Chapter 16

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Ça fait deux jours que j'ai pas eu de crise, aujourd'hui, c'est la fin de nos vacances avec Camille, et j'aime pas ça... J'angoisse comme pas possible dans cette salle, comme si j'espérais que le temps s'arrête pour me laisser enfin respirer. J'angoisse parce que pour moi, la fin des vacances signifie la fin tout court. Parce que aujourd'hui, on est le 26 août, et j'ai peur du moment où on sera le 1er septembre.
Tout comme Camille je crois. Mais j'ai l'impression qu'il me cache ses vraies émotions en ce moment, qu'il laisse ses vraies pensées derrière lui quand il me parle. Et malgré le fait que je sois amoureux de lui comme pas possible, je déteste ce genre de choses. Je déteste qu'on me prenne pour un malade et qu'on change à cause de ça. Parce que Camille je l'aime quand il est normal.

- Ça va Bertrand ?

Je relève un peu la tête, tout le monde est là. Ils me regardent tous, je me suis mis au fond pour éviter ça mais j'ai pas réussi. Je réponds positivement à Camille avant qu'il m'adresse un petit sourire et reprenne ses explications sur l'émission de la rentrée. J'avais pas remarqué que cette réunion avait commencée tant j'étais occupé à me battre avec mon bras pour éviter qu'il tremble pour noter des brèves pensées. Je laisse tomber mon stylo à côté de mon cahier avant d'écouter enfin les paroles de Camille :

- Faudrait genre un faux mariage à la fin, Martial et moi par exemple, on pourrait faire ça sur des espèces d'estrades, voire scènes, et il y aura plusieurs groupes. Vous en pensez quoi tous ?

Il a eu des oui et des hochements de tête suite à cette déclaration, j'aurais peut-être dû écouter le début moi... J'ai levé la main, comme a l'école, pour proposer :

- Et si je foutais ce mariage en l'air ?
- Pourquoi pas, ça te dérange pas Martial ?
- Bien sûr que ça me dérange, c'est vrai que j'avais trop envie de me marier avec toi.

Il a eu des éclats de rire dans toute la salle pendant que j'enfonçais mon bonnet sur ma tête. C'est devenu un toc ça... Camille a finalement repris pour écrire au tableau mon idée avant de récapituler les choses. Il a demandé à tout le monde dans quel ordre on pouvait bien mettre tout ça quand son téléphone a sonné. Il a laissé sa place à Julien avant de sortir. Alors bien sûr, Julien s'en est fichu et à juste demandé :

- Mais ils sont ensemble ou quoi Camille et Bertrand ?

C'est vrai qu'il était pas là à la fête, j'ai soupiré avant de dire :

- Ouais, on est ensemble.
- Donc il est gay ?
- Non, je suis une meuf en fait.

Tout le monde a rit suite à cette phrase, j'ai tapé dans la main de Valérie avant que Julien reprenne :

- Pourquoi j'ai l'impression d'être le seul à ne pas être au courant de ça ?
- Parce que t'es pas venu à la fête de Martial. On a fait un magnifique slow là-bas.
- J'ai loupé autre chose ou pas pendant cette soirée ?
- Ouais, y'a Martial qui a roulé une pelle à Delormeau.

C'est le premier truc qui m'est passé par l'esprit et j'ai fait rire tout le monde une nouvelle fois, alors que Julien était très premier degré. Alors je me suis levé de cette chaise et j'ai été lui prendre le veleda des mains avant de lui chuchoter que je déconnais et qu'il pouvait retourner à sa place. Donc je me suis retrouvé à diriger cette réunion. Mais Martial a levé la main, j'ai cru que c'était par rapport au boulot alors je l'ai interrogé, et il m'a demandé :

- Pourquoi tu portes un bonnet en été ?
- J'ai eu une erreur capillaire cet été. Et ça cache en me donnant un style jeune.
- Mais t'as pas besoin d'être avec un style de jeune, t'es déjà jeune.
- Merci Valérie, même si c'est maladroit c'est sympa.
- Je voulais juste te demander de l'enlever.

J'ai fait une grimace à Valérie pendant que tout le monde scandait "Enlève-le !" Et comme je n'ai pas l'autorité de Camille sur ses gens, j'ai finalement enlevé mon bonnet. Et ils ont tous dit en même temps :"C'est une vraie erreur capillaire ça..." Puis un nouveau, ou j'ai pas son nom c'est tout, m'a demandé :

- Camille t'a laissé faire ça ?
- Très longue histoire. Donc, les danseurs on vous met 1ers ou 4ème ?

Oui, j'essaye de maîtriser cette réunion, et c'est dur. J'ai remis mon bonnet et j'ai réussi à terminer le classement des séquences, et comme je savais plus quoi faire, j'ai commencé à chercher d'autres idées. On était en pleine réponse de Valérie lorsque Camille est rentré et m'a attrapé le bras avant de sortir. Il a fermé la porte avant d'exploser en larmes devant moi. Qu'est-ce qui c'était passé ? Je l'ai serré contre moi le temps qu'il se calme un peu. Je lui ai murmuré à l'oreille que tout allait bien et que c'est bon.

Je suis resté cinq minutes dehors et j'ai eu le temps d'entendre trois éclats de voix venus de l'intérieur de la salle, je soupçonne qu'ils sont en train de faire une bataille de boule de papier, mais pas sûr. Je m'occupe surtout du Camille en pleurs dans mes bras, il a sa tête posée dans le creux de mon cou et les bras me serrant contre lui, je le laisse et frotte doucement son dos pour qu'il se calme. Puis il a arrêté de pleurer, à redressé son visage avant de reprendre sa respiration pendant que moi j'essuyais ses larmes en lui adressant un sourire rassurant. Il m'a finalement dit :

- Je sais pas ce qu'il m'a pris. Je crois que j'ai craqué.
- C'est rien. On reste encore un peu ici ou on va dans la salle finir cette réunion ?
- On peut y retourner je pense. Merci mon étoile.
- J'ai bien aimé ce câlin. Donc t'excuse pas.

Il a eu léger rire avant de j'attrape doucement son cou et que je l'embrasse, malgré le fait qu'il y ai du monde autour. Il l'a rompu pour me chuchoter un léger :

- Je t'aime.

Avant qu'on retourne dans la salle. Et comme j'avais pas envie de me rendormir au fond, j'ai présidé cette réunion avec Camille qui a immédiatement repris le contrôle de tout le monde. Et ils faisaient vraiment une bataille de boule de papiers.

On a eu le temps de tout finir en une journée et de donner ça au producteur, c'était lui le nouveau en fait, avant que tout le monde parte dans son coin pour répéter ce qu'ils ont à faire. Le moins dur, je pense, c'est le truc où je suis franchement, mais j'ai peur de faire une crise en direct, ça sera dur de m'enfuir si ça arrive.

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant