#11

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« Ecoute Ken, je ... »

« Chut » me dit-il en soudant son front au mien. Nous sommes dans les bras l'un de l'autre, au beau milieu de la petite rue où se trouve l'école de danse. S'il y a des gens autour de nous, je ne les vois pas ... Je ne ressens que l'apaisement que je ressens quand il est avec moi. Quand il est juste lui et pas quand il se transforme en petit con jaloux.

« Tu sais ... Toi aussi tu es mon exception. » je chuchote et lève les yeux doucement vers lui, pour voir sa réaction. Un sourire s'étire sur ses lèvres et il me serre fort dans ses bras :

« Pardonne moi. »

Je le serre un peu plus contre moi.

« Tu veux bien être mon invitée ce soir ? »

Je me décolle et mon sourire fait office de oui.

« Mais à une seule condition. »

Il lève les yeux vers moi, un regard d'incrédulité traverse son visage :

« Tu ne me refais plus une petite crise comme celle-ci »

Il sourit, gêné, avant d'ajouter : « Je te promets d'essayer. »





Plusieurs semaines viennent de passer et l'été touche à sa fin. Ces semaines sont passés à une vitesse fulgurante. Avec Ken, nous commençons à apprendre à faire fonctionner correctement une relation, malgré quelques petites frictions sur des broutilles, il n'a pas recommencé son numéro de mec jaloux et possessif. Nous arrivons à passer du temps ensemble malgré nos emplois du temps diamétralement opposés. Nous avons tourné deux autres clips dans le même esprit que le premier et chacun est un succès. Je rentre à l'appartement après une journée intense mais je suis malgré tout sur un petit nuage. J'ai quitté Ken au petit matin après plus de 24 heures dans une parfaite bulle de bonheur. Samedi en fin de journée, Ken a emprunté la voiture d'Amine et m'a emmené en vadrouille en me demandant de faire un sac rapidement: le samedi soir à Deauville : petite crêperie suivie d'un tour au casino. On a passé la nuit dans un charmant petit hôtel, buvant du champagne et des fraises. Très cliché mais follement romantique. Et le dimanche on a roulé environ une heure avant de s'arrêter sur une petite plage de galet, coincée entre deux falaises. Les galets ne sont pas terribles pour marcher pieds nus sur la plage et la Manche est probablement la mer la plus froide en France, mais c'était une après-midi ensoleillée entrecoupée de rire. Puis en fin de journée, on est rentré sur Paris et on a passé la nuit chez lui en regardant les photos et les vidéos de notre petit week-end improvisé. C'est fatiguée que j'ai donné cours aujourd'hui et que j'ai travaillé sur le prochain clip qu'on tournera dans quelques jours. Mais je me console sachant que le week-end prochain va être passionnant.

Il est presque 21 heures et je pousse difficilement la porte d'entrée de l'appartement. Je ne rêve que d'un bon bain et de mon oreiller. A peine je passe la porte que Mufasa me saute dessus, en miaulant pour me faire savoir qu'il désire, qu'il exige même, ses caresses de bienvenue immédiatement. Je balance mon sac à l'entrée et saisit mon fauve préféré. Elena et Anna discute au salon, bizarrement en chuchotant. Cela m'étonne, je suis plus habituée au conversations animées et rires sonores.

« ça va mes sœurs ? »

« Assis toi, je pense que ça va moyennement te plaire . »

La tête renfermée d'Elena m'indique qu'il ne se passe rien de bon. Je les rejoins donc sur le canapé, en me demandant ce qu'il se passe. La plus jeune de mes sœurs me tend plusieurs magazines people, que je reconnais grâce à leurs couleurs criardes et le nombre exagéré de photos. Je regarde la première couverture et comprends tout de suite le problème : une photo de notre week end tout les deux, on s'embrasse empêchant le moindre de doute sur le caractère de notre relation. Certes faire la couverture des magazines people aussi debiles les uns des autres ne m'enchante pas mais le vrai problème n'est pas ca. Sur la photo de nous nous embrassant, le magazine a titré : Le rappeur au grand cœur. Je me retiens de rire tellement cette accroche est nulle mais en dessous une photo de Nora, la pouf rencontrée sur le tournage avec comme phrase "sa petite amie nous raconte" me fige. Une photo d'elle de plein pied, un peu trop légèrement vêtue à mon goût, maquillée comme une voiture volée. Je regarde la seconde couverture et toujours le même problème "le rappeur en a 2 pour le prix d'une". "Nekfeu papillonne". "La copine de Nekfeu réagit à la trahison".

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant