Chapter 19

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Je me suis retrouvé sur le balcon à attendre le retour de mon brun en regardant les lumières de la ville, mon appartement était au dernier étage alors je voyais chacun des phares de voiture, des lumières d'appartement, des réverbères allumés. Tout ça était entouré du noir de la nuit. Le ciel était dégagé et laissait apparaître de rares étoiles. Donc je souriais en sentant une brise sur mon visage. Je nommais ces dernières fois. Une par une, un verre de vin à la main, parce que je me suis juré d'en boire une fois dans ma vie, donc c'est la première/dernière fois.

Derrière moi, la télé crache la fin de l'émission de Camille. Le volume est très bas, c'est juste pour savoir quand il va rentrer, je jète un regard à la télé, mon brun est habillé de son plus beau costard cravate, il est absolument craquant. J'ai sourit avant de retourner à ma contemplation de l'extérieur.

Je me sens apaisé, je sais pas pourquoi. J'ai l'impression d'être bien, calme, presque joyeux, est-ce que la fin rend les gens comme ça ? Je crois, parce que sinon, je serais encore en train de pleurer et de m'apitoyer sur mon sort. Ou alors est-ce que je préfère profiter de tout ça avant que ça disparaisse loin de moi ? Je n'en sais rien. En tout cas je vis ce qui peut s'apparenter à mes dernières heures.

J'ai entendu la porte s'ouvrir, et Camille apparaître enfin dans mon champ de vision. Il porte son costume, le même que pendant l'émission, et il a un air surpris de me voir à cet endroit je pense. Mais il enlève sa veste et ses baskets avant de venir me serrer doucement contre lui. Mon dos posé contre son torse, j'ai fermé les yeux et j'ai posé ma tête contre sa joue, respirant son parfum. Pendant que lui ne faisait que regarder la même chose que moi antérieurement. Puis j'ai brisé notre silence pour lui dire :

- Je t'aime beau brun.
- Moi aussi je t'aime. Tu regardais quoi ?
- Rien, mais là c'est toi que je regarde.
- Je sais. Ça a l'air d'aller mieux aujourd'hui ?
- Je pète la forme putain !
- A ce point ?
- Totalement. Et si je peux me permettre, t'es super sexy ce soir.

Il a eu un léger rire avant de déposer un léger baiser dans mon cou, puis continuer :

- T'es pas mal non plus à ce niveau là.
- Je suis pas au tien non plus, un tee-shirt et un jean ça rivalise pas avec une chemise et une cravate.
- T'es vraiment en pleine forme toi, ça fait plaisir.
- Tu sais pas à quel point c'est génial de pouvoir enfin bouger normalement.
- Bah non.

Je me suis retourné pour être face à lui, il avait un fin sourire et ses yeux brillaient avec les lumières de l'extérieur. J'ai continué dans ma lancée :

- Et c'est putain de jouissif de boire du vin en regardant ce qu'il se passe dehors.

Il a rit, ce qui était mon but, avant de dire :

- T'as fumé ou quoi ?
- Non, je fais juste n'importe quoi.
- Tu veux te faire pardonner de pas m'avoir acheté de cadeau pour demain c'est ça ?
- Qu'est-ce qui te dit que je t'en ai pas acheté ?
- J'ai cherché...
- Et c'est moi le gamin dans notre couple ? Et de toute manière, demain est un autre jour, pour l'instant je pense à aujourd'hui !

Surtout que je vais sûrement pas avoir de demain... Faudra que je dise où est son cadeau à Camille si il l'a pas trouvé tout seul. Mon brun a éclaté de rire avant de prendre mon verre de vin, d'en boire une gorgée, faire une légère grimace et le déposer sur la table derrière lui. Je l'ai regardé faire en m'appuyant sur la barrière derrière moi, en me mordant la lèvre pour lui. Il a déposé ses mains de chaque côté et m'a regardé dans les yeux avant de dire :

- Tu sais que le vin c'est dégeulasse ?
- C'est pour faire auteur hipster quoi... Mais sinon je suis d'accord.
- Vas-y, cache que tu kiffes boire du vin en fait.

On a rit tout les deux, alors j'ai marqué son magnifique rire au plus profond de ma mémoire, et ensuite j'ai approché tout près mon visage du sien avant de dire :

- C'est fou à quel point tes yeux brillent.
- Vraiment ?
- A ton avis, est-ce que malgré le fait qu'on connaisse l'intégralité des chansons Disney, on est des adultes responsables ?
- Ça dépend de la situation, mais là je dirais oui.
- Donc tu penses, qu'on a le droit de faire des bêtises d'adulte ?
- Monsieur est provocateur dit-donc.
- Le pire c'est que je sais...

Je l'ai embrassé du bout des lèvres, sans qu'il bouge, alors j'ai passé mes mains dans son cou pour lui enlever sa cravate, un fin sourire aux lèvres.

- Donc t'es vraiment en train de me désirer ?
- Absolument, j'ai bien le droit de désirer une personne dont je suis amoureux non ?
- Ça dépend de l'usage que tu fais de cette personne ensuite.
- Pour l'instant c'est pour toi cette réponse.
- T'es tellement irrésistible quand tu me parles comme ça...

J'ai eu un léger sourire en coin avant de replacer mon visage proche du sien, sentant son souffle s'abattre sur mes lèvres, pour lui dire, avec la voix la plus provocante que je pouvais :

- Fais-moi l'Amour Camille...

J'ai ensuite vu une légère étincelle passer dans son regard, je crois que je l'ai assez chauffé pour l'instant. Alors je l'ai embrassé. Tout en fourrant mes mains dans ses cheveux doux et attirants, ils ont l'air tellement fait pour que j'y mette les mains d'ailleurs. Camille a littéralement laissé tomber ce qu'il comptait faire parce que ses lèvres sont passées des miennes a mon cou. J'aurais eu ce que je voulais de ce brun, une dernière nuit d'amour.


On était tout les deux, en train de jouer à Action ou Vérité, blottis l'un contre l'autre en dessous de notre couette, nos mains trop occupées à caresser le visage de l'autre pour faire autre chose. Je jouais avec ses cheveux tout en jouant à son jeu. Tandis que lui a descendu ses mains de mes joues pour laisser ses doigts glisser sur mon torse, suite à son action. J'ai frissonné en profitant de ce contact agréable. Comme si seule sa peau pouvait me donner ces bouffées de chaleur. Il a continué le jeu, tout en caressant mon torse malgré les bleus encore apparents dessus.
Puis il s'est arrêté quelques secondes pour attraper son téléphone, et avoir un léger sourire en coin. Je l'ai devancé en disant :

- Il est minuit ?
- Non, 23 heures, mais c'est bien pour que mon anniversaire commence non ?
- On en reparle le 18 beau brun.
- C'est pas cool...

Il a serré ses bras contre sa poitrine avant de faire la tête, j'aime tellement quand il fait ça, c'est trop mignon. Je l'ai regardé quelques secondes jusqu'à ce que j'ai mal à la tête, et que j'ai une légère goutte de sang qui coule de mon nez, alors j'ai dit à mon brun boudeur :

- T'es tellement mignon quand tu boudes, putain, je saigne du nez...

Camille a rit avant d'enlever le léger filet de sang qui coulait déjà sur ma lèvre supérieure, je l'ai embrassé avant de le laisser seul, quelques minutes pour que j'aille "soigner" ça. J'ai juste enfilé mon caleçon avant de retourner dans la salle malgré les légères plaintes de Camille qui disait qu'il avait peur tout seul dans un si grand lit.

J'ai attrapé un mouchoir et j'ai eu un choc d'un coup. Comme si on venait de me cogner la tête. Alors je me suis appuyé sur la table et j'ai cherché à tâtons un médicament. J'avais un truc à faire avant de partir. J'ai chopé de l'aspirine et je l'ai avalé sans eau, c'est déconseillé franchement. Ma tête a arrêté de tourner et je me suis assis sur le siège devant l'ordinateur. Comme mes mains tremblaient lorsque j'écrivais, je devais faire une lettre pour Camille pas dans les règles de l'art. J'ai donc ouvert une nouvelle note et j'ai commencé à écrire, j'ai écrit pour toi mon amour...

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant