Chapter 8

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Malgré ma pittoresque intervention dans l'émission de Camille, il m'a dit qu'il fallait que je revienne. Il m'a tanné pendant toute une nuit et je résiste jamais à son sourire et à son regard, donc j'ai finalement accepté.

Je me suis retrouvé autour de la table, avec Valérie une nouvelle fois à côté de moi, elle m'a demandé ce qu'il s'était passé et moi je lui ai répondu que j'avais été largué par texto, et que c'était horrible. Camille lui a repris ma thèse pour expliquer son absence, disant que j'étais beaucoup trop mal après cette rupture pour espérer rentrer seul chez moi, donc il m'avait accompagné. Ils ont tous gobé.
Jusqu'à à la chronique de Martial, Le Poste De Surveillance, ça claque franchement. Il est parti se mettre à côté de Camille et après s'être disputé avec lui, il a commencé sa chronique, normalement m'a t'on dit après, non parce qu'il avait eu le temps en trois images de vanner les nains, les aveugles, Cristina Cordula, Camille, les chrétiens, et les joueurs de foot. Il aurait pu avoir une standing ovation, si ça ne tenait qu'à moi. Puis il est arrivé à la dernière image, et il l'a lancée comme ça :

- Comme vous savez, à la télé il y a toujours des pistons, et bah il y en a aussi dans notre émission.
- De quoi tu parles ? Le seul qui a été mis ici grâce à de l'influence extérieure c'est toi.
- Bah alors il y en a un deuxième si on me compte moi.

Martial s'est théâtralement retourné vers Camille avant de dire :

- Depuis combien de temps tu me trompes ?
- Je t'ai trompé une fois et encore on était séparés...
- Bah faut croire qu'il me ment le Combal. Parce que regardez ça.

Une image s'est affichée derrière, c'était Camille qui me portait avec les yeux rivés sur moi. Martial a laissé quelques secondes avant de dire :

- Tu me trompes avec lui ?!
- Ouais ! C'est parce que j'en avais marre que tu rentres à deux heures tout les soirs de tes "réunions" c'est parce que j'en avais marre que tu ailles toujours voir Benoît Dubois !
- Comment t'as su ça ?
- Je connais Matthieu Delormeau. Et il m'a tout raconté. Alors ce soir tu peux dire adieu à nos câlins et nos baisers.

Camille a bougé de sa table pour venir à côté de moi et dire :

- Parce que je suis avec Bertrand maintenant.

J'ai rien dit. Martial a eu l'air outré avant de dire :

- Donc en fait tu nous as tous menti ! La rupture c'était du faux !

La belle merde dans laquelle il nous a mis... Camille est retourné à sa place avant de virer Martial et de dire :

- Tout ce qui se passe lors de cette chronique est faux, je tiens à le rappeler. Parce qu'il y a des enfants dans la rue qui m'arrêtent pour me demander si je suis avec Martial dans la vraie vie ou pas.
- Et tu leur réponds quoi ?
- Que je suis avec Jeff Panacloc.

Tout le public, les chroniqueurs et moi-même avons éclaté de rire. Camille paraissait heureux de sa blague et il a attendu que les gens se calment pour reprendre le fil de l'émission. C'était, je crois, le meilleur passage de cette émission franchement.

A la fin, tout le monde est reparti en loges et j'ai eu les louanges de Valérie pour avoir survécu à une émission entière. Je me suis laissé tombé dans le canapé rouge à côté d'elle et j'ai écouté le Debrief de Camille. Enfin, je regardais son magnifique cul moulé dans son jean. J'ai le droit c'est mon copain.
Lorsque ça a été fini, on est tous partis se changer et se faire démaquiller et moi j'envoyais des messages à Camille pour savoir ce qu'on faisait ce soir, parce qu'on est vendredi, et qu'il bosse pas demain ! On est finalement arrivés au même résultat que la semaine dernière. Pizza devant un bon film. Qui ne passait pas à la télé cette fois, c'était un DVD.

Allongé sur les jambes de Camille, il me caressait doucement les cheveux pendant que moi je me baladais sur Twitter. Il y a eu beaucoup, mais alors beaucoup, de retours positifs sur mon intervention, si bien que j'étais en TT France, je peux mourir tranquille après ça. Je déconne bien sûr. Mais je lisais surtout les négatifs, c'est à dire 8% environ. C'était surtout sur le fait que j'ai pas assez intervenu et que j'aurais dû réagir pendant la chronique de Martial, donc ça passe.

Le film s'est fini, et la pizza aussi au même moment, mais j'ai pas bougé des jambes de Camille pour autant, j'aimais trop voir son visage, voir ses yeux me scruter, voir sa barbe rousse bien taillée et son léger sourire en coin. Moi aussi j'ai passé la main dans ses cheveux et je l'ai regardé dans les yeux, me plongeant dans son regard marron pour la énième fois. Je me suis un peu redressé sans le lâcher des yeux et après un "Je t'aime..." Je l'ai embrassé. Tendrement. Doucement. Ce baiser était juste fait pour profiter du goût salé de ses lèvres.
Mais mon téléphone a sonné à côté de moi, alors j'ai rompu notre baiser et j'y ai jeté un regard. Et voyant le nom de mon employeur, j'ai eu peur. Alors je me suis excusé auprès de Camille et j'ai décroché, la tête posée sur sa poitrine et sa main dans mes cheveux.

- Mr Chameroy ?
- Oui, il y a un problème monsieur ?
- C'est bien vous qui êtes passé sur une chaîne concurrente à la notre ?

Je bosse pour Le Grand Journal, sur Canal+

- Oui.
- Bah vous êtes viré.
- Vous avez pas le droit... Ça fait deux ans que j'assure parfaitement mon travail.
- J'ai tout les droits, comme vous dire que ça ne sert plus à rien d'attendre de recevoir les livres dont nous attendons un résumé. Au revoir.

Il a raccroché et j'ai soupiré avant de reposer mon téléphone à côté de moi et de profiter de la main de Camille qui se baladait encore dans mes cheveux. Il m'a dit :

- Qui c'était ?
- Mon ancien boss...
- Et c'était pour quoi ?
- Pour me virer...
- Pourquoi il a fait ça ?
- Parce que je suis passé dans ton émission... Je bossais à Canal...

Il n'a rien dit de plus mais a continué à se balader dans mes cheveux. Moi j'ai fermé les yeux et j'ai rien dit non plus. On est restés dans ce silence pendant deux bonnes minutes, très agréables minutes, avant qu'il me demande :

- Ça te dirait que je sois ton patron ?
- Comment ça ?
- Que tu travailles à TPMP, t'as eu plein de bonnes appréciations alors je peux te proposer ça.
- Mais bien sûr que j'accepte de bosser pour toi mon Camille.

Sa main à quitté mes cheveux pour caresser ma joue, et il m'a soufflé à l'oreille :

- T'es trop mignon tu sais ?
- Je m'en rends compte quand tu me le dis mon Camille...
- C'est vrai ?
- Absolument, et toi t'es craquant avec ton costard cravate.

Il m'a embrassé la joue avant de me souffler à l'oreille :

- A ton avis, c'est possible de faire une crise cardiaque parce qu'on a vu un truc qui surpasse le stade de mignon ?
- Je pense que oui. Il faut que tu arrêtes les compliments, je vais être gêné à force.
- D'accord.
- C'est surtout parce que ça peut mal partir.
- Qu'est-ce que tu entends par "mal partir" ?

J'ai redressé légèrement ma tête et j'ai déposé des légers baisers dans son cou, il a eu un fin soupir et je lui ai dit :

- Ça te dirait que ça parte mal ?
- Ouais.
- Bah alors on va mal partir...

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant