Chapter 4

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J'ai redécouvert la solitude après cette journée parfaite qu'était un dimanche avec Camille. Parce que toute la semaine, je vais devoir rester à nouveau seul chez moi à espérer que le week-end arrivera vite. Avant j'espérais que la mort arrive vite mais maintenant c'est autre chose, de plus joyeux franchement. C'était mardi, le jour où j'ai regretté de ne pas être avec Camille.

Dès mon réveil, j'ai eu l'impression qu'on m'enfonçait des haches dans la tête, la douleur m'a fait pleurer et me tordre de douleur sur mon lit en me tenant la tête, tout en espérant que ça s'arrête, ou que je tombe dans les pommes. Mais non, pendant dix minutes j'ai pas pu bouger, j'ai pas pu aller prendre mes médicaments tant j'avais mal de partout. Je suis resté conscient ces dix minutes, les plus longues de toute ma vie je crois.
Mais c'était que le début, parce que tout de suite après, j'ai eu la nausée. Alors je me suis précipité aux toilettes et j'ai vomi mon petit-déjeuner inexistant. C'était surtout de la bile, et ça fait mal. J'avais toujours mal à la tête mais c'était beaucoup moins fort qu'avant. Alors j'ai réussi à me relever à et marcher en m'appuyant sur les murs jusqu'à la salle de bains.
J'ai avalé la dose maximale autorisée de médicaments pour les maux de tête, et je devais attendre pour la nausée, parce que les deux ne doivent pas se mélanger. Alors je me suis retrouvé à bouffer des pommes pour avoir un truc à vomir, a côté de mes toilettes, faites que ça recommence pas plus tard...

Après une heure, j'ai enfin pu prendre le truc contre les nausées. Alors j'ai attendu un peu, histoire de pas avoir de mauvaise surprise, avant d'attraper mon téléphone d'une main tremblante et envoyer un message à mon collègue pour lui dire que je pourrais pas lui envoyer les fax de mes résumés.
Mais j'ai pas pu voir la réponse parce que ma vue s'est brouillée d'un coup. Comme si je pleurais à nouveau, mais non, aucune larme cette fois.
J'ai eu froid d'un seul coup, alors que je suis en pull. Je me suis recroquevillé sur moi même et j'ai attendu un peu comme ça, j'espérais qu'après c'était fini, mais non, j'ai eu froid pendant dix autres minutes, c'est le meilleur réveil de ma vie toute entière. Et en plus j'y vois que dalle, c'est trop génial.
Je me suis redressé et j'ai essayé de marcher droit jusqu'à ma chambre, a une porte des toilettes, mais je me suis pris un meuble avant de m'écrouler dans mon lit et de m'enrouler sous ma couette, et je tremblais tellement que c'était pas une tâche facile. Et j'ai vraiment pleuré parce que le médicament pour les maux de tête faisait plus effet.

Je suis resté cinq minutes, avant, je sais pas comment, de me retrouver avec mon téléphone dans la main à demander à Siri d'appeler Camille. Après dix test, il a enfin compris et j'ai cherché à contrôler mes tremblements pour lui parler. Mais j'y arrivais pas, mes dents claquaient et chacun de mes mots étaient incompréhensibles. Mais je peux pas lui envoyer de message, j'y vois rien ! Sauf qu'à la troisième sonnerie, j'ai enfin entendu la voix enjouée de Camille :

- Allo ? Comment tu vas mon cœur ?

J'imaginais qu'il avait un grand sourire et qu'il était en train de bosser, ou juste en train de fumer, j'en sais rien, est-ce qu'il fume ou pas ? Mais, j'ai eu un nouveau sanglot, je sais pas pourquoi, et je lui ai dit :

- J-j-j-j'ai be-be-be-besoin que tu vi-viennes...

C'est la phrase la plus compréhensible que j'ai faite depuis ce matin. Et j'ai tout de suite perçu de l'inquiétude dans la voix de mon brun :

- Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Viens...
- Ok, j'arrive alors.

J'ai rien pu dire de plus que "Viens" franchement, si j'étais pas malade on aurait pu me dire que j'étais un copain indigne. Enfin bref, je suis resté blotti en dessous de ma couverture jusqu'à ce que ma tête recommence à tourner. Et qu'une nouvelle nausée arrive, alors, malgré le fait que j'y voie rien, que j'ai mal à la tête et qu'elle tourne, que je tremble, que j'ai perdu tout sens de l'orientation, je suis arrivé au toilettes à temps pour pas vomir sur mon plancher, je mérite une médaille ou une distinction militaire pour avoir réussi à faire ça.

Before YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant