Chapter 5

88 7 0
                                    

J'ai entendu la porte d'entrée claquer, alors j'ai paniqué.
Camille avait pas le droit de me laisser tout seul, il me l'avait juré. Mais j'ai quand même hurlé son nom, malgré ma voix enrouée, et j'ai eu aucune réponse. Il n'y avait plus aucun bruit dans mon appartement, mis à part celui de ma respiration qui s'accélérait à cause de la peur qui prenait petit à petit possession de moi. Des larmes coulaient doucement de mes yeux, j'étais pitoyable. Mais je me suis relevé et j'ai marché à tâtons vers le couloir.
Je me suis pris aucun meuble mais ma vue est tellement brouillée que je dois marcher un peu plus pour pouvoir retrouver Camille.
J'ai hurlé une nouvelle fois son nom, rien. Alors, soit il m'ignore, soit il est parti. Je suis tombé à genoux au sol et j'ai pris ma tête dans mes mains pour pleurer. Parce que j'avais pris l'option deux à cause de la porte.

Mais je me suis quand même relevé parce que la nausée est revenue. Et en plus de toutes les douleurs physiques que je ressentaient, il y avait aussi celle de Camille, mon cœur qui brûlait.
Voilà, je lui avais demandé maintes et maintes fois de partir et il avait choisi le moment où j'allais le moins bien. A cet instant précis, je voulais mourir. J'en pouvais plus et je voulais mourir comme une merde. Je voulais que mon cœur s'arrête à force de devoir supporter toutes ses douleurs et cette peine. Mais non, je suis resté une dizaine de minutes à me lamenter et à pleurer. Obnubilé par le silence pesant de mon appartement.

Mais je me suis senti soulevé du sol, alors j'ai arrêté de pleurer et j'ai regardé au dessus de moi. J'ai une nouvelle fois distingué les cheveux noirs de Camille, alors j'ai sourit et je me suis accroché à son cou. Il m'a chuchoté à l'oreille :

- Il va falloir qu'on aille aux urgences d'accord ?
- Je t'aime...
- Moi aussi. On va aller dehors, alors il va falloir que tu marches un peu.
- Ok...

J'ai pas eu la force de dire plus. Mais mes pieds ont touchés le sol et je suis quand même resté accroché à Camille. Il avait passé un bras autour de ma taille et me faisait marcher dans la bonne direction. Je devais avoir l'air d'être un mongolien quand il me disait de tourner à droite et que j'y arrivais pas.
Enfin bref, je me suis finalement retrouvé dans sa voiture a rien pouvoir dire et à juste regarder ses cheveux pour me rassurer. Parce que j'y voyais toujours aussi rien.

~PDV Camille~

Bertrand est plus avec moi, on est en train de lui faire passer des tests. Et moi je suis inquiet en salle d'attente. Parce que j'ai dû aider Bertrand a marcher jusqu'à la salle de test et les médecins avaient l'air surpris de me voir avec lui. Peut-être qu'il faisait tout ça tout seul d'habitude. C'est horrible à imaginer.
J'ai l'impression qu'il pleurait à cause de moi chez lui, mais pas sûr. En même temps, j'aurais dû lui dire que j'allais à la pharmacie lui prendre des médicaments parce que je trouvais pas les siens.

Je me suis finalement retrouvé à faire les plus faux des sourires parce que des enfants me demandaient des photos, c'est là où je me dis que je devrais un peu censurer Martial, enfin passons. Un médecin est finalement arrivé à ma rencontre et il m'a dit :

- Vous êtes son ami ?
- Son petit-copain.

Il a eu l'air déçu de cette réponse. Mais il a quand même dit :

- Je m'attendais pas à avoir à dire ça devant vous mais... Il va mourir, et c'est plus proche que ce qu'on a cru.
- Quand ?
- En septembre.

C'est normal ces piques que je me prends dans le cœur ? C'est normal que j'ai envie de pleurer ? Je crois. Parce que ça me fait trois mois avec lui, avec lui que j'aime. J'espérais beaucoup plus, à un moment, j'espérais ne jamais le quitter et qu'il me racontait n'importe quoi, mais non.

- Ça ira ?
- Il va avoir d'autres crises comme ça ?
- Oui, mais peu.
- C'est à dire combien ?
- Une dizaine.
- D'accord, est-ce qu'il voit maintenant ?
- Oui. Vous pouvez venir avec moi ?
- D'accord.

J'ai suivi ce médecin, inquiet, pourquoi il m'avait demandé de venir ? On est arrivés devant la même salle que tout à l'heure, il a ouvert la porte et j'ai vu Bertrand endormi. Ok, j'ai eu une bouffée d'oxygène d'un coup. Je me suis approché du lit et j'ai attrapé le fauteuil à côté pour m'asseoir dessus. J'ai doucement pris sa main et il a eu un sourire dans son sommeil, ce qui m'a fait en avoir un aussi. J'ai jeté un coup d'œil à la porte, les médecins étaient partis. J'étais seul avec Bertrand. J'ai retourné mon regard vers lui, il était tellement mignon, il lui manquait que la peluche pour que ça soit le gamin parfait.
Je pensais à ses crises, une dizaine, si jamais j'étais pas là, qu'est-ce qu'il ferait ? Alors j'ai réfléchit en caressant sa main avec le pouce.

~PDV Bertrand~

J'ai dormi combien de temps ? J'en sais strictement rien mais je sens la main de Camille entourer la mienne, alors j'ouvre les yeux et je vois son magnifique visage. Entièrement. Alors j'ai sourit et je l'ai contemplé pendant quelques secondes, jusqu'à ce qu'il me dise, de sa voix envoûtante :

- Comment tu vas ?
- Génialement bien quand tu es là.

Il a eu un petit rire trop mignon avant de me dire :

- J'ai eu une idée... Enfin, j'ai croisé le médecin et il m'a dit que tu aurais d'autres crises comme ça...

J'ai perdu mon sourire, mais j'ai gagné une légère caresse sur la joue de mon brun. Il a continué :

- Et je me demandais si c'était pas plus simple que je vienne habiter un peu chez toi...

Il avait les joues légèrement rouges et un petit sourire en coin, il est craquant quand il est gêné, j'ai regagné mon sourire et je lui ai dis :

- Ça doit être illégal d'être aussi mignon.

Il a relevé la tête et j'ai dit :

- Tu crois franchement que je vais refuser la présence du brun le plus craquant de cette planète chez moi ?

Il a rit avant de me dire :

- Comment tu fais pour mettre un compliment dans chacune de tes phrases ? Je suis gêné maintenant...
- C'était le but, parce que t'es irrésistible quand t'es gêné.

J'adore le faire chier. C'est ma nouvelle passion. J'ai attendu un peu avant de recommencer, qu'il relève la tête, et cette fois-ci, il m'a renvoyé le truc. Donc pendant que moi j'étais gêné, il a dit :

- Bah dès ce soir j'habiterais chez toi et je te jure que je suis pas trop encombrant.
- De toute manière, si tu l'étais, je ne te l'aurais jamais dit.

Il a sourit et je me suis relevé du lit. Mais j'ai eu la tête qui tourne. Alors j'ai fixé quelque chose, Camille, en attendant que ça passe. Ce qui l'a une nouvelle fois fait rougir. Donc j'ai rit avant de l'embrasser avec le plus de passion que je pouvais. Parce que j'aime tellement ce brun que je crois que ça m'est jamais arrivé d'aimer autant avant.

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant