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Décembre

Ken

Noel, une période où on est censé retrouver sa famille, prendre plaisir à préparer cette fête, en dévalisant les magasins en nourriture hors de prix et en cadeaux futiles. Mais cela fait plusieurs années que je ne la fête plus avec ma famille. Nos relations sont trop tendus ou nous nous sommes trop éloignés, nous sommes trop différents voire opposés. Depuis mon adolescence, je retrouve mes potes et on se met une murge, comme une soirée normal. Mais cette année, ne pas la fêter me fait du mal. Un peu plus d'un mois que Victoria est partit, et je pensais la fêter avec elle quand on s'est mit ensemble, je me voyais chercher son cadeau pendant des semaines avant de trouver celui qui lui ferait plaisir et qu'elle montrerait fièrement à ses soeurs et ses proches. Je me voyais dévorer du saumon fumé avant de lui faire l'amour après de nombreuses coupes de champagnes. On l'aurait même fêter après le 25 pour qu'elle puisse le fêter avec sa famille. Peu importe, du moment qu'on soit ensemble après. Je pars retrouver Amine chez lui, habituellement il passe cette fête avec sa famille, car à notre époque c'est plus une fête commerciale qu'une fête religieuse. Mais sa famille est en deuil d'une de ses tantes éloignés, ils n'avaient pas donc le coeur à faire la fête. La soeur de Doums est de retour à Paris après un long voyage humanitaire, c'est l'occasion de se retrouver tous ensemble et Sneazzy a emmené Kaïna à la montagne, leurs familles ne fêtant pas Noël. Je vais donc retrouver Amine chez lui, j'ai acheté du champagne et on va se faire livrer des pizzas. Il ne connaissait pas trop sa tante disparus mais la mort qui s'invite dans sa famille l'a chamboulé. Je lui ai acheté un cadeau, un jeu vidéo, rien d'exceptionnel, mais c'est histoire de. Quand je sors du magasin, un 24 décembre à 17 heures, je bouscule quelqu'un. Je m'excuse et m'apprête à poursuivre mon chemin quand j'entends :

« Ken? »

Je me fige, Elena. Je redresse la tête et la reconnait, elle est accompagné de son petit copain et ils portent chacun de nombreux sacs.

« Elena ! Comment vas-tu? » je lui demande en souriant, heureux de la croiser. Mais vu l'expression glaciale qu'elle me rend, elle pas si ravie que ça :

« Bien, mise à part que tu as réduit ma soeur en miette, à part ça, tout baigne. »

« C'est pas ce que tu crois. »

« Je crois rien, j'ai juste à écouter ma soeur en larme me raconter comment toi et tes petits copains vous l'avez humilié. »

« Il n'y a que moi qui l'ai humilié. »

« Aucun d'eux n'a réagit, donc c'est pareil. »

Elle me regarde avec un air que je ne lui avait jamais connu. Durant le terrible week end des attentats, Doums avait envoyé un message à Elena pour savoir comment elles allaient, sa réponse froide lui avait fait comprendre qu'elle ne tenait pas avoir des nouvelles d'aucuns d'entre nous.

« Ecoute Elena, je comprends que tu me déteste mais crois moi, je l'ai fais pour elle. » Elle me jauge quelques instants :

« Explique toi ? »

Nous sommes devant la Fnac de Saint Lazare, à quelques heures du réveillon, un des seul magasin encore ouvert et où la chance de trouver un cadeau est quasiment assurée. Un flot ininterrompu de personnes passe à côté de nous, nous bousculant, rendant notre conversation encore plus difficile qu'elle ne l'est déjà.

« C'est long mais si vous avez du temps à m'accorder je vous offre un café pour m'expliquer. »

Elle regarde son copain en biais, probablement pour avoir son approbation, il accepte d'un petit hochement de tête :

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant