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Mon réveil sonne déjà ? C'est impossible je viens à peine de fermer les yeux. Je saisis mon téléphone et constate qu'il est bien midi. Je soupire et m'étire et constate que Mufasa est venu dans la nuit, ou bien il était déjà là à mon arrivée, dormir près de moi.

Nous avons adopté Mufasa quelques jours après notre emménagement ici suite aux demandes incessantes d'Elena qui rêvait d'avoir un maine coon depuis qu'elle avait vu celui de notre voisine quand elle avait 5 ans. Il avait trois mois et nous en étions toutes folles. En grandissant c'est devenu un chat très calin qui nous fait la fête quand on rentre comme un chien, ce qui me fait toujours rire. Je me lève péniblement sous ses miaulements de mécontentement.

« A moi non plus ça ne me plait pas de me lever feignasse. »

Pour réponse, mon chat se lève, fait trois pas sur mon lit et se recouche. Je ris et sors de ma chambre en me dirigeant vers la cuisine où je retrouve mon aînée et son copain.

« Salut les gars. »

« Salut Vicky, alors cette soirée ? Je me suis dis que vu le boucan que vous aviez fais hier ou ce matin comme tu veux, je me suis dis qu'un petit doliprane et des croissants ne seraient pas de refus. »

« Tu es la meilleure soeur » dis-je en prenant le médicament qu'elle me tend.

« C'est moi la meilleure soeur » dit Elena en entrant dans la cuisine dans un sale état également.

On raconte à Anna et Jordan notre soirée pendant que nous buvons nos cafés et qu'on essaye tant bien que mal de se réveiller.

« Je vais me préparer, j'ai le casting à 16 heures à l'école, j'aimerai m'entraîner avant pour me mettre en condition. A tout à l'heure » Sur ce je me dirige vers la salle de bain pour effacer les traces de maquillage que je n'avais pas enlever avant de me coucher ce matin et pris une douche revigorante.

Il est quinze heure quand j'arrive à l'école, je salue Karim à l'entrée et lui demande quelle salle est libre pour que je m'échauffe avant le casting. Il m'indique celle juste à côté de l'entrée, que je remarque vite grâce à ses grandes baies vitrées et il rajoute : « Par contre, ce rappeur là il est connu, j'ai cinquante appels depuis ce matin pour me demander s'il y a toujours de la place pour le casting. »

« Ah bon ? » dis-je avec étonnement, les castings pour rappeur américain font un tabac mais les rappeurs français en général ça ne se bouscule pas trop.

« Oui et le casting est à 16 heures dans la salle 08. Bonne chance ! »

« Merci Karim »

Je lui souris et me dirige vers la salle de danse, je sors mon CD « échauffement » qui regroupe une compilation des morceaux que je préfère, ça va de Rihanna à Chopin en passant par les Black Eyed Peas. Je lance le CD, enlève ma veste et commence mes étirements. Mon crop top et mon jogging fin et ample me permettent une aisance de mouvement incroyable. Je commence les exercices d'étirement tranquillement, ma gueule de bois commence à s'effacer et tout autour de moi commence à disparaitre. Quand l'ensemble de mes muscles sont prêts, j'attache mes cheveux en un chignon et je commence à danser, tantôt une danse classique, tantôt un style plus street selon ce que m'inspire le rythme.

Comme disait Nietzsche, « Je considère comme gaspillée chaque journée où je n'ai pas dansé. », grâce à la danse, je m'évade, j'oublie l'espace de quelques instants le décès tragique de mon père, la tristesse infinie de ma mère, la douleur que je ressens quand je pense que mon père s'est tué à la tâche pour réaliser mes rêves. Cette culpabilité ne me quitte plus depuis son décès. La danse a toujours été ma façon d'oublier. Même quand le seul homme de ma vie m'a quitté pour partir faire sa carrière à New York. Nous nous sommes rencontrés à l'école de l'Opéra quand nous avions quinze ans et notre histoire a presque durée 5 ans. Puis le ballet de New York l'a repéré et il a fait sa valise pour s'envoler vers l'Amérique. On s'est beaucoup aimé mais nous avions la même passion, le même but, je ne pouvais pas lui en vouloir de tout quitter pour le ballet de New York. Il m'a proposé de le suivre. Mais mon père venait de décéder, je ne pouvais pas abandonner ma famille comme ça. Il est partit, j'ai quitté le balais de l'Opéra et j'ai changé de vie. J'ai eu du mal à le voir partir, c'était le seul garçon que j'avais aimé, il m'a contacté en arrivant à New York il s'en voulait d'être partit, de m'avoir abandonné, mais je ne pouvais même pas lui en vouloir. La vie est faite de choix, il a fait ce qu'il fallait et moi aussi. Nos chemins se sont séparés. C'est avec ces pensées moroses que vient la dernière musique du CD : Lux Aeterna de Clint Mansell

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant