Chapter 3

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J'avais fini dans les bras de Camille, la tête posée sur sa poitrine à écouter les battements trop rapides de son cœur. Lui caressait doucement mon dos avec le pouce. Sa voix à doucement rompu le silence qui régnait dans ma chambre.

- Est-ce que tu peux m'en dire plus sur toi ?
- D'accord... Alors j'ai 27 ans, mon nom c'est Bertrand Chameroy. Ça fait trois mois que je reste enfermé chez moi parce que j'ai appris que j'ai une maladie qui est encore inconnue. Mais le seul problème, c'est qu'elle est mortelle. Je suis une souris aux mains de médecins incompétents.

Il a caressé ma joue avec le pousse, j'ai relevé la tête et j'ai vu son visage. Il avait un petit sourire, triste, et des larmes aux coins des yeux. Si j'avais écouté mon esprit je l'aurais foutu à la porte pour ça. Mais je me suis juste redressé un peu pour le serrer contre moi. Il m'a chuchoté à l'oreille :

- Je suis désolé...
- Pourquoi ?
- Parce que je pleure alors que toi, t'es courageux...

J'ai arrêté mon câlin et j'ai pris doucement son menton entre mes doigts avant de lui dire :

- Je suis loin d'être courageux. Parce que moi j'ai passé deux mois à pleurer. Parce que je me suis enfermé chez moi. Parce qu'un jour, je suis sorti et je t'ai vu. Alors que j'aurais jamais dû.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que je t'aime putain... Alors que je devrais pas...
- Pourquoi tu devrais t'arrêter d'aimer ? Tu devrais sortir faire un tour, dire bonjour à la vie. Profiter de ça pour avoir les avantages mourant.

J'ai rit. Et lui a continué de sa voix douce :

- Parce que tu mérites pas toi de rester enfermé ici à attendre ta fin. Parce que toi, t'es le genre de personnes qui font sourire tout le monde, rien qu'avec ton visage. Je sais que je te connais sûrement pas encore assez pour dire ce genre de phrase mais, toi, tu es fait pour être aimé. T'es pas fait pour être triste.
- Mais je vais rendre les gens tristes.
- Mais tu vas donner une image intemporelle à ces gens, tu vas leur montrer que t'es quelqu'un de joyeux et de courageux en prime.
- Mais je vais te rendre triste.

Il a baissé les yeux, puis, il m'a dit, dans un murmure, presque un souffle :

- Mais je vais te rendre heureux. Et c'est le plus important. Parce que...

Il a relevé sa tête pour plonger une nouvelle fois son regard dans le mien. Puis il a continué :

- Parce que pour moi, rendre les gens que j'aime heureux c'est le plus important. Parce que rendre ce monde heureux est le plus important.
- Quel monde ?
- Ton monde de petit dépressif au bord du gouffre. Je vais faire devenir ça, ton monde d'homme amoureux et heureux. Parce que, je t'aime toi aussi.

Je l'ai regardé quelques secondes dans les yeux, plongé dans l'intensité de ses magnifiques iris noires, avant de l'embrasser tendrement. C'était doux et passionné. Presque comme une promesse. Comme si il me promettait de faire tout ce qu'il a dit. Alors j'ai sourit contre ses lèvres. Avant de rompre notre baiser et lui dire :

- Merci Camille.
- De rien.

Il est tellement mignon, un léger sourire retrousse doucement ses lèvres rosées et ses yeux sont légèrement brillants à cause de ses larmes. Il pose doucement ses mains sur mes hanches, je viens de me rendre compte que je suis assis sur son bassin, et il me dit :

- Ça te dit qu'on recommence un peu ?
- Pourquoi un peu ?
- Malade.
- Je sais...

Camille dort dans ma chambre, je l'ai laissé parce que moi j'étais loin d'être fatigué. Donc je me balade dans les pièces de mon appartement en aérant certaines. Mais j'ai rapidement fini et j'arrive pas à me trouver une idée pour m'endormir. Alors finalement, je suis retourné dans mon salon pour regarder la télé. Et j'ai failli faire un arrêt cardiaque sur l'instant.
Camille est animateur télé ?! En tout cas je vois que lui en train d'animer son jeu comme un chef d'orchestre maîtrise ses choristes ou musiciens. Waw, quelle image, c'est la meilleure métaphore que j'ai pu imaginer depuis le début de ma vie. Enfin bref, je sais pas pourquoi j'ai eu mal au cœur en le voyant. Peut-être parce que lui a réussi et pas moi ? Mais j'ai eu mal.
J'ai finalement décidé de regarder l'émission de mon Camille parce qu'après tout, je l'aime, alors que je sois jaloux ne sert à rien. Donc, j'ai attrapé ma peluche et je me suis assis sur mon canapé avant de me laisser bercer par la voix mélodieuse du brun qui dort encore dans ma chambre.

Je me suis réveillé dans mon lit, si c'est pas l'œuvre du Camille qui est chez moi je sais pas ce que c'est. Alors j'ai repris mes esprits avant de me frotter les yeux et de me lever pour aller le voir.
Il était dans la salle, assis sur le canapé, en train de regarder la télé, une pomme à la main. J'ai sourit avant de lui dire :

- Salut.
- Vas-y moques-toi de moi, je sais, faire de la télé c'est n'importe quoi et...

Pendant sa phrase, je me suis approché de lui et j'ai déposé mon doigt sur sa bouche. Il s'est tu et m'a regardé avec un petit sourire en coin. Je l'ai regardé lui aussi avant de lui dire :

- Pourquoi je me moquerais de toi beau brun ?
- Y'a des gens qui se moquent de moi de temps en temps.
- Bah pas moi. Parce que tu as été ma berceuse.
- Mon émission t'ennuie à ce point ?

J'ai rit parce que son ton faussement outré était hilarant. Lorsque j'ai repris mon souffle, je lui ai dit :

- Non, c'est juste que ta voix est apaisante.
- T'es mignon.

J'ai fait mine de m'endormir et de tomber sur lui pour rigoler. Il m'a rattrapé et m'a dit :

- C'était juste, fait attention la prochaine fois.
- Tu penses déjà à quand je vais recommencer ?
- Tu prends tout de travers ?
- Je t'avoue que j'aimerais bien prendre autre chose de travers...

Il a eu le rire le plus gêné que j'ai pu entendre de ma vie. Il a caché ses yeux avec sa main et à détourné sa tête. Ce qui m'a fait sourire. J'ai caressé doucement sa barbe rousse en attendant qu'il se calme. Lorsqu'il a enfin repris son sérieux, il m'a regardé dans les yeux avant de dire :

- C'est n'importe quoi ce que tu viens de dire. C'est encore pire que tout ce que j'ai pu entendre sortir de la bouche de mon chroniqueur...
- C'est quoi son nom ?
- Martial, je l'ai repêché d'NRJ12. Enfin bref, j'aime pas trop parler boulot...
- Ok, j'insiste pas, mais je peux avoir un câlin ?
- Si tu veux.

Je me suis redressé et j'ai collé mon dos à son torse avant qu'il passe ses bras autour de moi et qu'il pose sa tête sur mon épaule. J'ai sourit avant de lui dire :

- Je te déteste...
- Pourquoi ?
- Parce que tu m'aimes...

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant