste la température parfaite, il y a toi, et il y a moi. C'est tout ce dont tu as besoin de penser pour rester dans le maintenant. Alors arrête de pleurer s'il te plaît, ça me fait mal au cœur, et ça me cache tes magnifiques yeux.

Il a légèrement sourit et j'ai murmuré :

- Voilà, c'est parfait. Maintenant tu es devenu encore plus que la perfection. T'es devenu toi.
- C'est mignon.
- Tu es mignon. Tu es tout les adjectifs qui définissent une qualité du monde, tu m'inspires surtout. T'es devenu mon point de repère, t'es devenu la chose que j'aime le plus regarder au monde, t'es devenu aussi beau que le soleil, aussi magnifique qu'une étoile dans un ciel de nuit clair. Alors voilà pourquoi, je te jure de ne jamais t'oublier. Parce que je t'aime idiot...

J'ai pas réussi à me retenir de pleurer. Alors cette fois-ci, il m'a serré contre lui. J'ai niché ma tête contre sa poitrine et j'ai passé mes bras autour de son cou avant qu'il me murmure :

- Moi aussi je t'aime ma petite étoile.

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant