Chapter 7

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Je sautais de partout chez moi en attendant Camille, on était Mardi 21 Juin. C'était le jour où j'allais faire de la télévision pour la première fois de ma vie, grâce à un con affreusement sexy et obstiné. À croire qu'il voulait absolument me rendre heureux. Rien que sa présence me rendais déjà heureux, mais là... C'est le niveau supérieur.

J'ai senti des bras s'enrouler autour de ma poitrine et la douce voix de Camille me dire à l'oreille :

- T'es prêt ?
- Bien sûr.
- On y va alors Aladdin.
- Je crois que je commence à apprécier ce surnom.
- C'est bien alors je vais continuer à l'utiliser.

J'ai sourit avant de me retourner et l'embrasser tendrement. Il l'a rompu en me disant qu'il fallait vraiment qu'on y aille et après un "Je t'aime." Je me suis retrouvé à rouler jusqu'aux studios de D8 avec le meilleur petit-copain de la planète.

Après m'être fait maquiller, avoir rencontré toute l'équipe et serré beaucoup de mains, mais alors vraiment beaucoup de mains, je me suis retrouvé en loges à écouter Camille nous dire ce qu'il fallait pas faire pour augmenter le niveau de l'émission. Il est super craquant dans son costume putain. Il a surtout réprimandé Martial, j'ai enfin un visage sur ce nom, pour avoir osé faire une blague sur les juifs hier. C'est quoi cette émission de malade ?! Mais j'ai quand même tapé dans son poing après avoir fait moi même une blague sur Hitler. Tout n'est pas tout rose dans ma tête.
L'équipe de l'émission d'avant est venue nous dire qu'on devait rentrer en plateau et c'est là que j'ai commencé à stresser. Mais une femme du nom de Valérie m'a un peu rassuré et, coup de chance ou vision de mon Camille, on était à côté autour de la table. Qui d'ailleurs est très bizarre.

La première pub est arrivée très vite, à ma grande surprise. J'ai commencé à discuter un peu avec ma voisine de table qui m'a légèrement expliqué le déroulement de l'émission et surtout un truc qui m'a rendu jaloux, il y avait un jeu pendant l'émission, entre Martial et mon Camille, ils sont ex, puis il reprennent, puis ils sont ex, puis ils reprennent, bref, c'est incompréhensible. Et ils font même ça pendant les pubs, ce qui m'a légèrement gêné, mais j'ai rien montré.
Une minute avant le retour antenne, Camille est venu me voir à ma place. Il a dit bonjour à Valérie et m'a dit :

- Ça va la première partie ?
- Ça dépend combien il y en a.
- Cinq.
- Ça peut passer.
- Par contre, il va falloir que tu fasses ton "baptême" pendant la troisième partie.

Valérie a réagi à côté en disant :

- Moi on m'a pas prévenue pour le baptême !
- C'est plus hard que ce que toi tu as fait Valérie.

J'ai écarquillé les yeux et Camille m'a dit :

- Je ne suis pas le producteur de cette émission. Je choisis pas ce qu'il arrive à mes chroniqueurs, mais ça va, ils s'en sont tous sortis.

J'ai eu envie de lui hurler dessus mais je me suis ravisé en disant :

- Ils sont passés par la case hôpital pour s'en sortir ?
- Non. Tu verras, c'est très cool comme jeu.

J'ai eu envie de lui répondre mais on nous a dit que ça reprenait dans dix secondes, alors Camille m'a sourit avant d'aller derrière son pupitre/bureau/table/je sais pas quoi, et reprendre correctement le cours de son émission.
J'ai été intégré aux débats tout de suite et malgré deux sorties, je m'en suis pas mal sorti je crois. Mais... Mais ça faisait deux semaines que j'avais plus eu de crises, et je crois que mon cerveau m'en veut pour quelque chose.

On était en plein milieu d'un débat sur "Le Meilleur Pâtissier" lorsque j'ai commencé à avoir mal à la tête. C'était pas encore les haches, c'était un truc auquel je pouvais survivre en grimaçant à peine. Mais Camille m'a donné la parole, et au moment où j'ai été à deux doigts de parler, la douleur s'est quintuplée, alors j'ai dit :

- Est-ce que je peux sortir ?
- Pourquoi ?

Je l'ai regardé dans les yeux et il m'a dit :

- Vas-y.

Alors je me suis levé de cette chaise bizarre et je suis sorti en courant du plateau. Dès que j'étais en dehors dû champs de la caméra, je me suis tenu la tête tout en donnant mon micro à la personne qui me l'avait donné en rentrant. Et au lieu d'avoir froid comme la dernière fois, j'ai eu l'impression de brûler. Alors j'ai une nouvelle fois couru, jusqu'au loges, où je me suis enfermé, parce qu'il n'y avait personne, avant de hurler tant la douleur commençait à ressembler à celle de la dernière fois. Je suis tombé à genoux, et j'ai pris ma tête dans mes deux mains pour pleurer ma souffrance.

J'ai rapidement perdu la vue. J'ai eu la tête qui tourne alors je suis resté au sol. À pleurer le fait que les haches s'enfonçaient profondément dans mon crâne. Je me mordais la joue pour ne pas hurler, parce qu'il y avait les studios d'enregistrement à côté et je savais très bien que je pouvais hurler très fort quand j'avais aussi mal.
Puis j'ai entendu quelqu'un tambouriner à la porte. Alors, je me suis relevé en m'appuyant sur un fauteuil et j'ai suivi le bruit pour m'orienter.
J'ai finalement trouvé la porte et je l'ai rouverte avant de sentir les bras de Camille m'entourer. Je savais que c'était Camille parce qu'il m'a tout de suite dit :

- Ça va Bertrand ?
- Il faut... Il faut que je rentre...

Ma voix était étouffée par la chaleur dans mon corps. Je me consumais à petit feu dans les bras de Camille. Il m'a soufflé à l'oreille :

- Je te raccompagne.
- Non... T'as... T'as l'émission...
- Il est hors de question que je te laisse marcher dans Paris seul alors que t'es aussi mal.
- T'es... Obligé de rester...
- Non, Martial ou Julien vont prendre ma place mais pour l'instant, je te raccompagne chez toi.

Je crois qu'il parle comme ça parce qu'il doit y avoir des équipes derrière lui ou juste son micro allumé. Mais j'ai rien dit qui pouvait modifier la chose et j'ai finalement accepté qu'il me raccompagne, parce que j'y voyais rien et que j'avais besoin de ça pour marcher dans les rues. Il m'a un peu lâché avant de me pousser doucement pour que je m'assois sur le fauteuil pendant qu'il allait donner les commandes à quelqu'un, donc je l'ai attendu en regardant de partout, espérant trouver une chose visible par mes yeux éteins.

Camille est revenu un peu après, il m'a pris la main pour m'aider à me relever, puis il a remarqué que j'avançais pas trop, alors il m'a demandé :

- Tu vois quelque chose ?
- Non...
- Et tu comptais rentrer seul ?

J'ai pas répondu, j'ai juste baissé les yeux je crois. Mais il m'a fait doucement basculer en arrière pour me porter, alors je l'ai laissé et je me suis retrouvé dans les bras de Camille à traverser un studio rempli de personnes qui ne comprenaient rien à la situation, mais mon brun ne disait rien et continuait d'avancer.
Lorsqu'on est arrivés au parking, j'ai eu de nouveau mal à la tête, alors je me suis mordu la joue pour rien dire. Mais des larmes ont dû échapper à mon contrôle puisque Camille m'a dit :

- Ça va aller, j'ai des médicaments dans mon sac. On va rentrer chez nous pour que tu puisses revoir et ça ira.
- Je suis tellement désolé...
- T'as pas à l'être, tu me fais éviter un débat sur les anges de la télé-réalité.

Il a eu un léger rire, alors que moi je suis resté à pleurer comme un gamin dans ses bras. J'étais pitoyable et nul. Mais il m'a finalement déposé sur le siège de sa voiture avant de m'embrasser tendrement la joue et de me dire :

- Ça va aller, je te jure. Alors arrête de pleurer, s'il te plaît, j'ai mal au cœur quand t'es comme ça.
- Je peux pas...

Il m'a caressé la joue avant de me donner mes médicaments, qui ont réduit la tête qui tourne et les maux de crâne. Alors j'ai pu respirer et arrêter de pleurer. Camille m'a dit une nouvelle fois que tout ira bien avant de lâcher ma joue et d'aller se mettre sur l'autre place, pour conduire.

J'ai fini emmitouflé sous une couette, avec des somnifères qui devaient bientôt faire effet et les bras de Camille autour de tout ça. Il me parlait doucement dans notre lit, il me rassurait, alors que moi je me sentais une nouvelle fois nul. Parce que j'avais eu besoin de lui, et qu'il était vraiment le copain parfait par excellence. Et que je vais lui rendre cet amour qu'il me porte en lui brisant le cœur. Je suis un salopard. Une énorme merde. Un enfoiré. Je le mérite pas.

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant